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SC 71
Origène
Homélies sur Josué
décembre 1960Texte latin de W.A. Baerhens (GCS 30) — Introduction, traduction et notes par Annie Jaubert.
Réimpression de la première édition revue et corrigée (2000)ISBN : 9782204065078520 pagesL'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !Présentation
Les Homélies sur Josué pourraient bien être l'une des dernières œuvres d'Origène : elles sont très probablement contemporaines de la terrible persécution de Dèce, en 249-250, où Origène lui-même fut cruellement torturé. Elles sont précieuses non seulement parce que l'auteur nous y livre une expression très mûrie de son interprétation scripturaire, mais encore parce qu'elles laissent transparaître ses préoccupations d'apôtre et de pasteur d'âmes, et permettent de découvrir un peu mieux son visage spirituel. Elles nous font également connaître le milieu chrétien de Palestine vers le milieu du IIIe siècle.
L'introduction d'Annie Haubert comporte en particulier une excellente étude (presque 50 pages) sur le thème de la Terre promise, qui est à mettre en parallèle avec celle de Jésus-Josué par Jean Daniélou dans son livre Sacramentum futuri. Les théologiens comme les exégètes, les historiens de la littérature chrétienne comme les spirituels y trouveront certainement grand intérêt.
Signalons, à la fin de l'Introduction, trois appendices : le premier sur l'angélologie d'Origène ; le second sur la valeur de la traduction latine de Rufin avec des comparaisons de textes grecs et latins ; le troisième rassemble quelques textes complémentaires de Justin, d'Irénée et du Pseudo-Barnabé.Le mot du directeur de Collection
De ces Homélies sur Josué, l'original grec est perdu, ce qui est le sort commun de la majorité des homélies d'Origène, et nous devons à la traduction latine de Rufin d'Aquilée, l'ami puis l'adversaire de S. Jérôme, de les connaître. En abordant l'interprétation du livre de Josué, Origène avait bien conscience de la difficulté de sa tâche : comment tirer de ce récit historique qui relate l'installation des Hébreux dans la Terre Promise – une conquête âpre avec son lot de combats et de massacres –, puis la répartition des terres entre les différentes tribus, un enseignement capable de nourrir la foi de fidèles chrétiens, au milieu du IIIe siècle, et leur faire admettre, à la suite de Paul, que « toute l'Écriture est divinement inspirée » ? Origène tente de résoudre la difficulté en proposant des combats de Josué une interprétation spirituelle, en invitant à dépasser le sens littéral historique de ces récits de guerre et de carnages pour y voir une figure de la lutte à mener par le chrétien contre les démons et les passions. La conquête de la Terre Promise sous la conduite de Josué (Jésus en hébreu comme en grec) n'est que l'image charnelle de la conquête spirituelle du royaume des cieux, sous la conduite de Jésus, le chef du nouvel Israël qu'est l'Église. La doctrine du combat spirituel est donc le thème qui sous-tend toutes ces homélies. À travers les gestes et les actes de Jésus, fils de Navé, se manifestent comme en figure les mystères de Jésus, Fils de Dieu, « non point tant, note l'éditrice du texte, ceux du Jésus historique que ceux du Christ glorieux dont l'action incessante se manifeste dans les cœurs ».
Jean-Noël Guinot
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
De ces Homélies sur Josué probablement contemporaines de la persécution de Dèce (249/250), l'original grec est perdu, ce qui est le sort commun de la majorité des homélies d'Origène, et nous devons à la traduction latine de Rufin d'Aquilée, l'ami puis l'adversaire de S. Jérôme, de les connaître. L’attribution de la version latine des Homélies sur Josué, à Rufin ne semble pas contestable : Rufin lui-même l’évoque dans la lettre à Héraclius qui fait office de commentaire sur l’épître aux Romains. La traduction a probablement été effectuée entre 398 et 404. L’édition critique publiée dans ce volume est celle de la collection Die Griechischen Christlichen Schriftsteller (30), à laquelle quelques modifications ont été apportées. Ces dernières sont suffisamment rares pour être signalées en note. La ponctuation et les guillemets des citations scripturaires ont pour leur part fait l’objet d’un important travail de révision. Tous les manuscrits disponibles des Homélies sur Josué, qui s’échelonnent de la fin du VIe siècle ou du début du VIIe siècle au XIVe siècle, remontent à un archétype commun qui daterait de la fin du Ve siècle ou du début du VIe siècle.
En abordant l'interprétation du livre de Josué, Origène avait bien conscience de la difficulté de sa tâche : comment tirer de ce récit historique qui relate l'installation des Hébreux dans la Terre Promise – une conquête âpre avec son lot de combats et de massacres –, puis la répartition des terres entre les différentes tribus, un enseignement capable de nourrir la foi de fidèles chrétiens, au milieu du IIIe siècle, et leur faire admettre, à la suite de Paul, que « toute l'Écriture est divinement inspirée », contrairement à l’opinion des marcionites ? Origène tente de résoudre la difficulté en proposant des combats de Josué une interprétation spirituelle, en invitant à dépasser le sens littéral historique de ces récits de guerre et de carnages pour y voir une figure de la lutte à mener par le chrétien contre les démons et les passions. La conquête de la Terre Promise sous la conduite de Josué (Jésus en hébreu comme en grec) n'est que l'image charnelle de la conquête spirituelle du royaume des cieux, sous la conduite de Jésus, le chef du nouvel Israël qu'est l'Église. La doctrine du combat spirituel est donc le thème qui sous-tend toutes ces homélies, la terre promise figurant l’âme. À travers les gestes et les actes de Jésus, fils de Navé, se manifestent comme en figure les mystères de Jésus, Fils de Dieu, « non point tant, note l'éditrice du texte, ceux du Jésus historique que ceux du Christ glorieux dont l'action incessante se manifeste dans les cœurs ».
Ces homélies offrent à Origène l’occasion d’innover dans l’exégèse du livre de Josué. Les commentateurs ultérieurs de ce livre, s’ils n’empruntent pas à Origène la totalité de son exégèse, lui sont tous, d’une manière ou d’une autre, redevables.
Extrait(s)
(Homélie XII, 1, p. 295)
Si dans leur préfiguration mosaïque, le tabernacle, les sacrifices et l’ensemble du culte sont appelés « type et ombre des choses célestes », il faut dire sans aucun doute que les guerres menées par Jésus, les massacres de rois et d’ennemis sont aussi « le type et l’ombre des choses célestes », c’est-à-dire des guerres que mène Jésus notre Seigneur contre le diable et ses anges. Il les livre avec son armée et ses officiers, autrement dit avec la masse des croyants et ceux qui les dirigent. C’est Jésus, en effet, qui chez Paul et les Éphésiens combat « contre les princes, contre les puissances, contre les dominations de ce monde des ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans les airs. »
Errata
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Texte concerné
Correction
Remarques
518
l. 2 ab imo
La Bible d’Alexandrie, 4
La Bible d’Alexandrie, 6
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