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SC 199
Athanase d'Alexandrie
Sur l'incarnation du Verbe
décembre 1973Introduction, texte critique, traduction, notes et index par Charles Kannengiesser.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.Réimpression de la première édition revue et corrigéeISBN : 9782204066204484 pagesIndisponible chez notre éditeurPourquoi Dieu est-il devenu homme ? Pour remédier au péché, certes, mais surtout, pour que l'homme devienne Dieu.Présentation
Après avoir réfuté le polythéisme et l’idolâtrie, et démontré positivement l’existence du vrai Dieu, dans son discours Contre les païens (SC 18 bis), Athanase poursuit son apologie, en apportant la preuve que l’incarnation du Verbe constitue le seul remède capable de rétablir l’humanité déchue dans sa condition première. Les deux traités forment en réalité un ouvrage unique. On hésite sur la date de sa composition : est-il antérieur aux débuts de la crise arienne, comme on l’a longtemps cru, ou plutôt contemporain de l’exil à Trèves (335-337) ? La question de la double recension du discours Sur l’Incarnation est en revanche clairement tranchée ici : la recension courte est un remaniement post-athanasien, dont les enjeux théologiques sont évidents.
Le titre complet du discours, Sur l’incarnation du Verbe et sur sa manifestation corporelle en notre faveur, souligne avec insistance les deux aspects fondamentaux du mystère. Les thèmes de la création, de la chute et de la restauration de l’homme servent de point de départ au traité ; le reste de l’ouvrage est un effort de la foi et de l’intelligence pour atteindre la réalité profonde des liens qui unissent le Verbe au corps qu’il a assumé. Sans abandonner totalement la polémique contre les païens et les juifs, Athanase présente ici aux chrétiens de son temps une catéchèse vigoureuse, centrée sur le mystère de l’Incarnation, fondement de la foi chrétienne.Charles Kannengiesser (1926-2018) a enseigné la patristique à l’Institut catholique de Paris, à l’Université Notre Dame (Indiana, États-Unis) et à l’Université Concordia de Montréal (Canada). Ses travaux sur Athanase, sur Apolinaire et sur l’arianisme ont ouvert des perspectives nouvelles à la recherche en ce domaine.
Le mot des Sources Chrétiennes
Le traité d'Athanase d'Alexandrie, Sur l'incarnation du Verbe (SC 199), dont l'édition est due à Charles Kannengiesser, spécialiste reconnu des écrits d'Athanase et de la crise arienne, nous ramène au fondement même de la foi chrétienne. Il fait suite au discours Contre les païens (SC 18 bis), dans lequel Athanase réfute le polythéisme, et constitue en réalité le second volet de son apologie de la religion chrétienne, en apportant la preuve que l'incarnation du Verbe divin est seule capable de rétablir l'humanité dans sa condition première.
(J.-N. Guinot, 2000)
Jean-Noël Guinot
Extrait(s)
(p. 431- 435)
Les effets universels de l’Incarnation
C’est donc avec raison que le Verbe de Dieu a pris un corps et qu’il s’est servi d’un instrument humain, d’une part afin de vivifier le corps, et d’autre part, comme il se fait connaître par ses œuvres dans la création, afin d’œuvrer de la même façon dans l’homme et de se montrer partout, ne laissant rien vide de sa divinité et de sa connaissance. Je répète encore une fois ce que j’ai déjà dit plus haut : le Sauveur a opéré cela, pour que, de même qu’il remplit partout tous les êtres par sa présence, il les remplisse aussi tous de sa connaissance, comme le dit d’ailleurs la divine Écriture : « Toute la terre fut remplie de la connaissance du Seigneur. » (...)
Car le Seigneur a touché toutes les parties de la création, il les a toutes délivrées et détrompées de toute erreur, comme dit Paul : « Il a dépouillé les principautés et les puissances, et il a triomphé sur la croix », afin que personne ne puisse plus désormais être égaré, mais qu’on trouve en tous lieux le véritable Verbe de Dieu. Ainsi enveloppé désormais de partout et en tous lieux, c’est-à-dire dans le ciel, aux enfers, dans l’homme, voyant déployée sur terre la divinité du Verbe, l’homme ne se laisse plus tromper sur Dieu, mais il n’adore que lui, et par lui connaît bien le Père.Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
303
§ 11 l. 18
mais les choses
mais que les choses
309
l. 2
pas connaître
pas méconnaître
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