• SC 18 bis

    Athanase d'Alexandrie

    Contre les païens

    décembre 1977

    Texte grec, introduction, et traduction et notes par Pierre Thomas Camelot, o.p.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.
    Troisième édition revue et corrigée (remplace le n° 18 paru en 1946)
    ISBN : 9782204021234
    218 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    Les mythes ? Des histoires sans morale. Un plaidoyer pour le monothéisme, dans l'Égypte du 4e siècle.

    Présentation

    Souvent présenté comme une seule œuvre en deux volumes, le Contra Gentes et le De Incarnatione, datent sans doute du milieu du IVe siècle. Puisant largement dans la tradition apologétique et platonicienne, Athanase condamne l'idolâtrie et le polythéisme, et suggère la possibilité humaine de parvenir à la perfection grâce à la purification de l'âme, en soulignant la faiblesse humaine et l'initiative divine du Verbe incarné.

    Dans cet œuvre apologétique Athanase réfute les erreurs de la religion païenne et répond aux calomnies et aux railleries des Grecs contre les croyances chrétiennes, surtout contre la Croix du Christ. La première partie est donc une réfutation du polythéisme et de l'idolâtrie, la seconde une démonstration positive de l'existence du vrai Dieu. Cette apologie décevra peut-être le lecteur moderne, mais il faut se rappeler qu'elle n'est que la première partie d'un ouvrage plus vaste consacré au mystère de l'Incarnation du Verbe (SC 199).

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Oratio contra gentes

    L’attribution du Contre les païens à saint Athanase, disputée par un savant allemand à la fin du XIXe siècle, ne fait aujourd’hui plus de doute. Sa datation suscite quant à elle des débats plus complexes. En effet, l’absence totale de mentions de l’arianisme, le grand combat d’Athanase après 325, a poussé de nombreux auteurs et éditeurs à y voir une œuvre de jeunesse. Cependant, jusqu’en 335, les Lettres Festales ne comportent volontairement aucune allusion à Arius et à sa doctrine. Les arguments sur la datation du texte sont donc à chercher ailleurs. Une période de rédaction possible serait les années d’exil à Trêves d’Athanase, entre 335 et 337. L’œuvre, à but apologétique, s’adresse à un destinataire qu’il n’a pas été possible d’identifier, au point de se demander si l’usage de la deuxième personne n’est pas en réalité une fiction littéraire.

    L’édition critique publiée est celle des Mauristes (1697), contrôlée sur une édition plus récente de 1965.

     

    Le Contre les païens, premier livre d’une œuvre qui en comporte deux, se divise lui-même en deux temps. Athanase commence par une réfutation de l’idolâtrie puis entreprend une démonstration de l’existence du vrai Dieu. Même si, au IVe siècle, le paganisme reste encore vivace, les critiques d’Athanase en visent probablement un état dépassé à l’époque où il écrit. Malgré l’absence de sentiment religieux, de nombreux milieux païens réagissent au christianisme triomphant, bientôt religion d’État. Athanase voit l’origine de l’idolâtrie dans le péché de l’homme qui s’est détourné de la contemplation du Logos. Il suit en cela une lecture de la Genèse inspirée par Origène et Philon. L’homme, en conséquence de cet éloignement, se fait des dieux de toutes les créatures. La critique athanasienne de l’idolâtrie puise aussi bien dans des sources bibliques juives, comme le livre de Sagesse, qu’à la tradition philosophique classique des sceptiques et de la nouvelle Académie. Il connaît aussi l’explication dite évhémériste, qui fait des dieux de simples mortels tenus pour des dieux.

    Pour lui, la voie par laquelle il est possible de parvenir à la connaissance du vrai Dieu est l’Incarnation. Puisque le Logos s’est incarné, il n’y a pas d’autre voie pour trouver Dieu que l’homme lui-même, son âme et son intelligence. C’est l’âme, « raisonnable », spirituelle et immuable, qui est capable de trouver Dieu. Mais comme, par le péché, elle s’est détournée de la contemplation de Dieu, elle a souillé l’image de Dieu à laquelle elle a été créée, et il lui faut se purifier. Si l’âme ne suffit pas à parvenir à la connaissance de Dieu, elle peut emprunter un autre chemin : la contemplation du spectacle et de l’harmonie du monde, dont l’ordre témoigne de la présence et de l’action de Dieu.

    Extrait(s)

    Sans se contenter d’avoir inventé le mal, l’âme humaine se mit peu à peu à se jeter dans le pire. Elle apprit la variété des plaisirs, et se plongeant dans l’oubli des choses divines, elle mit son plaisir dans les passions du corps et les seuls biens présents ; regardant leurs apparences, elle crut qu’il n’existait rien que ce qui se voit, et que seules les choses passagères et corporelles étaient le bien. Ainsi, détournée du bien et oubliant qu’elle est à l’image du Dieu bon, la puissance qui est en elle ne voit plus le dieu Verbe, à la ressemblance de qui elle a été faite ; sortie d’elle-même, elle ne pense plus et n’imagine plus que le néant. (I, 8, p. 71-73)

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    157

    l. 7

    l’esprit

    l’homme

     

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