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SC 150
Origène
Contre Celse, tome IV
Livres VII et VIIIdécembre 1969Introduction, texte critique, traduction et notes par Marcel Borret, s.j.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.ISBN : 9782204034234356 pagesIndisponible chez notre éditeurUn philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.Présentation
Le Contre Celse qu’Origène écrit vers la fin de sa vie, en 248, est sa grande œuvre apologétique. Plusieurs décennies après la mort de Celse, Origène répond au philosophe païen qui avait attaqué le christianisme dans son Discours vrai rédigé vers 180. Dans les livres VII et VIII, les deux derniers, Origène se lance dans une étude contrastée du prophétisme païen et du prophétisme biblique : qui sont ceux qui parlent au nom d’un Dieu ? Quelles pensées lui prêtent-ils ? Peut-on lire la Bible à la lettre ? Des versets sont examinés pour montrer dans quelle impasse le lecteur se trouve s’il ne fait appel à un sens spirituel (enseignements immoraux, anthropomorphisme de Dieu). Les enseignements de la Genèse et du Timée de Platon sur l’acte créateur de Dieu sont comparés, certaines incohérences de la morale ou des cultes païens sont dénoncées. Dans le livre VIII, le monothéisme trinitaire est distingué du polythéisme païen, de même que le culte chrétien est distingué des cultes païens. Quelle conduite avoir devant les démons, les idoles des païens ? Quel pouvoir ont celles-ci, comparé à la puissance de la Passion de Jésus ? Point après point, réfutant Celse au fil des pages, Origène défend la rationalité de la foi chrétienne, son enracinement biblique, et la cohérence de la conception chrétienne du salut et de l’engagement dans la cité.
Marcel Borret, s.j. (1910-1994), spécialiste d’Origène dont il a traduit, outre le Contre Celse, les Homélies sur l’Exode et sur le Lévitique, a aussi collaboré aux deux volumes du Commentaire sur le Cantique du même auteur. On lui doit une douzaine de volumes de la Collection.
Le mot du directeur de Collection
Le Contre Celse est un ouvrage de commande, imposé à Origène par son exigeant mécène et ami, Ambroise, un notable fortuné d'Alexandrie, qui souhaitait une réponse vigoureuse au pamphlet du philosophe païen. La longue réfutation par Origène du Discours véritable de Celse est la dernière en date de ses œuvres (248) et comme une manière de testament spirituel du grand Alexandrin : le croyant avec la richesse de sa foi, et le savant avec sa culture philosophique et sa connaissance de l'Écriture. Elle constitue une apologie monumentale de la religion chrétienne dont Celse, comme le firent à leur tour Porphyre et l'empereur Julien, prétendait prouver l'infériorité sur la philosophie grecque et la sottise. Même si Origène déclare, dans la préface de l'ouvrage, que « ce livre n'est pas du tout écrit pour des fidèles, mais soit pour ceux qui n'ont aucune expérience de la foi au Christ, soit pour ceux qui, au dire de l'Apôtre, sont faibles dans la foi (cf. Rm 14, 1) », le croyant lui-même sera impressionné par la force qu'y ont la réfutation des accusations de Celse et la démonstration touchant les vérités du christianisme.
Jean-Noël Guinot
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Le Contre Celse est la grande œuvre apologétique d’Origène, écrite à la fin de sa vie, achevée probablement en 258, deux années avant le déclenchement de la persécution de Dèce qui lui coûtera la vie. Origène réfute longuement, en 8 livres, le Discours véritable de Celse, un philosophe païen qui avait écrit cet essai vers 180 pour attaquer la tradition judéo-chrétienne au nom de la raison grecque. Son œuvre, perdue, est connue seulement par les nombreux extraits qu’en cite Origène. C’est pour ce dernier l’occasion, dans le sillage des apologies du 2e siècle, de poursuivre deux buts en même temps : réfuter les arguments antibibliques et antichrétiens de Celse, et prouver la vérité et l’ancienneté du christianisme. Ce faisant, Origène cite nombre d’auteurs païens perdus dont il nous sauve bien des extraits, en plus de ceux de Celse. Entre les Stromates de Clément et les Préparation et Démonstration évangélique d’Eusèbe, son œuvre s’inscrit dans ces monuments témoins d’un dialogue critique constant entre la culture gréco-romaine, le judaïsme et le christianisme.
Le texte grec du Contre Celse figure en entier dans 18 manuscrits et en partie dans 7 autres. Un papyrus de Toura du 7e siècle contient des extraits des livres I et II. Les manuscrits de la tradition directe, relativement récents, dépendent tous d’un manuscrit conservé du 13e siècle. Des extraits de l’œuvre se trouvent dans la Philocalie faite au 4e siècle par les Cappadociens.
Contenu
Livre VII. Critique des oracles grecs et de leur fonctionnement malsain ; éloge des prophètes juifs, en qui il n’y a rien d’impur ; leurs prophéties du Christ sont vraies ; il n’y a pas de contradiction entre l’AT et le NT si on accède au sens spirituel de l’AT : exemples de lecture de textes ; Celse, aveugle au sens spirituel, n’a pas compris l’eschatologie chrétienne ; comment connaître Dieu qui est esprit ; on l’atteint par le Christ-Logos plus sûrement que par la philosophie, le visible mène à l’invisible ; Jésus et les héros grecs ; l’endurance et la douceur chrétiennes touchent plus de monde que celles des philosophes ; pourquoi les chrétiens refusent les autres dieux ; bons et mauvais démons.
Livre VIII. Nul ne peut servir deux maîtres : pourquoi les chrétiens n’ont qu’un Dieu ; distinction et unité du Père et du Fils ; erreurs de Celse qui emprunte à des hérésies ; le culte intérieur préférable à celui des temples ; la vie avec le Logos, fête véritable et sans fin ; refuser tous les démons car d’eux on ne reçoit rien de bon ; il ne faut ni leur rendre grâce ni les craindre ; Jésus ne peut être comparé aux démons ; oracles païens et prophètes bibliques ; immortalité de l’âme et résurrection du corps ; les démons asservissent, suivre le Christ jusqu’à la mort rend libre ; la vraie providence est celle de Dieu, c’est à lui et non aux démons ni aux princes de ce monde qu’il faut se confier ; la plus haute puissance est celle du Logos qui entraîne chaque jour plus d’humains ; les chrétiens suivent sa loi, et en la suivant ils sont utiles à leur patrie.
Extrait(s)
Contre Celse VIII, 21-22 (p. 223-225)
Il est clair que, pour qui veut honorer la divinité avec le soin requis, il sera raisonnable de s’abstenir de prendre part aux fêtes publiques. (…) On objectera nos célébrations des dimanches, de la Préparation, de Pâques, de la Pentecôte ? Il faut répondre : si l’on est un chrétien parfait, quand on ne cesse de s’appliquer aux paroles, aux actions, aux pensées du Logos de Dieu qui par nature est le Seigneur, on vit sans cesse dans les jours du Seigneur, on célèbre sans cesse les dimanches. De plus, quand on se prépare sans cesse à la vie véritable, et qu’on s’éloigne des plaisirs de la vie qui trompent la multitude, sans nourrir le désir de la chair mais châtiant au contraire son corps et le réduisant à la servitude, on ne cesse de célébrer la Préparation. En outre, quand on a compris que le Christ notre pâque a été immolé (1 Co 5, 7) et qu’on doit célébrer la fête en mangeant la chair du Logos, il n’est pas d’instant où on n’accomplisse la Pâque, terme qui veut dire sacrifice pour un heureux passage : car par la pensée, par chaque parole, par chaque action on ne cesse de passer des affaires de cette vie à Dieu en se hâtant vers la cité divine. Enfin, si l’on peut dire avec vérité : Nous sommes ressuscités avec le Christ (Col 3, 1), et aussi : Il nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble au ciel dans le Christ (Ep 2, 6), on se trouve sans cesse aux jours de la Pentecôte…
Errata
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Texte concerné
Correction
Remarques
23
§ 5 dernière ligne
les détourner de la piété pure envers Dieu
les détourner de Dieu et de la piété pure envers lui
39
§ 11 l. 8 du bas
Celse ment
Celse ment ici
45
§ 14 l. 27
la piété
la vérité
51
§ 16 l. 1
comme ils ont dit
comme elles ont dit
61
§ 20 l. 2
de Jésus
du Christ
71
n. sur § 25
25, a. Lc 6, 29.
25, a. Ex. 21, 24. Lc 6, 29.
73
§ 26 l. 5 et 6 du bas
qui avait jadis donné la loi [...], ne voulait plus
qui a jadis donné la loi [...], ne veut plus
81
§ 29 l. 9
cette interprétation
notre interprétation
109
§ 41 l. 20
pour induire en erreur
pour nous induire en erreur
123
§ 47 l. 12 du bas
la piété réfléchie
la piété réfléchie envers lui
127
§ 46 l. 9
à ceux
à certains de ceux
129
dans toute la page
cigüe
ciguë
137
§ 51 l. 1
et recouvrer la vue
et leur faire recouvrer la vue
137
§ 52 l. 20
du pugilat
du pugilat contre le mal
171
§ 67 l. 8
chacun exécute
chacun d’eux exécute
173
§ 68 l. 15
conformément la volonté
conformément à la volonté
193
§ 8 l. 23
du Dieu
du seul Dieu
195
§ 9 l. 20
d’être honoré comme dieux
d’être honorés
201
§ 12 l. 16
par l’humanité
par unanimité
223
§ 21 l. 6
excellement
excellemment
225
§ 25 l. 12
les autres mauvais
les autres du mauvais
243
§ 31 ligen 16
le pouvoir de procduire
le pouvoir, dans certaines occasions, de produire
263
§ 41 l. 26
Insultés, noous bénissons"
"Insultés, noous bénissons"
271
n. 3
3. CYPRIEN
3. cf. I, 61, 35 s. CYPRIEN
291
§ 53 l. 20
qustions
questions
291
§ 52 l. 3
parfaites et convenables
parfaites ou convenables
293
§ 53 l. 15
Ils auraient
Il aurait
296
§ 54 l. 3
σατανᾶ
Σατανᾶ
301
§ 56 l. 4 du bas
l’âme
l’âme humaine
327
§ 66 l. 21
Soleil et mer
Soleil et lune
331
§ 68 l. 5 du bas
le fils de Cronos
le fils de Cronos, le fourbe,
333
§ 68 l. 16
la doctrine
la doctrine divine
333
§ 68 l. 18
Alors certes, l’empereur
Alors certes, dans cette hypothèse, l’empereur
337
n. 2
In Matth. ser. 27, 70
In Matth. ser. 37 (GCS 11, 70)
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