• SC 486

    Anonyme

    Livre d'heures du Sinaï
    Sinaiticus graecus 864

    novembre 2004

    Introduction, texte critique, traduction, notes et index par Sœur Maxime (Leila) Ajjoub, avec la collaboration de Joseph Paramelle, s.j.

    Ouvrage publié avec le concours de l'Œuvre d'Orient.
    Révision assurée par Blandine Sauvlet.
    ISBN : 9782204075473
    491 pages
    Vous êtes au monastère Sainte-Catherine, au cœur du Sinaï, en plein 9e siècle, et le chant de la prière va commencer…

    Présentation

    Le monastère Sainte-Catherine du Sinaï est devenu aujourd'hui une halte obligée pour tous les pèlerins qui font l'ascension de l'Horeb, la montagne où Dieu s'est révélé à Moïse. Sa célébrité lui vient des trésors qu'il renferme, des manuscrits de sa bibliothèque, de l'ancienneté de ses icônes, de l'admirable mosaïque de la Transfiguration qui orne l'abside de son église.

    Unique monastère où la prière des moines n'aurait pas cessé depuis quinze siècles, il reste pourtant plus célèbre que véritablement connu, comme si la forte muraille qui l'enserre et le protège l'enveloppait aussi de mystère. Sait-on, par exemple que son église fut primitivement dédiée à la Théotocos et que le patronage de sainte Catherine ne s'affirme qu'à partir du XVe siècle ?

    De sa riche bibliothèque, hélas souvent pillée, provient le manuscrit du Livre d'Heures édité ici. Il constitue l'un des plus anciens horologia connu à ce jour (IXe s.), et son étude permet, de ce fait, une meilleure connaissance des horologia actuels. Grâce à lui nous pouvons savoir comment priaient ces moines retirés dans la solitude du désert. Leur prière était-elle influencée par d'autres traditions liturgiques orientales ? Ce Livre d'Heures a-t-il, à son tour, laissé des traces dans celui qui est actuellement en usage dans le monde grec ? À ces questions et à plusieurs autres touchant notamment l'hymnographie liturgique grecque, la présente édition tente d'apporter une réponse.

    Cette édition est l'œuvre de Sœur Maxime Ajjoub, moniale Basilienne Chouérite, qui a fait de l'étude du codex Sinaiticus graecus 864 l'objet de sa thèse de doctorat. Elle a bénéficié de la collaboration du Père Joseph Paramelle, s.j., de l'Institut des Sources Chrétiennes.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    On trouvera peut-être curieuse l'édition d'un Livre d'Heures (Horologion) dans la collection « Sources Chrétiennes » qui n'a pas pour habitude de publier des textes liturgiques. La raison en est que cet Horologion, conservé dans un manuscrit du monastère Sainte-Catherine du Sinaï, est l'un des plus anciens connu à ce jour (IXe s.). Son étude permet donc d'utiles comparaisons avec les horologia actuels et, par là, une meilleure connaissance de la manière dont ont prié et prient encore les moines orientaux depuis des siècles. L'analyse du contenu de ce codex, malgré un caractère à première vue composite, dans la mesure où ont été ajoutées plusieurs pièces après l'office de minuit – dédiées à la Théotocos, au Précurseur, à la Croix et à la Résurrection – sans indication de leur usage liturgique, permet pourtant d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'un recueil factice, mais bien de reconnaître dans ce Livre d'Heures un Horologion traditionnel.

    L'édition savante – il s'agit d'une édition princeps – qu'en donne ici la Sœur Maxime-Leila Ajjoub, religieuse Basilienne Chouérite, en collaboration avec le Père Joseph Paramelle de l'Institut des Sources Chrétiennes, a réclamé beaucoup de patience et de soin. Témoin précieux par son ancienneté et son contenu, le codex Sinaiticus graecus 864, auquel ont travaillé six ou sept copistes dont on peut identifier la main, présente souvent un texte corrompu, des graphies aberrantes, une syntaxe hardie ou maladroite, selon l'appréciation personnelle de chacun, un état de langue parfois proche du grec démotique, toutes choses qui rendaient le travail d'édition et de traduction très délicat. Accompagné d'une solide introduction – une brève histoire du monastère du Sinaï, suivie de la description du manuscrit et de l'analyse de son contenu liturgique, puis d'un chapitre consacré à la métrique, indispensable à la compréhension de textes chantés, et enfin d'un aperçu de son contenu théologique –, ce volume devrait tout particulièrement retenir l'attention des historiens de la liturgie. La traduction du texte grec le rendra accessible, souhaitons-le, à un public beaucoup plus large, à tous ceux qui pratiquent la liturgie des heures, qui souhaitent nourrir par des lectures leur vie spirituelle ou, tout simplement, qui sont sensibles à la beauté du chant liturgique. Citons à titre d'exemple ce tropaire – tous les termes liturgiques et prosodiques sont expliqués dans un index – emprunté au canon de minuit :

    « Allume la lampe de mon âme, fais briller le flambeau de mon esprit, Sauveur, afin qu'avec mes compagnons de service je sois là à t'attendre au milieu de la nuit, les reins étroitement ceints » (p. 203)

    ou cet autre emprunté au canon de la Mère de Dieu :

    « Tu es, ô Vierge, le secours toujours prêt à nous sauver : tends l'oreille à notre appel, hâte-toi de venir et garde-nous sains et saufs de toute affliction et persécution de nos ennemis » (p. 329).

    (J.-N. Guinot, 2004)

    Jean-Noël Guinot

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