• SC 554

    Maxime le Confesseur

    Questions à Thalassios. Tome II
    Questions 41 à 55

    août 2012

    Traduction par Françoise Vinel. — Notes par Jean-Claude Larchet.

    Ouvrage publié avec le concours de l'Œuvre d'Orient.
    Révision assurée par Smaranda Marculescu.
    ISBN : 9782204099325
    303 pages
    Comment coller l'un des plus grands théologiens de l'Antiquité ? Vers 630, Thalassios aura essayé…

    Présentation

    Les Questions à Thalassios sont l'une des œuvres les plus importantes de Maxime le Confesseur (580-662). Elles ont sans doute été écrites entre 630 et 634, alors que Maxime, fuyant l'invasion des Perses et des Avars, séjournait dans un monastère près de Carthage.

    Thalassios, higoumène d'un monastère libyen, avait posé à Maxime soixante-cinq questions sur des passages difficiles de l'Écriture. Dans ses réponses, celui-ci manie avec une grande virtuosité l'exégèse allégorique. Les thèmes les plus divers y sont abordés sans ordre, mais peu à peu se dégage une vision théologique, cosmologique, anthropologique et spirituelle cohérente et profonde. Cette pensée originale, aussi puissante qu'exigeante, a exercé une grande influence dans l'Orient byzantin, notamment sur Jean Damascène, et aussi dans l'Occident latin, grâce à une traduction faite au IXe siècle par Jean Scot Érigène. Elle fascine aujourd'hui encore nombre de théologiens des différentes Églises.

    J.-Cl. Larchet, docteur en théologie et en philosophie, est un spécialiste reconnu de Maxime le Confesseur. Il a publié, entre autres ouvrages, aux éditions du Cerf : La Divinisation de l’homme selon Maxime le Confesseur ; Maxime le Confesseur, médiateur entre l’Orient et l’Occident ; Saint Maxime le Confesseur (580-662).

    F. Vinel enseigne la patristique à la Faculté de Théologie catholique de Strasbourg. Elle a déjà publié les Homélies sur l’Ecclésiaste de Grégoire de Nysse dans « Sources chrétiennes » et l’Ecclésiaste dans « la Bible d’Alexandrie ».

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Après un premier volume paru en 2010, voici le second sur trois, qui contient les Questions 41 à 55 que l’higoumène Thalassios posait au moine théologien dans les années 630. Il n’y a pas de suite dans ces questions, qui demandent toutes à Maxime de dévoiler le sens spirituel de différents passages scripturaires. Comme dans le premier tome, c’est l’occasion de longs développements – de plus en plus longs, à vrai dire, au fur et à mesure qu’on avance dans le livre – sur le fonctionnement de l’être humain (l’âme, les sens, les passions, les vertus) et la manière de progresser vers la sainteté. Chaque détail de l’Écriture est l’occasion d’un enseignement spirituel, en arrière-fond duquel on découvre toute l’anthropologie maximienne, complexe et d’une profonde richesse. À propos des deux arbres de la Genèse par exemple, Maxime rappelle que nous avons deux lieux de discernement : celui des sensations, celui de l’intelligence. Les sensations ne nous permettent que de choisir entre plaisir et douleur, et le choix va évidemment toujours dans le même sens, en ignorant le recul proprement humain de la réflexion. Le discernement de l’intelligence, lui, peut distinguer l’accessoire de l’essentiel, le provisoire de l’éternel : le « bon » et le « mauvais » ne sont plus des données immédiates mais nous permettent un choix plus libre et plus vrai. De même, le miroir et l’énigme de 1 Co 13, 12 ne nous donnent pas accès au même niveau de réalité  : le miroir donne un reflet exact du réel, mais non le réel même, et nous permet de conduire notre vie pratique ; l’énigme concerne la réalité en soi à laquelle notre accès est eschatologique, elle oriente notre contemplation qui anticipe la pleine connaissance. On voit que les mots et les récits bibliques sont réinterprétés selon une vision de l’être humain extrêmement élaborée, dont l’intérêt est précisément de ne pas proposer une vie spirituelle au rabais, mais qui tienne compte de toutes nos dimensions et nous permette, en connaissance de cause, de dépasser nos contradictions, nos désirs spontanés et nos idées reçues. Le chemin est exigeant, comme l’est la lecture de Maxime, mais qui s’y engage ne perd pas sa peine.

    Bernard Meunier

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Une majorité de Questions sur l’AT, en particulier 2 Ch et, pour finir, 1 Esdras. Chaque fois l’exégèse de Maxime s’appuie sur quelques mots ou quelques détails du texte, dont un ou plusieurs sens symboliques sont mis en évidence, conduisant toujours aux logoi des êtres et au Logos qui en est la source. La Qu. 41 porte sur les 5 maris de la samaritaine, lois successives de l’humanité (paradis, expulsion, déluge etc.). Qu. 42 : Comment le Christ qui n’a pas connu le péché est-il devenu péché (2 Co 5, 21) ? Le Christ a pris sur lui le péché de la nature, qui est la mort et la corruption, non celui du libre choix personnel. Qu. 43 : Si la Sagesse est arbre de vie (Pr 3, 18), alors qu’elle consiste à discerner bien et mal, où est la différence entre les 2 arbres de Gn 2 ? L’arbre de vie représente l’intelligence de l’âme, lieu de la sagesse, l’arbre de la connaissance le corps sensible, lieu de la déraison qui attache au plaisir, dont il fallait se détourner. Qu. 44 : Que signifie : Adam est devenu comme l’un de nous (Gn 3, 22) et à qui Dieu parle-t-il ? C’est un écho ironique à la promesse du diable (Vous serez comme des dieux, Gn 3, 5) qui dénonce l’erreur polythéiste et la prétention d’Adam. Dieu n’admet pas de pluriel, ni d’essence ni de connaissance. Qu. 45 : Qu’est-ce que la poitrine de la déposition et l’épaule du prélèvement (Lv 7, 34) ? La poitrine est la contemplation, l’épaule est l’action. Qu. 46 : Quelle différence entre miroir et énigme (1 Co 13, 12) ? Le miroir est la conscience des biens pratiques qui conjuguent les vertus, l’énigme est la pré-connaissance ici-bas des réalités divines. Qu. 47 : Qu’est-ce que la voix qui crie au désert, le chemin, le ravin etc. (Lc 3, 4-6) ? Ce sont tous les messagers du Verbe qui aplanissent les ravins creusés dans l’âme par les passions. Qu. 48 : Les tours construites par Ozias en 2 Ch 26. Qu. 49 : Les sources obturées par ézéchias contre Sennachérib en 2 Ch 32. Qu. 50 : La prière d’ézéchias (ibid.). Qu. 51 : Les offrandes et les dons pour Ezéchias (ibid.). Qu. 52 : Orgueil d’Ezéchias, colère de Dieu, humiliation d’Ezéchias (ibid.). Qu. 53 : Les tombeaux des fils de David (ibid.). Qu. 54 : Zorobabel, l’intellect philosophe (1 Esdras). Qu. 55 : Le recensement de 1 Esdras 5, 41-42 : la loi naturelle, les passions, les vertus, les étapes vers la contemplation intellectuelle, la Providence.

    Extrait(s)

    (Qu. 41, schol. 1, p. 19 : Jésus et la samaritaine)

    Le puits de Jacob, c’est l’Ecriture ; l’eau, la connaissance que l’on trouve dans l’Ecriture ; la profondeur, le dépôt difficile d’accès des énigmes de l’Ecriture ; le seau, c’est l’apprentissage de la Parole divine par les lettres – apprentissage que le Seigneur ne faisait pas, lui qui est la Parole même et ne donne pas aux croyants la connaissance qui provient d’un apprentissage et d’un effort mais donne par une grâce spirituelle la sagesse qui ne tarit ni ne s’arrête à ceux qui en sont dignes. Car le seau, c’est-à-dire l’apprentissage, qui accueille une très petite partie de la connaissance, ne laisse aucune raison se rendre maître de la totalité <de la connaissance>, tandis que la connaissance par grâce possède, tout entière et sans effort, la sagesse accessible aux hommes, débordante de manières variées en vue des usages qu’on en fait.

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    13

    l. 2

    Ezéchias

    Ézéchias

     

    13

    l. 6

    Ezéchias

    Ézéchias

     

    22

    n. 1, l. 2

    γνῶμή

    γνώμη

     

    32

    l. 39-40

    δικρι-τικά

    διακρι-τικά

     

    75

    notes, l. 4

    . ».

    . »

     

    108

    n. 2, l. 2

    apparences dont

    apparences, dont

     

    109

     

    ainsi que ainsi que l’opération sensible qui en résulte

    ainsi que l’opération sensible qui en résulte

     

    159

    n. 3, l. 1

    non

    pas

     

    192

    l. 162-163

    προ-σοῦσαν

    προσ-οῦσαν

     

    198

    l. 81-82

    προ-σαγορεύει

    προσ-αγορεύει

     

    251

    2e §, 5e et 6e lignes

    continument

    continûment

     

    254

    n. 2, l. 1

    (μανία)

    (μανία)

     

    255

    note

    Gégoire de Nysse

    Grégoire de Nysse

     

    264

    l. 455-456

    τουτέ-στι

    τουτ-έστι

     

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