Soumis par Laurence Mellerin le
  • Vendredi 7 mai 2021
    11:00 - 13:00

    Exégèse et herméneutique dans la littérature apocryphe chrétienne en Islande médiévale

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    Collaborateur(s) associé(s)
    Contenu
    Texte

    La question de la sainteté originelle de la Vierge dans la Maríu saga (fin XIIIe - début XIVe, Islande)

    Du VIIe au Xe siècle, dans l’empire chrétien byzantin, des moines et des théologiens composent des homélies biographiques mariales retraçant l’histoire complète de la destinée de Marie incluant celle du Christ. Ces Vies de la Vierge puisent leur matière tout à la fois dans les écrits apocryphes chrétiens et les évangiles canoniques. D’un point de vue doctrinal, le récit inspire des exégèses mariales et est entrecoupé de réflexions théologiques.

    Composée en Islande entre le dernier tiers du XIIIe siècle et la seconde moitié du XIVe siècle par un moine bénédictin demeuré anonyme, la Maríu saga est une Vie de la Vierge en vieil islandais faisant le récit en prose de la vie de Marie de sa Conception à son Assomption. La mariologie du texte est fermement ancrée dans la christologie et l’exégèse s’appuie sur les écrits des Pères de l’Église et des théologiens médiévaux. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la question de la sainteté originelle de Marie. Nous verrons que si la doctrine augustinienne du péché originel fonde de façon traditionnelle la réflexion sur la conception de la Vierge, l’interprétation du De Nativitate Mariae V, 3 et l’exégèse du Cantique des cantiques 6, 10 se révèlent plus surprenantes en ce qu’elles reflètent la réception de la pensée originale d’Alexandre Neckam (1157-1217) en Islande médiévale.