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SC 375
Origène
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, tome I
Livres I-IInovembre 1991Texte de la version latine de Rufin. — Introduction, traduction et notes par Luc Brésard, o.c.s.o., et Henri Crouzel, s.j., avec la collaboration de Marcel Borret, s.j.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et de l'Œuvre d'Orient.ISBN : 978-2-204-04397-7471 pagesIndisponible chez notre éditeurLa fine pointe de l'enseignement spirituel et exégétique du génial Origène, dans les années 240.Présentation
Le Cantique des Cantiques passe pour le chef d’œuvre de la Bible. Soit pour l’exégèse juive qui l’interprète comme un chant de l’amour réciproque de l’assemblée du peuple choisi et de son Dieu. Soit pour l’exégèse chrétienne qui le transpose, à la lumière du Nouveau Testament, en un chant de l’amour réciproque de l’Église et du Christ, ou de l’âme et du Verbe. On connaît l’appréciation de saint Jérôme : « Origène, alors que dans tout le reste de ses livres il a surpassé tous les auteurs, dans le Cantique des Cantiques s’est surpassé lui-même. » Avec nombre d’expressions et certains thèmes comme ceux du mariage mystique, de la blessure d’amour, ou de la naissance et la croissance du Christ dans l’âme, il est regardé comme l’ancêtre d’au moins deux douzaines de commentateurs.
Luc Brésard, o.c.s.o. (1924-2012), moine de Cîteaux, Henri Crouzel, s.j. (1919-2003), professeur à l’Institut Catholique de Toulouse et à l’Université Grégorienne de Rome, et Marcel Borret, s.j. († 1994) ont, chacun, œuvré à de nombreux volumes d’Origène dans la collection Sources Chrétiennes.
Le mot des Sources Chrétiennes
Après Hippolyte, Origène est le second auteur chrétien à commenter le Cantique des cantiques. Nous avons aussi de lui deux homélies (SC 37bis), sans parler d’un petit commentaire de jeunesse perdu, mais il s’agit ici d’un commentaire savant, linéaire, qui s’arrête pour nous à Ct 2, 15. Origène avait écrit 10 livres, dont les cinq premiers l’ont été à Athènes, lors d’un séjour vers 240, et les cinq derniers à son retour à Césarée. Seuls les trois premiers et le début du quatrième sont conservés, grâce à Rufin qui en a fait une traduction latine peut-être à la fin de sa vie, raison pour laquelle il n’aurait pas pu l’achever. Nous avons quelques fragments grecs (Philocalie et surtout chaîne de Procope, qui résume beaucoup).
Origène est notamment le premier auteur à voir dans la relation entre le Bien-Aimé et la Bien-Aimée du Cantique non seulement l’image de la relation du Christ et de l’Église, mais aussi du Christ et de l’âme du croyant, sans que ces deux lectures s’opposent car l’âme fait partie de l’Église et son amour du Bien-Aimé revivifie celui de l’Église.
La traduction de Rufin, bien recopiée, a permis à l’œuvre d’Origène d’être lue et appréciée, plus encore en occident qu’en Orient, via notamment Ambroise et Grégoire le Grand. Son commentaire inspirera le Moyen Age occidental, en particulier Bernard et Guillaume de Saint-Thierry. De même, tous les Pères grecs qui ont commenté le Cantique après lui, lui sont redevables.Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration amicale. Au frère L. Brésard de Cîteaux en revient l’initiative, pour rendre accessible à sa communauté, à son Ordre et à l’Église ce livre de lecture spirituelle dont s’était nourri le Moyen Âge. Le père H. Crouzel, par l’introduction et des notes théologiques et techniques, offrit la garantie de sa haute compétence, qu’attestent de 1955 à nos jours l’enseignement à Toulouse et à Rome, des interventions à maints congrès et colloques, la rédaction d’une vingtaine d’importants ouvrages et de nombreux articles. On demanda une révision totale de l’œuvre et des additions au père M. Borret, connu par son effort pour faire revivre tant le docteur génial, auteur de la plus importante apologie anténicenne, le Contre Celse, que le prédicateur, prêtre parmi les autres entre les évêques et les fidèles, dans les Homélies sur le Lévitique, sur l’Exode, sur Ézéchiel, plus qu’ailleurs accessible et fraternel.
Bernard Meunier
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Prologue ; Livres I-II
Le Prologue, en 4 chapitres, répond aux questions traditionnelles d’un prologue de commentaire antique : nature et genre littéraire de l’œuvre qui va être commentée ; dans quelles dispositions il faut la lire. Puis Origène aborde les différents états du développement humain et les mots que l’écriture emploie pour dire l’amour (erôs, agapè). Il précise ensuite l’ordre dans lequel lire les trois livres de Salomon : Pr, Qo, Ct. Enfin, il explique le premier verset qui est le titre du livre.
Le premier livre est tout entier consacré à Ct 1, 2-4. Dès le départ Origène indique les deux lignes d’interprétation de la relation amoureuse décrite : Christ-église ou Verbe-âme. Les baisers de sa bouche sont donc, soit la venue en personne du Christ à l’incarnation, soit les illuminations de l’âme par le Verbe. Les seins de l’époux sont son cœur et son enseignement ; les parfums de l’époux en personne surpassent les aromates de la loi ; les jeunes filles sont les jeunes âmes attirées par le Verbe et la chambre du Roi est l’intelligence de la pensée du Christ ; sur les traces de l’épouse, les jeunes filles désirent cette connaissance.
Le deuxième livre lit Ct 1, 5-14. L’épouse brune et belle représente l’église, méprisée par les filles de la Jérusalem terrestre ; exemples bibliques des étrangères méprisées et pourtant plus proches de Dieu (l’éthiopienne de Moïse, la reine de Saba…). Le regard du soleil (1, 6) noircit quand on le voit de biais, par négligence. Le Christ, soleil de justice, illumine ou brûle selon qu’on est pur ou dans le péché. La vigne de Dieu, Israël, est devenue la vigne étrangère des nations ; de même l’âme se transforme en quittant ses habitudes anciennes. L’épouse désire la lumière de midi, plénitude de la science qui vaut mieux que les philosophies encore voilées. Mode de connaissance des âmes ; se connaître comme créature. La cavalerie du Pharaon spirituel dominée par le cheval blanc du Verbe, qui est son humanité ou l’église ; rôle de l’âme du Christ. Les joues et le cou de l’épouse, le corps et les membres du Christ. Les imitations d’or (Ct 1, 11) : progression de l’âme et demeure de Dieu qui s’y couche. Le nard de l’épouse rappelle l’onction de Marie à Béthanie ; ce peut être l’odeur du Verbe ou du saint Esprit. La myrrhe, signe de mort, de dépouillement du Verbe ; les seins sont comme le cœur : l’âme, ou l’église, y retient le Verbe, ou le Christ. La vigne d’Engaddi représente le Verbe qui livre peu à peu le parfum de sa fleur et la douceur de son fruit.
Extrait(s)
I, 4, 5, sur Ct 1, 3-4 (SC 375, p. 223)
Ton nom est un parfum répandu. C’est pourquoi les jeunes filles t’ont aimé. Or, quand les âmes auront attiré à elles le Verbe de Dieu, l’auront introduit dans leurs manières de sentir et de comprendre et auront reçu la suavité de sa douceur et de son odeur, lorsqu’elles auront saisi l’agréable odeur de ses parfums, je veux dire auront reconnu la raison de sa venue, les motifs de la Rédemption et de la Passion, et sa charité à cause de laquelle, pour le salut de tous, l’Immortel est allé jusqu’à la mort de la croix, alors, entraînées par tout cela comme par les odeurs de quelque parfum divin et ineffable, ces jeunes filles, âmes rendues pleines de vigueur et d’ardeur, courent à sa suite, et à son odeur suave elles se pressent, non d’une marche nonchalante et à pas lourds, mais d’une course rapide et en toute hâte, comme celui qui disait : Je cours de manière à remporter le prix (1 Co 9, 24).
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
136
app. bibl.
l. Sir 1, 26
l. Sir 1, 33 (VL)
169
l. 10
livre des Rois
livre des Règnes
223
l. 2 ab imo
églises
Églises
307
n. 1
ComCant, II, 2, 3.9.12.
ComCant. II, 2, 3.9.12.
309
l. 18
à propos
par suite
464
Sous-titre
col. 254
col. 253
Deux fois dans la page.
465
Sous-titre
255 A
256 A
473
col. 2, l. 5
Lettre
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