-
SC 15
Athanase d'Alexandrie
Lettres à Sérapion
sur la divinité du Saint-Espritjuin 1947Introduction et traduction par Joseph Lebon.
ISBN : 3260050184830211 pagesIndisponible chez notre éditeurL'Esprit Saint : du vent ? Athanase monte au créneau !Présentation
Du « vent », le Saint-Esprit ? Alerté par un confrère égyptien, Sérapion de Thmuis, Athanase monte au créneau. Vers la fin des années 350, ses Lettres répliquent à la doctrine des « tropiques », ces chrétiens qui, au nom de la divinité du Fils, unique engendré, refusaient celle de l’Esprit, en invoquant certains « tropes », c’est-à-dire des tournures de la Bible comme celle, chez le prophète Amos (4, 13), où Dieu est dit « créer le pneuma » : le mot grec signifie-t-il ici « vent » ou « Esprit » ?
Ces Lettres sont les seules à faire connaître cet épisode des grandes luttes menées au IVe siècle autour du dogme de la Trinité, et les premières à marquer l’introduction dans les débats de la question de la divinité du Saint-Esprit, plus de vingt ans avant la reconnaissance de celle-ci au concile de Constantinople en 381.Joseph Lebon (1879-1957) était professeur à l'Université de Louvain.
Le mot des Sources Chrétiennes
Les lettres d’Athanase d’Alexandrie à Sérapion de Thmuis tirent leur intérêt et leur importance de ce qu'elles sont seules à faire connaître un épisode des grandes luttes menées au IVe siècle autour du dogme de la Trinité, et tout autant de ce qu'elles sont les premières à marquer l'introduction dans la discussion publique d'un nouveau point de cette doctrine fondamentale de la foi : à savoir la divinité du Saint-Esprit, niée par certains chrétiens qui, pour le reste, se prétendaient adversaires des hérétiques ariens et parfaitement orthodoxes.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Présentation
Athanase écrit ces lettres à la demande de son ami Sérapion, évêque de Thmuis dans le delta du Nil, qui rencontrait des difficultés dans son diocèse avec des chrétiens niant que le Saint Esprit soit Dieu. Il y démontre la divinité de l’Esprit, contre ceux qu’il appelle les « tropiques » (correspondant aux pneumatomaques, mot qu’Athanase ne connaît pas comme appellation hérésiologique précise). Athanase a écrit ces lettres probablement vers 359, en tout cas lors de son troisième exil, dans le désert d’Égypte, entre 356 et 362. La critique admet en général que les lettres 2 et 3 n’en faisaient qu’une primitivement, et certains estiment que la lettre 4 pourrait être la réunion de deux morceaux indépendants (§ 1-7 et 8-23), le second étant une sorte de traité exégétique expliquant Mt 12, 24-32. Mais les manuscrits transmettent ces 4 lettres dans leur état actuel, et leur ordre chronologique est bien 1, 2-3, et 4.
Les Lettres à Sérapion sont transmises, en tout ou partie, dans une soixantaine de manuscrits grecs, dont le plus ancien est du 10e siècle et près de la moitié du 15e, 16e ou 17e siècle ; une petite moitié aussi ne contient pas toutes les lettres, et certains seulement un extrait de quelques lignes.
Contenu
Lettre 1. Examen de la position des adversaires et réfutation de leurs arguments pour nier la divinité de l’Esprit. Arguments scripturaires : Am 4, 13 et 1 Tm 5, 21, réfutés au moyen de nombreuses citations de l’AT (Genèse, Psaumes, Ézéchiel, Daniel, Zacharie…) et du NT (Jean et Paul en particulier) sur l’Esprit. Discussion logique : l’Esprit n’est pas frère du Verbe, le Père n’a pas lui-même un père ; la foi doit s’appuyer sur l’écriture et non sur des raisonnements, qui aboutissent à des absurdités. L’écriture distingue bien l’Esprit des créatures : dossier de citations ; la tradition de l’église professe une trinité et non une dyade, l’Esprit y est bien inclus. Conclusion.
Lettre 2. Retour sur les ariens et leurs arguments. Le Fils n’est pas créature car il a les mêmes attributs que le Père, et pas du tout les mêmes que les créatures. Père et Fils s’appellent l’un l’autre. La bonne interprétation de Pr 8, 22 et Mc 13, 32.
Lettre 3. Il fallait parler du Fils avant de parler de l’Esprit. Arguments sur la divinité de l’Esprit : sa relation au Fils ; ses attributs, différents de ceux des créatures et identiques à ceux du Fils. L’église range l’Esprit dans la Trinité, hors de tout créé. En faire une créature, c’est détruire la Trinité.
Lettre 4. Les hérétiques s’obstinent, Athanase les met devant leurs contradictions. Se contenter de la foi sans poser de questions indiscrètes qui mènent à l’hérésie. Ne pas se représenter les personnes divines comme des personnes humaines. Examen du texte de Mt 12, 31-32 (blasphème contre l’Esprit) : lectures d’Origène et de Théognoste, critiquées ; chercher un sens plus profond : blasphémer contre le Christ homme est pardonnable, pas contre le Christ Dieu en attribuant ses œuvres au démon ; on remplace ainsi dans le Christ le Verbe par le démon : tel est le blasphème impardonnable. Preuves scripturaires.
Extrait(s)
Lettre 1, 24 (SC 15, p. 126)
C’est par l’Esprit que nous sommes tous dits participants de Dieu. Paul dit : Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira lui-même, car le temple de Dieu que vous êtes est saint (1 Co 3, 16-17). Or si l’Esprit Saint était une créature, nous n’aurions par lui aucune participation à Dieu : nous serions joints à la créature et étrangers à la nature divine, sans participer d’elle en rien. Mais du moment que nous sommes dits participants du Christ et participants de Dieu, il apparaît que l’onction et le sceau qui est en nous n’est pas d’une nature créée, mais de la nature du Fils, qui nous unit au Père par l’Esprit qui est en lui. C’est ce que Jean a enseigné en écrivant : Nous connaissons que nous demeurons en Dieu et qu’il demeure en nous, en ce qu’il nous a lui-même donné de son Esprit (1 Jn 4, 13). Si, en participant de l’Esprit, nous participons de la nature divine, il faudrait être bien insensé pour dire que l’Esprit est de nature créée, et non de la nature de Dieu !
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
11
l. 13
Lybie
Libye
13
n. 3, l. 2-3
concile de Sardique.
concile de Sardique (343).
15
n. 4, l. 3
SOCRATES
SOCRATE
47
l. 14
le fin
la fin
63
Dernière ligne
crèatures
créatures
72
l. 4 ab imo
l’extérieur
l’extérieur :
73
n. 1, l. 6
Pére
Père
74
n. 1, l. 9
Pére
Père
74
n. 1, l. 13
ἰσχυν
ἰσχύν
75
n. 1, l. 24
Pere
Père
77
l. 5 ab imo
question
question,
77
l. 6 ab imo
où;
où
83
n. 6, l. 2
μἐν
μὲν
83
n. 6, l. 2
Ἧ
Ἦ
84
Dernière ligne
Bref, sans l’article ou l’addition susdite, jamais l’Esprit-Saint n’est marqué.
Bref, jamais l’Esprit-Saint n’est marqué sans l’article ou l’addition susdite.
86
l. 15
sur eux5
sur eux5 ?
86
n. 1
Cf. supra, p. 84.
Cf. supra, § 4.
87
l. 11 ab imo
irritérent
irritèrent
99
l. 7
c’est-à-dire, fils
c’est-à-dire fils
121
n. 1, l. 1
δόκμοι
δόκιμοι
127
l. 3 ab imo
celui, dont
celui dont
136
n. 3, l. 2
lǝs
les
152
l. 1
le terre
la terre
172
Marge gauche
635 A
636 A
174
l. 1
reprend-les
reprends-les
175
§ 1-7
AWI/1 = 3e lettre (de 1 à 7).
181
l. 8
Que
Qui
186
§ 8
AWI/1 = Ep. IV, 1
196
l. 3
accordei
accorder
209
n. 1, l. 4
σόι
σοῖ
210
l. 2
25.
23.
213
l. 15 ab imo
JGSEPH PEGON
JOSEPH PEGON
Du même auteur
-
SC 622
Tome aux Antiochiens. Lettres à Rufinien, à Jovien et aux Africains
janvier 2022
Les mots de la foi peuvent-ils différer si la foi est la même? Une petite mise en scène, par le grand Athanase
-
SC 599
Traités contre les ariens, tome II. II-III
octobre 2019
La divinité du Fils, défendue pied à pied, verset par verset, par le grand zélateur de la foi nicéenne, vers le milieu du 4e siècle
-
SC 598
Traités contre les ariens, tome I
octobre 2019
La divinité du Fils, défendue pied à pied, verset par verset, par le grand zélateur de la foi nicéenne, vers le milieu du 4e siècle
-
SC 563
Lettres sur les synodes
août 2013
Le Fils, « de même nature que le Père » : la bataille pour un credo, au beau milieu du 4e siècle.
-
SC 400
Vie d'Antoine
octobre 2004
L’acte de naissance de la vie monastique et la source de toutes les aspirations au désert.
-
SC 56 bis
Deux apologies
décembre 1987
Accusé à tort et pourchassé, Athanase se réfugie dans le désert et se justifie.
-
SC 18 bis
Contre les païens
décembre 1977
Les mythes ? Des histoires sans morale. Un plaidoyer pour le monothéisme, dans l'Égypte du 4e siècle.
-
SC 199
Sur l'incarnation du Verbe
décembre 1973
Pourquoi Dieu est-il devenu homme ? Pour remédier au péché, certes, mais surtout, pour que l'homme devienne Dieu.