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SC 9
Maxime le Confesseur
Centuries sur la charité
juin 1945Introduction et traduction de Joseph Pegon, s.j.
ISBN : 9782204081573175 pagesLa profondeur dans la concision : la charité en quatre cents pensées, par un génie du 7e siècle.Présentation
Ce livre est un recueil de Kephalaia, sentences groupées par cent, un genre littéraire « apophtegmatique » qui fit fortune parmi les Pères du désert. Ces Centuries s'en distinguent toutefois parce qu'elles sont l'œuvre d'un auteur donné et non pas des compositions de provenance diverse. Maxime a lu les œuvres des Saints Pères et recueilli des extraits « sur la Charité » (Grégoire de Nazianze, Origène, le Pseudo-Denys, Évagre...). À travers les thèmes classiques du combat spirituel ou de la purification en vue de la liberté intérieure, la « charité mystérieuse » est partout présente comme une lumière et une chaleur diffuse pour exprimer une même réalité simple et surnaturelle : l'union de l'âme avec son Dieu.
Joseph Pegon, s.j. (1904-1974), qui a traduit et annoté ces Centuries de Maxime, a collaboré au Dictionnaire de spiritualité. Il est aussi le traducteur de plusieurs traités d’Augustin dans la Bibliothèque augustinienne.
Le mot des Sources Chrétiennes
Après une douzaine d’années de vie monastique, vers 625 peut-être, à la veille des invasions perse et avare, puis arabe qui le jetteront sur les routes de l’exil, Maxime le Confesseur consigne son expérience spirituelle sous la forme alors traditionnelle de la « centurie », suite de cent petits chapitres qui peuvent aller de deux lignes à une demi-page, et dont chacun formule une conviction longuement éprouvée et vérifiée dans la vie monastique.
Après les prouesses ascétiques des premiers moines au quatrième siècle, après les excès intellectualistes de l’école origéniste d’Évagre le Pontique, Maxime a voulu remettre la charité (agapè) au centre de la vie chrétienne, d’où le titre qu’il choisit pour ces quatre centuries. On y trouve encore, bien sûr, la marque d’Évagre, mais aussi celle d’Origène, de Grégoire de Nazianze et du Pseudo-Denys l’Aréopagite : tous les premiers maîtres de vie spirituelle ont apporté leur pierre à un édifice original, marqué par la puissante personnalité de Maxime, qui à son tour nourrira pendant des siècles l’Orient et l’Occident.Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Les 4 centuries (recueil de cent brèves sentences) datent probablement, comme le Livre Ascétique, du début de la carrière de Maxime (vers 625 ?), quand il s’adonne à la vie monastique près de Constantinople, avant de quitter la région en 626 pour fuir l’armée perse. Maxime y utilise le genre – traditionnel depuis Évagre – de la centurie pour exposer son enseignement spirituel, inspiré par quelques Pères, nommés ou non, comme Origène, Grégoire de Nazianze, Évagre et le Pseudo-Denys, mais son originalité est de tout centrer sur la charité (agapè) au lieu de la connaissance (gnôsis), en lui donnant pour acteur principal le cœur au lieu de l’intellect. Considérations morales et mystiques se côtoient dans ces sentences qui se suivent sans qu’on puisse y discerner un plan ou une progression bien visible. L’analyse du contenu qui suit est donc plutôt une cueillette qu’un vrai résumé.
Les Centuries de Maxime figurent en tout ou partie dans près de 300 manuscrits entre le 9e et le 18e siècle, allant d’un simple extrait d’un ou deux capita à l’ensemble de l’œuvre ; une partie importante de ces manuscrits se trouve au Mont Athos.
Contenu
Première centurie. La charité, ce qu’elle est, son pourquoi, son objet, ses effets. L’amour de Dieu est nécessaire pour le connaître et il entraîne l’amour du prochain ; manières de purifier son esprit pour l’amour de Dieu ; comment vit celui qui aime Dieu ; maîtrise des passions du corps et de l’âme ; rôle de l’humilité, de la souffrance, des aumônes ; naissance d’une pensée et consentement ; à l’inverse, liberté intérieure, dépouillement des passions, contemplation de Dieu en ses attributs.
Deuxième centurie. La prière pure ; passions et démons ; comment s’en libérer ; le combat intérieur contre l’ennemi ; comment vient la tentation, ses effets ; l’orgueil ; remèdes aux passions ; passer de l’absence de haine à la charité ; les vertus nous aident à nous libérer et à aimer ; épreuves permises par Dieu ; les attaques des démons, leurs armes et nos défenses ; les pensées passionnées.
Troisième centurie. Le mal ; le combat contre la chair, l’argent, les passions ; qu’est-ce qu’un être spirituel ; impureté du corps, de l’âme, de l’esprit ; solidarité spirituelle du corps et de l’esprit ; effets des passions ; la connaissance de Dieu ; ce qui peut nous débarrasser des pensées et des passions ; l’esprit qui se tourne vers Dieu.
Quatrième centurie. Dieu créateur et inconnaissable ; les créatures, leur lien à Dieu ; la charité qui unifie et apaise ; comment se comporter à l’égard du frère ; le combat contre les passions et les vices ; être moine jusqu’à l’intérieur de soi ; rôle de la charité dans la connaissance ; user de la création sans passion, mais sans mépris ; le Christ habite en nous ; nous en prenons conscience en nous purifiant ; formes de l’amour du prochain ; la paix intérieure.
Extrait(s)
Centurie 4, chap. 69 et 100 (p. 167 et 174)
Certains frères se croient exclus des grâces du Saint Esprit. C’est qu’ils ignorent, à cause de leur négligence à pratiquer les commandements, que quiconque garde très pure la foi au Christ possède en lui, en bloc, tous les dons divins. Si notre paresse nous tient éloignés de l’amour effectif pour lui, qui nous manifeste les trésors divins cachés en nous, il est normal que nous nous croyions exclus des dons divins.
Beaucoup ont parlé de la charité, et abondamment. Mais si tu la cherches, elle, tu ne la trouveras que chez les disciples du Christ, les seuls qui aient pour maître en charité la Charité véritable, celle dont on a dit : Quand j’aurais le don de prophétie, que je contemplerais tous les mystères et posséderais toute connaissance, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien (1 Co 13, 2). Aussi bien, qui possède la charité possède Dieu même, puisque Dieu est charité. à lui la gloire dans les siècles ! Amen.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
6
l. 1
R. Devreese
R. Devreesse
9
l. 7
ne soulèvent de pas difficultés
ne soulèvent pas de difficultés
12
l. 11
κελλαί
κελλία
13
l. 7
des on
de son
22
l. 6 ab imo
connais-pance
connais-sance
22
l. 6 ab imo
δία
διὰ
25
l. 7 ab imo
la rattacher
les rattacher
27
l. 1-2
« Cent (...) la monade »
’Cent (...) la monade’
28
n. 2, l. 7
M. G. 90, 253, 604, 628 ; 91, 1112, 1156, 1307
P. G. 90, col. 253, 604, 628 et 91, col. 1112, 1156, 1307
36
l. 6 ab imo
(ἔξις) le règne
(ἔξις), le règne
36
l. 14 ab imo
λογισμός
λογισμὸς
37
l. 14
γνωμή
γνώμη
37
l. 20
ὀδυνή
ὀδύνη
37
n. 2, l. 2
« connaissances spirituelles.
« connaissances spirituelles ».
39
l. 4 ab imo
τούς
τοὺς
39
l. 6 ab imo
φυσική
φυσικὴ
40
l. 3 ab imo
πρακτική
πρακτικὴ
41
l. 3
la maîtrise de soi, à la patience
la maîtrise de soi à la patience
47
l. 13
ἀπερισπαστῶς
ἀπερισπάστως
48
l. 4 ab imo
ἐκστάσις
ἔκστασις
48
l. 15
ἀπεραντὸς
ἀπέραντος
49
l. 6
ἐκστάσις
ἔκστασις
52
l. 9
à son amour au degré
à son amour, au degré
58
l. 8 ab imo
ὑπεραγνωστῶς
ὑπεραγνώστως
59
l. 15
καταστάσις
κατάστασις
82
n. 2, l. 8
67.
63.
83
l. 9 ab imo
il s’en ira.
il s’en ira2.
Enlever l’appel de note l. 5 ab imo.
85
l. 3
dénument
dénuement
90
n. 1, l. 3
ἦσυχος
ἥσυχος
92
n. 2, l. 17
sentencesforment
sentences forment
102
n. 1, l. 2
θεολογική
θεολογικὴ
107
l. 7-8
sur- t
sur-git
107
l. 2 ab imo
quelle
qu’elle
112
n. 1, l. 11
τά εἰδῆ
τὰ εἴδη
151
n. 1, l. 2
t,ermes
termes
174
l. 5 ab imo
qne
que
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