Séances passées

  • Séminaire Biblindex

    La Bible de Port-Royal

    Intervenante
    Collaborateur(s) associé(s)
    Texte

    En 1667, la publication par un auteur anonyme d’une traduction du Nouveau Testament, appelée le « Nouveau Testament de Mons » du nom de sa ville d’impression, provoque un scandale dans le clergé et à la cour, tout en s’attirant un succès certain. Ce livre est en fait l’une des nombreuses publications bibliques provenant d’un milieu intellectuel proche de l’abbaye de Port-Royal, qui se trouve à cette époque en pleine tourmente à cause de son soutien à l’Augustinus de Jansenius. Après un apaisement temporaire des conflits avec le pouvoir, Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, qui avait joué un grand rôle dans la rédaction du Nouveau Testament de Mons, poursuit la traduction et constitue peu à peu le corpus de ce qui deviendra la « Bible de Port-Royal ».

    En étudiant dans le détail les différentes éditions de cette Bible et leurs variantes, qui correspondent à plusieurs étapes de révision du texte, on s’aperçoit que la Bible de Port-Royal est en continuelle évolution, de 1667 jusqu’aux années 1710 (et même après, mais la suite de l’histoire dépasse les bornes fixées à notre étude.) En observant les corrections apportées au texte, en les mettant en regard des polémiques suscitées par le Nouveau Testament de Mons, on ne peut que remarquer une diversité de critères qui expliqueraient ce que les écrivains de Port-Royal reprochent à leur propre traduction en essayant de l’améliorer, mais aussi ce que leurs adversaires leur reprochent. À partir d’exemples de variantes et de polémiques, nous montrerons les enjeux à l’oeuvre derrière les traductions de quelques passages bibliques et tenterons de dessiner des tendances plus générales dans les reproches faits à cette traduction et les corrections qui lui sont apportées.

    Cette communication dévoile certains des premiers résultats d’une thèse en cours, sous la direction de Laurent Thirouin.