• SC 196

    Syméon le Nouveau Théologien

    Hymnes, tome III
    (41-58)

    décembre 1973

    Texte critique et index par Johannes Koder. — Traduction et notes par Joseph Paramelle, s.j., et Louis Neyrand, s.j.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.

    Réimpression de la 1re édition avec additions et corrections (2006)

    ISBN : 978-2-204-07372-1
    402 pages
    Indisponible chez notre éditeur

    À Constantinople, vers l'an mil, tout le lyrisme d'un saint qui se sait pécheur.

    Présentation

    Avec la même vigueur que dans les Hymnes précédents (SC 156 et 174), Syméon le Nouveau Théologien (949-1022) exprime dans ces Hymnes sa reconnaissance à Dieu pour tant de faveurs reçues, implore la lumière divine sur les problèmes spirituels que lui pose sa responsabilité d’higoumène au monastère de Saint-Mamas ou accuse ses fautes en se réfugiant parmi les pécheurs de l’Évangile. Il présente de manière renouvelée ses enseignements sur la divinisation du chrétien, l’inépuisable richesse de l’Esprit Saint, le besoin pour chacun de découvrir son charisme pour le mettre au service de l’Église. Il n’hésite pas à rappeler leurs devoirs aux évêques, aux prêtres, aux moines et même aux empereurs. Toujours original dans ses comparaisons, il montre partout le même lyrisme et la même ferveur.
    Dans ce dernier volume des Hymnes de Syméon, on trouvera aussi plusieurs index qui rassemblent toutes les notations éparses dans les trois volumes de cette œuvre si personnelle. 

    Johannes Koder, de l’Institut byzantin de l’Université de Vienne (Autriche), a établi le texte des trois volumes. 
    Joseph Paramelle, s.j. (1925-2011), ancien directeur de la Section grecque de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, et spécialiste des œuvres de Syméon, était membre  de l’Institut des Sources Chrétiennes, comme Louis Neyrand, s.j. (1915-2012), à qui l’on doit de nombreux volumes de la collection.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    La réimpression du tome III des Hymnes (41-58) de Syméon le Nouveau Théologien sera d'autant plus appréciée que ce volume contient les index des trois tomes de cette publication (SC 156, 174 et 196). La traduction est due aux Pères Joseph Paramelle et Louis Neyrand de l'Institut des Sources Chrétiennes ; ils l'ont ensemble révisée en vue de cette réimpression et quatre pages d'additions et de corrections ont été ajoutées en fin de volume. Auteur d'ouvrages en prose – Catéchèses (SC 96, 104 et 113), Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques (SC 52 bis), Traités théologiques et éthiques (SC 122 et 129) –, Syméon est aussi un hymnologue plein de lyrisme et de ferveur. L'higoumène byzantin (Xe-XIe s.) rend grâces à Dieu, dans ses hymnes, pour les bienfaits qu'il a reçus de lui et délivre aussi un enseignement théologique et spirituel, en insistant sur la nécessité pour le chrétien de se laisser transformer et diviniser par sa participation à l'Esprit Saint : par là il obtiendra de devenir image parfaite du Modèle selon lequel il a été créé et d'être « dieu par adoption et par grâce ».

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Le présent recueil compte trois volumes comprenant le texte des 58 hymnes – plus de 10000 vers en tout – précédés d’une préface de Nicétas Stéthatos, disciple et biographe de Syméon. Le classement des Hymnes suit une tradition philologique et non pas un arrangement thématique : ils sont présentés dans l’ordre dans lequel la tradition les a conservés. Deux sources, la Vie qu’a composée Nicétas Stéthatos sur Syméon, et l’hymne 21, permettent de comprendre que le texte aurait été composé autour de 1003. De l’édition réalisée par Nicétas Stéthatos, disciple de Syméon, qui modifie légèrement le texte des Hymnes, dépend toute édition postérieure ; après l’édition de Dionysos Zagoraios, en 1790, celle de K. Holl, en 1898, marque le point de départ de la recherche moderne sur l’auteur. La présente édition critique s’étaye sur 18 manuscrits – témoignant de six collections complètes et de collections mineures, le plus ancien témoin remontant au XIIIe s. –, et l’édition de Zagoraios.

    Les Hymnes de Syméon illustrent la mystique orthodoxe aux environs de l’an Mil, entre la spiritualité monastique ancienne et les futurs soubresauts liés à la pensée de Grégoire Palamas et à l’hésychasme. Au-delà d’un intérêt historique concernant Syméon lui-même et la polémique, dans les cercles théologiques, qui mit aux prises celui-ci et Étienne de Nicomédie, le texte des Hymnes montre la forme d’un « long piétinement » lyrique et litanique, la portée de ces événements dans la vie du théologien. 

    Fait qui a surpris ses lecteurs byzantins, pour ces hymnes théologiques Syméon utilise surtout le vers « politique », de 15 syllabes, en l’adaptant librement et en employant aussi ceux de 8 syllabes (anacréontique) et de 12. 

     

    Ce troisième volume comprend les hymnes 41 à 58. Plus longs en moyenne, ils permettent de mieux cerner, outre certains des événements marquants qui jalonnent la vie de Syméon, les expériences intimes de l’auteur, notamment son chagrin dû à l’hostilité d’un certain nombre de moines. L’hymne 56 revient ainsi sur l’importance de Syméon Eulabès dans son existence, le père spirituel du Nouveau Théologien – il lui vouait un véritable culte que ses moines contemporains jugeaient inconvenant –, et Syméon avoue son indigence à dire le divin et à le louer pleinement. Certains hymnes (41 et 42) manifestent encore l’angoisse de Syméon à l’approche de la mort et du Jugement.

    Il est particulièrement frappant que la forme tâche d’accompagner l’expérience spirituelle, et de la communiquer. Illustration de la liberté formelle de l’ensemble (que Nicétas qualifiait de « mètre sans mètre », metron ametron), les hymnes 53 et 58 sont de forme dialoguée. Or si le dialogue remonte à une solide tradition de l’hymnographie chrétienne, il permet à Syméon, en l’occurrence, de restituer les paroles et pensées qu’il a reçues du Christ dans sa vision.

    Extrait(s)

    Hymne XLI, v. 71-86 (p. 17)

    Tiens bon contre les ennemis, rends-leur coup pour coup ! 

    – tu sais de quels ennemis je parle : les armées de démons –

    tu encaisses : frappe sans pitié ! Tu tombes : relève-toi !

    Les flèches qu’ils t’envoient, renvoie-les sans merci

    sur ceux qui te les envoient et sur ceux qui te veulent tout ce mal :

    puisqu’ils te blessent (des traits) du désespoir,

    qu’ils soient blessés par l’espérance que tu décoches contre eux !

    Si leur colère te frappe à coups de poing, si leur fureur te serre de près,

    que ta douceur meurtrisse leur visage,

    qu’elle les mette à la porte, les chasse loin de ta demeure !

    Est-ce que, je te le répète, tu es un bébé, un enfant ?

    Est-ce que maintenant encore ton âme est trop débile ?

    Est-ce que ton esprit est toujours trop faible pour faire front ?

    (Non), tu sais également fuir devant les ennemis et contre-attaquer victorieusement

    puisque, quand tu combats, tu m’as comme auxiliaire et comme protecteur

    et que, quand tu fuis, tu possèdes en moi un invincible abri.

    Errata

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