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SC 148
Grégoire le Thaumaturge – Origène
Remerciements à Origène
suivi de Lettre d'Origène à Grégoiredécembre 1969Texte grec, introduction, traduction et notes par Henri Crouzel.
ISBN : 9782204037877230 pagesPédagogie et goût de la recherche : l'hommage d'un disciple à son maître, en 238.Présentation
Un document unique sur les rapports entre maître et élèves, et un témoignage direct sur le programme d’enseignement et la méthode pédagogique d’Origène. C’est la principale source d’information aussi sur la vie de Grégoire avant son épiscopat. Discours d’apparat, conforme aux règles de la rhétorique de l’époque, il comporte deux grandes parties, la première retraçant la vie de Grégoire depuis sa naissance jusqu’à sa rencontre avec Origène et le choix de la « philosophie » sous sa direction, la seconde étant consacrée au programme de l’enseignement dispensé par le maître, où les sciences profanes et l’acquisition des connaissances philosophiques sont destinées à être les auxiliaires de l’interprétation des Écritures.
Henri Crouzel, s.j. (1918-2003), était professeur de patrologie à l’Institut Catholique de Toulouse et à l’Université Grégorienne de Rome. Spécialiste incontesté d’Origène, il a largement collaboré à l’édition de cet auteur dans la collection des Sources chrétiennes.
Le mot des Sources Chrétiennes
Discours d’apparat, conforme aux règles de la rhétorique de l’époque, le texte de Grégoire comporte deux grandes parties, la première retraçant la vie de Grégoire depuis sa naissance jusqu’à sa rencontre avec Origène et le choix de la « philosophie » sous sa direction, la seconde étant consacrée au programme de l’enseignement dispensé par le maître, où les sciences profanes et l’acquisition des connaissances philosophiques sont destinées à être les auxiliaires de l’interprétation des Écritures.
De la vie de Grégoire après ses adieux à Origène, on ne sait rien de très sûr, malgré les cinq Vies plus ou moins légendaires que nous conservons, en dehors du fait qu’il devint évêque de sa ville natale, et son frère, Athénodore, d’une autre ville du Pont.
La Lettre d’Origène à Grégoire, conservée dans la Philocalie d’Origène (chap. 13), serait postérieure à 238 et aurait pour but de mettre l’accent sur un point trop peu développé dans le discours de Grégoire, à savoir que le rôle de la philosophie grecque et des sciences pour un chrétien est d’être utile à l’explication de l’Écriture. Elle s’achève par une pressante invitation à scruter le sens des Écritures.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
In Origenem oratio panegyrica
Vers l’an 238, un étudiant enthousiaste d’Origène, nommé Grégoire (que la postérité appellera le Thaumaturge), s’apprête à quitter l’école de son maître, à Césarée de Palestine où Origène s’était établi après sa brouille avec son évêque Démétrios d’Alexandrie. Grégoire a suivi ses cours, en compagnie de son frère Athénodore, pendant 5 ans, et a probablement vécu en communauté avec le maître et d’autres disciples pendant tout ce temps. Il prononce à l’occasion de son départ un discours d’apparat, le premier du genre dans la littérature chrétienne, où il remercie Origène de l’enseignement reçu, qui a changé sa vie. Ce texte nous fait entrer dans l’école d’Origène et nous décrit l’organisation et le contenu de son enseignement. Il constitue un document très précieux sur ce haut lieu de la vie intellectuelle chrétienne au IIIe siècle et apporte un éclairage affectif sur la personne d’Origène.
Le texte du Remerciement nous a été transmis par 7 manuscrits, dont un perdu ; l’un des manuscrits, du XIIIe siècle, est le modèle de tous les autres. Son texte est malheureusement très fautif.
Exorde : Grégoire a beaucoup de bonnes raisons de se taire, mais la reconnaissance envers Origène le pousse tout de même à prendre la parole.
Première partie : récit de sa rencontre avec Origène. Grégoire remercie Dieu par son Verbe, et remercie son ange gardien. L’enfance de Grégoire : né païen à Néocésarée, tôt orphelin de père, il devient chrétien. Circonstances familiales de son voyage vers Césarée de Palestine : avec son frère Athénodore, il accompagne sa sœur qui rejoint son mari, jurisconsulte envoyé là-bas. Le voyage, la rencontre avec Origène qui les persuade, son frère et lui, de rester dans son école au lieu d’aller à Beyrouth étudier le droit. Séduit par Origène, Grégoire décide d’étudier auprès de lui la « philosophie ». L’amitié du maître le retiendra longtemps.
Deuxième partie : le programme de l’école de Césarée. Origène jardinier de l’âme de ses élèves, à qui il enseigne le discernement dans les doctrines. La physique, commencement de la formation. La morale, théorie et pratique pour acquérir les vertus en vue de la pureté de l’âme. L’étude de la philosophie des Grecs contribue à cette acquisition, mais l’aide de Dieu est décisive. La théologie : lecture des philosophes (sauf les athées) ; Origène en fait lire plusieurs, pour que l’élève ne dépende pas d’un seul, garde envers tous un recul critique et sache tracer sa route à travers leur foisonnement. Au-delà des philosophes, le vrai maître est l’écriture. Don d’Origène pour l’interpréter.
Péroraison : Grégoire quitte Origène contre son gré. Il craint de régresser dans les tâches plus séculières qui l’attendent. Il a pourtant confiance et demande à Origène sa prière.
Epistula ad Gregorium Thaumaturgum
De l’abondante correspondance d’Origène, nous n’avons presque plus rien. Avec la lettre à Julius Africanus, celle-ci serait l’une des deux seules à être intégralement conservée. Son occasion semble être le départ de Grégoire, qui quitte l’école d’Origène vers 238. Origène, quelque temps après le Remerciement prononcé par Grégoire, lui aurait écrit pour redresser discrètement l’interprétation trop philosophique que Grégoire donnait de son enseignement, et remettre la philosophie et la culture païenne à leur juste place dans la formation d’un chrétien.
La lettre à Grégoire constitue le chapitre 13 de la Philocalie d’Origène rassemblée par Basile et Grégoire de Nazianze. Le texte figure donc dans une bonne quarantaine de manuscrits, dont le plus ancien date probablement du Xe siècle.
Ne prendre de la philosophie que ce qui est utile à l’interprétation de l’écriture. Allégorie des dépouilles des égyptiens que les Hébreux ont emportées avec eux en quittant l’égypte : elles représentent ces emprunts légitimes à la pensée profane. Mais il faut s’en méfier cependant, car ces emprunts peuvent conduire à l’hérésie : l’or des égyptiens a plus souvent servi à la fabrication d’idoles que d’objets du culte. Il faut méditer les écritures sans se lasser : c’est cela, frapper à la porte.
Extrait(s)
Portrait d’Origène en exégète (Remerciement XV, 177-182, SC 148, p. 169-171)
Ce que par d’autres Dieu n’a dit qu’en énigmes, il l’enseigne grâce à cet homme, à qui il a accordé le don de scruter et découvrir les raisons de tout ce qu’il a souverainement révélé et prescrit. (…) Cet homme a reçu de Dieu le plus grand don et du ciel la plus grande part : il est l’interprète des paroles de Dieu auprès des hommes, il comprend les choses de Dieu comme si Dieu lui parlait et il les explique aux hommes afin qu’ils les entendent. C’est pourquoi rien ne nous était secret, rien n’était caché ni inaccessible, il nous était au contraire possible d’apprendre toute science, barbare ou grecque, plutôt mystique ou plutôt politique, divine et humaine, car, en toute liberté, nous faisions le tour de tout et nous scrutions tout, nous nous remplissions de tout et nous jouissions des biens de l’âme.
Frapper à la porte des Ecritures (Lettre 4, SC 148, p. 193)
Toi donc, mon seigneur et fils, applique-toi principalement à la lecture des divines écritures : applique-toi bien à cela. Car nous avons besoin de beaucoup d’explications lorsque nous lisons les livres divins, de peur de prononcer quelque parole ou d’avoir quelque pensée trop téméraire à leur sujet. En t’appliquant à les lire avec l’intention de croire et de plaire à Dieu, frappe, dans ta lecture, à la porte de ce qui est fermé, et il t’ouvrira, le portier dont Jésus a dit : à celui-là le portier ouvre (Jn 10, 3). En t’appliquant à cette divine lecture, cherche avec droiture et avec une confiance inébranlable en Dieu le sens des divins écrits, caché au grand nombre.
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