Soumis par Laurence Mellerin le
  • Vendredi 28 octobre 2022
    11:00 - 13:00

    L’affaire de Juda et Tamar (Gn 38) chez les Pères de l’Église

    Intervenante
    Collaborateur(s) associé(s)
    Texte

    La Bible rapporte une histoire bien singulière, celle de Tamar se déguisant en prostituée pour coucher avec Juda, son beau-père. La péricope de Gn 38 n’a pas manqué de troubler les croyants et d’interpeller les commentateurs anciens.

    Elle semble même avoir alimenté l’argumentaire de Fauste de Milève qui, selon Augustin, voit dans ce genre de récit une preuve qu’il ne faut pas admettre l’Ancien Testament. En réponse à cela, l’évêque d’Hippone affirme, dans le Contre Fauste, que l’Écriture n’approuve pas nécessairement les actes qu’elle relate : c’est au lecteur d’exercer son intelligence, en se référant à la loi divine. Quel jugement Augustin porte-t-il donc sur les actes de Tamar et de Juda ? Comment les qualifie-t-il ? Quels chefs d’accusation retient-il à leur encontre ? Leur trouve-t-il des circonstances atténuantes ?

    Nous prendrons le Contre Fauste (livre 22) comme point de départ pour examiner la réception de l’affaire de Tamar et Juda et illustrerons au moyen de quelques textes la diversité des jugements portés par les exégètes anciens sur le patriarche et sa belle-fille. L’incrimination d’inceste y est-elle fréquemment retenue ? Lorsque les exégètes prennent la défense de Tamar, comment justifient-ils sa démarche ? Certains auteurs vont jusqu’à faire son éloge : quelles qualités de Tamar exaltent-ils alors ? Le procès de Tamar n’a pas fini d’être rejoué.