Nom

P. René Lavenant, s.j.

Date de naissance et de mort
1926 – 13 juin 2013
Texte

Avant le récit de sa vie, voici quelques mots de Marie-Gabrielle Guérard qui a travaillé avec lui entre autres à la réédition des Homélies de Philoxène de Mabboug (SC 44 bis) :

P. René Lavenant, s.j.

« René Lavenant était le sourire fait homme, ses yeux pétillaient de malice derrière ses lunettes de myope. Surtout il avait du syriaque une connaissance si intime qu’on avait l’impression que cette langue était devenue sienne. Travailler avec lui était à la fois un plaisir et l’occasion d’apprentissage très sûr. Lorsqu’il a assuré la révision de la traduction des Homélies de Philoxène de Mabboug, il a apporté bien des amendements dans une grande fidélité à l’original syriaque, mais sans révérence excessive, et son ironie pointait souvent devant les formules d’un ascétisme trop rigoureux. De son expérience de professeur, il avait conservé la passion de la transmission, dont témoigne sa participation assidue au séminaire hebdomadaire de syriaque aux Sources Chrétiennes. »

Biographie

Né à Davézieux près d’Annonay en mars 1926, René Lavenant sera l’aîné de deux sœurs. Il note lui-même que le souvenir et le culte de Saint Régis étaient très vivants dans son enfance, aussi bien dans sa famille que dans la région. Il fait ses études secondaires au Petit Séminaire Saint Charles Borromée d’Annonay et les termine en 1944 à l’École Apostolique d’Avignon.

Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus en septembre 1944 à Francheville et prononce ses premiers vœux à Yzeure deux ans plus tard. Il avait demandé à travailler au Proche-Orient et il y part en 1946 comme coopérant militaire au Petit Séminaire maronite de Ghazir où durant deux ans, il est professeur de 4e et surveillant. Il enchaîne ensuite avec un biennium de langue arabe à Bikfaya. Quand il quitte le Liban en 1950 pour suivre les cours de philosophie à Chantilly, il sait qu’il se spécialisera dans la langue syriaque ; il note lui-même que le Père Graffin l’initie à cette langue chaque dimanche. En 1953 il repart à Ghazir où il est nommé adjoint au directeur des études ; il complète sa spécialisation en passant un certificat de philologie sémitique avant d’aller commencer sa théologie à Lyon-Fourvière en 1955. Il est ordonné prêtre en juillet 1958. De 1959 à 1961, il réside à Chantilly et poursuit des études de syriaque à l’École des Hautes Études de la Sorbonne. Après le 3e An à Paray-le-Monial, il repart au Liban à l’été 1962 ; pour un an encore il reprend le poste de préfet des études à Ghazir.

À partir de 1963, commence son parcours d’enseignant universitaire. Sa première publication date de cette année-là ; édition et traduction de la Lettre à Patricius d’Édesse de Philoxène de Mabboug dans la Patrologie Orientale. Résidant d’abord à Bikfaya puis ensuite à Beyrouth, il est professeur d’arabe au Centre de Recherches et Études Arabes (CREA) qui dépend de l’Université Saint-Joseph, pendant treize ans (20 heures de cours par semaine). Après l’interruption d’un séjour aux États-unis en 1977, il passe trois ans encore à Beyrouth, poursuivant des recherches, enseignant la langue et la patrologie syriaques, pas seulement à l’Université St Joseph mais aussi à l’Institut Oriental et à l’Institut Biblique de Rome. C’est en 1980 – il a 54 ans –, qu’il est nommé professeur de Patrologie et de Syriaque à l’Institut oriental de Rome ; il poursuit une collaboration avec Beyrouth, notamment pour la révision de la version arabe de l’Ancien Testament. De 1995 à 2002, il dirige la collection de Patrologie Orientale. Il quitte Rome en 2002 pour aller à la communauté de la rue Sala à Lyon ; il collabore au travail de recherche et d’édition de Sources Chrétiennes. Il intègre la communauté de la Chauderaie, près de Lyon, en 2009. Il vivra courageusement et sereinement l’handicap grandissant dû à la maladie de Parkinson. Sa santé se dégrade beaucoup à la fin de l’année 2012 ; il s’éteint paisiblement au matin du 13 juin.

Bibliographie
Contenu
Texte
  • « Le problème de Jean d’Apamée », Orientalia Christiana Periodica 46 (1980), p. 367 s. ;

  • Philoxène de Mabboug (+ 523), Lettre à Patricius, édition et traduction, Patrologia Orientalis 30, fasc. 5, 1963 ;

  • De 1974 à 1996, six éditions de Symposium Syriacum à l’Institut Oriental de Rome ;

  • Éphrem, Hymnes sur le Paradis, traduction, SC 137, 1968 ;

  • Jean d’Apamée, Dialogues et Traités, traduction, SC 311, 1984 ;

  • Philoxène de Mabboug, Homélies, révision pour la réimpression, SC 44 bis, 2007 ;

  • « La Letteratura siriaca primitiva », Le antiche chiesi orientali, éd. Paolo Siniscalco, Roma, Città Nuova, 2005, p. 178-207. ~ Traduction de la 4e et dernière partie d’une histoire des Mamelouks (en arabe) pour la Patrologia Orientalis.