Soumis par Guillaume Bady le
Type d'actualité
Titre

André Tuilier (1921-2014), le sens des mots et de l'histoire

Date(s) et horaires
Vendredi 19 décembre 2014
Contenu
Texte
André Tuilier

Le décès d’André TUILIER est survenu le 19 décembre 2014, à Mulhouse, dans sa 93e année. Sa femme, Madeleine-Edith, née Colleau, l’avait précédé dans ce dernier voyage en octobre 2012. Il a été inhumé à ses côtés à Bougival le 26 décembre 2014, en présence de leur fille, Marie-Hélène Tuilier.

Né le 20 décembre 1921 à Paris, André Tuilier est entré dans la carrière des bibliothèques en 1945. Helléniste et historien, après un passage au CNRS de 1959 à 1962, il a soutenu sa thèse de doctorat d’État sur Euripide en 1969 et a été Directeur de la Bibliothèque de la Sorbonne de 1971 à 1986. Pendant toute sa vie professionnelle, il a œuvré inlassablement pour les bibliothèques françaises et s'est dépensé sans compter pour leur modernisation et la promotion du métier de bibliothécaire.

Chevalier de la Légion d’honneur, officier des Palmes académiques, il était très impliqué dans diverses institutions, notamment la Société Philomatique de Paris et l’Association des Amis de l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Il manquait rarement une séance des Études grecques à Paris où, pendant longtemps, la question qu’il aimait à adresser aux conférenciers a été comme un rite.

En tant qu’historien, loin de se limiter à la Grèce et à Byzance, il s’est intéressé à des périodes très diverses, de la France au Liban ; en tant que philologue, il préférait aux conjectures et à l’hypercritique la prise en compte de l’histoire comme clé de la transmission des textes. En dehors des Poèmes de Grégoire de Nazianze, sur lesquels il travaillait en collaboration pour les Belles Lettres, il préparait encore, pour les Sources Chrétiennes, l'édition et la traduction de la Seconde Lettre de Clément de Rome, auxquelles il ne semble manquer que certaines parties de l'introduction.

Sa bibliographie, très riche en articles, est marquée par les titres suivants :

  • Monographies :

Histoire du Collège de France. I. La création, 1530-1560, Paris, Fayard, 2006 (dir.).
Histoire de l'Université de Paris et de la Sorbonne, 2 vol. Paris, Nouvelle librairie de France, 1994.
Étude comparée du texte et des scholies d'Euripide, Paris, Klincksieck, 1972.
Recherches critiques sur la tradition du texte d'Euripide, Paris, Klincksieck, 1968.

  • Catalogues d’expositions :

L'Université de Paris, la Sorbonne et la Révolution : Sorbonne, juin-juillet 1989, Paris, Fondation France-libertés, 1989.
La Vie universitaire parisienne au 13e siècle, Chapelle de la Sorbonne, 1974, Paris, Bibliothèque de la Sorbonne, 1974 (dir.).

  • Éditions de textes :

Grégoire de Nazianze. Œuvres poétiques, tome I, première partie. Poèmes personnels (II,1,1-11). Texte critique établi par A. Tuilier et G. Bady, traduction et commentaire de J. Bernardi, Collection des Universités de France, Série grecque 433, Paris, Les Belles Lettres, 2004.
La Doctrine des douze apôtres, en coll. avec W. Rordorf, Sources Chrétiennes 248, Paris, Cerf, 1978 (SC 248 bis, 1998).
Grégoire de Nazianze. La Passion du Christ, SC 149, Paris, Cerf, 1969.

À lui qui avait dirigé plusieurs numéros des Mélanges de la Bibliothèque de la Sorbonne ont été dédiés en 1988 les Mélanges de la Bibliothèque de la Sorbonne offerts à André Tuilier (Paris, Aux amateurs de livres).

• Essai (en collaboration avec François Lefèbvre) :

L’homme des deux cités. Provocations pour un examen de conscience, Éd. Dominique Guéniot, 1993.

«Puisque, après avoir écouté pieusement des vers, tu veux entendre à présent des poèmes religieux, prête l'oreille avec attention. Je vais maintenant te faire à la manière d'Euripide le récit de la passion rédemptrice. Tu apprendras tous les mystères de la bouche de la Vierge Mère et de celle du disciple qui fut cher au cœur du Maître.»
La Passion du Christ, argument, vv. 1-7, SC 149, p. 125)