Séminaire
Theologia (2017)
La naissance d’un concept en philosophie et sa transformation progressive dans le christianisme grec et latin
Ce séminaire de recherche interdisciplinaire (philosophie, théologie et littérature) sur l’Antiquité et le Moyen Age, organisé par la Faculté de philosophie (UCLy), en partenariat avec l’Institut des Sources Chrétiennes, a pour but d’analyser l’histoire du concept de théologie, sa naissance et ses transformations dans l’Antiquité et le Moyen Age, sa transposition d’un champ à un autre (philosophie/théologie, grec/latin, orient/occident), ainsi que les différents types de discours qui le portent (mythologie, spéculation, prophétisme, mystique,…).
Les différentes séances rassemblent des chercheurs lyonnais spécialistes de ces questions et de ces deux grandes périodes.
Contenu
Dans l’antiquité grecque, les termes de « théologiens » et de « théologie » apparaissent pour désigner des auteurs comme Hésiode et Homère, et un type de discours mythologique se distinguant ainsi du discours spéculatif de la philosophie. Sans méconnaître cette distinction, Aristote définit la théologie comme « science première » ou comme « science de l’être en tant qu’être » (Métaphysique, V, 1026 a 1—19, et X, 1064 b 3-9). La théologie devient alors une discipline philosophique notamment dans le stoïcisme et le néoplatonisme. Il n’est pas surprenant que le christianisme naissant se soit montré réservé quant à l’emploi de ce terme dans la mesure où il est très lié à la pensée païenne comme l’attestent encore Clément d’Alexandrie et Origène qui commencent pourtant à l’employer. C’est avec Eusèbe de Césarée que la théologie entre véritablement dans la terminologie chrétienne pour désigner la connaissance du mystère trinitaire. Le monde occidental latin préfère encore souvent des expressions comme doctrina sacra, mais des figures comme Boèce, Abélard et Thomas d’Aquin vont contribuer à préciser le sens de cette discipline et son caractère scientifique, sans pour autant faire disparaître une certaine méfiance à l’égard de ce mot et du type de discours qu’il propose comme en témoignent les figures de Bernard de Clairvaux et de Bonaventure, préférant sans doute celui de sagesse.