-
SC 442
Origène
Homélies sur les Nombres, II
Homélies XI-XIXmai 1999Texte latin de W.A. Baehrens (GCS). — Nouvelle édition par Louis Doutreleau, s.j.
ISBN : 9782204062275417 pagesL'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !Présentation
Remplace : SC 29 – Origène, Homélies sur les Nombres
Homélie XI : les prémices. Origène fait comprendre que les meilleures prémices sont celles de notre cœur : elles s’engrangeront avec nous dans la vie éternelle.
L’Homélie XII sur les puits est une des plus célèbres d’Origène. La joie inonde le prédicateur quand il se sent arrivé, avec les Hébreux dont il conte les prouesses, auprès d’un de ces puits qui jalonnent le désert. La caravane s’arrête et, de désir à la vue de l’eau qui scintille, entonne la Cantate du puits. Ce puits, son origine, cette eau, cette source, les ruisseaux qui en découlent sont mystiquement évoqués par Origène. Ces miroirs d’eau vive lui disent les réalités spirituelles dont sont avides toutes les âmes.
Homélies XIII-XIX : Balaam et ses prophéties. Sept homélies lui sont consacrées. Pour Origène, Balaam est un problème, car il est difficile de concevoir une collaboration entre Dieu et lui. Mais après nous avoir beaucoup parlé de la divination païenne et de ses méthodes infructueuses, Origène reconnaît que Dieu peut charger un païen d’un message qui retentira chez les chrétiens. — Ici, des pages à retenir, notamment sur la marche dans le désert, sur les tentes que des voyageurs déplacent avec eux et qui s’ouvrent comme les mystères que Dieu réserve à ses plus fidèles amis.
Louis Doutreleau, s.j., a édité, seul ou en collaboration, de nombreux ouvrages dans la collection « Sources Chrétiennes ».
Le mot des Sources Chrétiennes
Origène, lecteur du Livre des Nombres, s’efforce de débusquer le sens du récit historique, d’y reconnaître des figures et l’annonce des mystères chrétiens. Le deuxième tome de ses Homélies sur les Nombres (SC 442) en apporte une nouvelle confirmation. Comme le précédent (SC 415), ce volume est dû au P. Louis Doutreleau de l’Institut des Sources Chrétiennes; il contient le texte des Homélies XI à XIX ; un troisième volume, en cours d’élaboration, contiendra les neuf dernières homélies et les tables. Comme dans le premier tome, le lecteur appréciera de trouver, en tête de chaque homélie, une brève notice indiquant le contenu et les thèmes développés par l’exégète : c’est là un guide de lecture précieux. Car, on le sait, Origène n’hésite pas à s’écarter, au moins en apparence de son sujet immédiat, pour mieux y ramener, mais autrement, son auditoire ; il aime revenir en arrière pour approfondir un point trop rapidement abordé ; bref, il faut souvent faire un effort d’attention pour le suivre avec intérêt et n’en rien perdre. Ces notices ont pour but d’y aider le lecteur ou, s’il est un lecteur pressé, de lui en dire assez pour qu’il ait envie de s’attarder à écouter Origène. On lira aussi avec grand intérêt, en fin de volume, la « Note complémentaire 4 », qui montre la liberté de l’exégète à l’égard de la lecture biblique du jour, celle qu’il devait commenter : le texte retrouve du même coup sa vie, et le programme exégétique conçu par Origène s’impose par sa cohérence, même s’il bouscule pour cela le cadre contraignant des lectures officielles.
Si l’on excepte les deux premières homélies – mais il faut lire la célèbre Homélie XII sur les puits, un thème cher à Origène –, toute cette série (XIII-XIX) concerne Balaam et ses cinq prophéties. De l’ânesse qui a fait sa célébrité, Origène parle en définitive assez peu, sinon pour rappeler l’entrée du Christ à Jérusalem. Avec Balaam, le vrai problème est ailleurs : il s’agit d’expliquer comment Dieu peut se servir d’un païen, d’un devin et d’un magicien, ennemi d’Israël et de son Dieu, pour le faire servir ses desseins et annoncer la venue du Christ – la prophétie de l’étoile de Bethléem –, sa Passion et sa Résurrection. Autrement dit, comment du mal et de la malice peut sortir un bien? Tel est le problème qu’Origène, par diverses approches, s’applique à résoudre. Sans toujours parvenir du reste à tout expliquer : il y a des énigmes qui résistent, des propos obscurs qui laissent désemparé. C’est là le mystère de l’Écriture, là que la symbolique du puits devient opératoire :« C’est pourquoi il est écrit : '« 'Va au puits' … À quel puits ? À nul autre que celui que nous avons dit plus haut, à Jésus-Christ Fils de Dieu, subsistant dans sa substance propre et cependant nommé avec le Père et l’Esprit Saint source unique de la Déité. » (Homélie XII, 1, 8)
Jean-Noël Guinot
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Ce second tome contient les homélies 11 à 19, presque toutes consacrées à l’épisode de Balaam (Nb 22-24). l’Hom. 11 (sur Nb 18, 8-32), très longue (compilant plusieurs textes ?), parle des prémices, disserte sur les différents sens en lesquels on peut lire les lois, en arrive aux prémices spirituelles que recueillent les anges (digressions sur les catégories d’anges). Réflexion sur l’offrande, sur la sanctification qui est l’œuvre en nous de l’Esprit… L’Hom. 12 (Nb 21, 16-23) traite du thème du puits : les puits dans l’écriture, le cantique des Hébreux qui arrivent au puits, la symbolique du puits, les rencontres autour du puits, le rôle des puisatiers, le départ du puits et les étapes de la marche. L’Hom. 13 (Nb 21, 24-35 et 22, 1-14), après avoir achevé la lecture du récit précédent (victoire sur Séon et Og), arrive à l’épisode de Balaam, annoncé comme difficile. Réflexion sur la magie : qu’en penser, d’où vient sa force ? Quels sont les pouvoirs de Balaam, sont-ils légitimes ? Oui, quand il bénit. L’Hom. 14 (Nb 22, 15-28), toujours sur Balaam, reprend son questionnement sur sa malice et ce que Dieu permet : l’AT et le NT nous montrent que des maux engendrent du bien ; Dieu se sert des maux ou des mauvaises personnes ; par Balaam, Dieu va faire du bien. L’Hom. 15 (Nb 22, 31-41 ; 23, 1-10) explique la première prophétie de Balaam qui, bien que mauvais, se soumet à ce que Dieu lui dicte et ne peut maudire Israël (mais sa bénédiction, pour Origène, se réalise pleinement au temps du Christ). L’Hom. 16 (Nb 23, 11-24), assez longue, commente la deuxième prophétie de Balaam. Réflexion sur la véracité des paroles de Dieu : qui parle quand un prophète parle ? Réflexion sur la divination de l’avenir (autorisée ou non ?), exemples bibliques ; sens spirituel des derniers versets (sang des blessés, manger sa proie). L’Hom. 17 (Nb 23, 25-30 ; 24, 1-9) commente la troisième prophétie de Balaam en se centrant sur quelques expressions : les yeux dessillés, ouverts par Dieu ; les maisons de Jacob et les tentes d’Israël : la loi, les églises. Balaam prédit le Christ, sa venue, sa Passion, sa résurrection. L’Hom. 18 (Nb 24, 10-19) traite de la quatrième prophétie : d’où vient aux humains leur science ? Bon et mauvais usage ; l’étoile de Jacob (verset 17) est celle de la crèche, signe de la divinité de Jésus ; le dernier rescapé (v. 19) est le fils prodigue. L’Hom. 19 (Nb 24, 20-24) traite de la cinquième prophétie : l’histoire d’Amalec et son sens allégorique (principe de tout ce qui éloigne de Dieu) ; l’histoire de Cinée, juché sur le rocher du Christ.
Extrait(s)
Hom. 12, 1, 2-3 (SC 442, p. 75-77) : les puits de l'Écriture
L’Esprit de Dieu dit par la voix de Salomon dans les Proverbes : Bois les eaux de tes réservoirs et de la source de tes puits. Et que tes eaux ne se répandent pas hors de ta source, que tes eaux soient pour toi seul et que personne d’étranger n’y ait part (Pr 5, 15-17). Chacun de nous a donc en lui-même, comme il est indiqué par ces textes, un puits. Bien plus, et nous élargissons le propos : ce n’est pas un puits unique que chacun de nous possède, mais plusieurs, ce n’est pas un réservoir unique, mais plusieurs. (…) Pars de ces puits, parcours toute l’écriture en y cherchant les puits et arrive aux évangiles. Tu y trouveras le puits sur le bord duquel notre Sauveur était assis et se reposait après la fatigue du voyage (Jn 4, 6). Survint une femme de Samarie qui voulait tirer l’eau du puits. Et voilà l’occasion d’expliquer, dans les écritures, la vertu d’un ou de plusieurs puits, et de comparer les eaux où se déploient les secrets du mystère divin.
Car l’Écriture dit : Si quelqu’un boit de ces eaux – celles du puits terrestre – il aura encore soif ; mais celui qui boira des eaux (que donne Jésus), celui-là aura en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle (Jn 4, 13-14). Dans un autre passage de l’évangile il ne s’agit plus de source ni de puits, mais d’une manière plus large il est dit : Celui qui croit en lui, des fleuves d’eau vive, comme dit l’écriture, jailliront de son sein (Jn 7, 38). (…) Ainsi donc, il faut prendre le Verbe de Dieu comme un puits, s’il cache un profond mystère, ou comme une source, si elle déborde et s’écoule en faveur des peuples.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
-16
Guillemets laissées par erreur dans le texte latin.
-2
Guillemets laissées par erreur dans le texte latin.
77
Titre
HOMÉLIE XI, 1, 3-4
HOMÉLIE XII, 1, 3-4
98
Dernière ligne
facit ut et uiuificari
facit ut conuiuamus ei. Optandum ergo nobis est ut ueniamus in Bamoth et promptissime suscipiamus beatae huius mortis aduentum, ut et uiuificari
148
l. 4
opera eius ad exercitia
opera eius ad perfectionem eorum qui coronandi sunt, opus est adhuc ad excercitia
202
l. 4 en partant de la fin
Dominus ? — ‘Supermaledicit’
Dominus ? Aut quid supermaledicam quem non supermaledicit Dominus ? — ‘Supermaledicit’
250
l. 16
filiorurn
filiorum
Du même auteur
-
SC 555
Commentaire sur l'Épître aux Romains, tome IV, livres IX-X
octobre 2012
Sur une crète périlleuse, Origène chemine avec saint Paul entre liberté et grâce, foi et œuvres.
-
SC 543
Commentaire sur l'Épître aux Romains, Tome III, livres VI-VIII
août 2011
Sur une crète périlleuse, Origène chemine avec saint Paul entre liberté et grâce, foi et œuvres.
-
SC 539
Commentaire sur l'Épître aux Romains. Tome II, livres III-V
septembre 2010
Sur une crète périlleuse, Origène chemine avec saint Paul entre liberté et grâce, foi et œuvres.
-
SC 532
Commentaire sur l'Épître aux Romains. Tome I, livres I-II
novembre 2009
Sur une crète périlleuse, Origène chemine avec saint Paul entre liberté et grâce, foi et œuvres.
-
SC 461
Homélies sur les Nombres, III
avril 2001
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 120 bis
Commentaire sur saint Jean, tome I
octobre 1996
Le plus divin des Évangiles, commenté par le génial Origène dans les années 230.
-
SC 415
Homélies sur les Nombres (I-X), tome I
avril 1996
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 411
Homélies sur les Psaumes 36 à 38
novembre 1995
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 389
Homélies sur les Juges
avril 1993
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 385
Commentaire sur saint Jean, tome V
octobre 1992
Le plus divin des Évangiles, commenté par le génial Origène dans les années 230.
-
SC 376
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, tome II
mars 1992
La fine pointe de l'enseignement spirituel et exégétique du génial Origène, dans les années 240.
-
SC 375
Commentaire sur le Cantique des Cantiques, tome I
novembre 1991
La fine pointe de l'enseignement spirituel et exégétique du génial Origène, dans les années 240.
-
SC 352
Homélies sur Ézéchiel
mai 1989
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 328
Homélies sur Samuel
mai 1986
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 321
Homélies sur l'Exode
octobre 1985
L’itinéraire spirituel des croyants, par le maître alexandrin de l’exégèse.
-
SC 312
Traité des principes, tome V
mai 1984
La foi jusqu'à la spéculation ? Le plus ardu et le plus passionnant des ouvrages de l'Alexandrin.
-
SC 302
Philocalie 1-20 Sur les Écritures
juin 1983
Comment interpréter la Bible ? Un best of de l'œuvre controversée de l'Alexandrin.
-
SC 290
Commentaire sur saint Jean, tome IV
mars 1982
Le plus divin des Évangiles, commenté par le génial Origène dans les années 230.
-
SC 286
Homélies sur le Lévitique, tome I
novembre 1981
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 287
Homélies sur le Lévitique, tome II
janvier 1981
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 269
Traité des principes, tome IV
mars 1980
La foi jusqu'à la spéculation ? Le plus ardu et le plus passionnant des ouvrages de l'Alexandrin.
-
SC 268
Traité des principes, tome III
mars 1980
La foi jusqu'à la spéculation ? Le plus ardu et le plus passionnant des ouvrages de l'Alexandrin.
-
SC 253
Traité des principes, tome II
décembre 1978
La foi jusqu'à la spéculation ? Le plus ardu et le plus passionnant des ouvrages de l'Alexandrin.
-
SC 252
Traité des principes, tome I. Livres I et II
décembre 1978
La foi jusqu'à la spéculation ? Le plus ardu et le plus passionnant des ouvrages de l'Alexandrin.
-
SC 238
Homélies sur Jérémie, tome II
décembre 1977
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 232
Homélies sur Jérémie, tome I
décembre 1976
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 226
Philocalie 21-27 (Sur le libre arbitre)
décembre 1976
Le problème du mal et le libre arbitre : un best of de l'œuvre controversée de l'Alexandrin.
-
SC 7 bis
Homélies sur la Genèse
décembre 1976
Une invitation à creuser et à boire soi-même à la source : l’origine même des Sources Chrétiennes.
-
SC 227
Contre Celse, tome V
septembre 1976
Un philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.
-
SC 222
Commentaire sur saint Jean, tome III
décembre 1975
Le plus divin des Évangiles, commenté par le génial Origène dans les années 230.
-
SC 162
Commentaire sur l'Évangile selon Matthieu, tome I
décembre 1970
Le plus lu des Évangiles, commenté par le génial Origène dans les années 230.
-
SC 157
Commentaire sur saint Jean, tome II
janvier 1970
Le plus divin des Évangiles, commenté par le génial Origène dans les années 230.
-
SC 150
Contre Celse, tome IV
décembre 1969
Un philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.
-
SC 148
Remerciements à Origène
décembre 1969
Pédagogie et goût de la recherche : l'hommage d'un disciple à son maître, en 238.
-
SC 147
Contre Celse, tome III
décembre 1969
Un philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.
-
SC 136
Contre Celse, tome II
décembre 1968
Un philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.
-
SC 132
Contre Celse, tome I
décembre 1967
Un philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.
-
SC 37 bis
Homélies sur le Cantique des cantiques
décembre 1966
La fine pointe de l'enseignement spirituel et exégétique du génial Origène, dans les années 240.
-
SC 87
Homélies sur saint Luc
décembre 1962
« Dieu parle aujourd’hui encore dans notre assemblée » : plus que des sermons, la mise en présence du Christ.
-
SC 71
Homélies sur Josué
décembre 1960
L'Ancien Testament devient « nouveau » lorsqu'on entend prêcher l'Alexandrin !
-
SC 67
Entretien avec Héraclide
décembre 1960
Le Dieu chrétien est-il un, ou plusieurs ? En Arabie, vers 240, le débat est lancé.
-
-
-
-
-
-
-