• SC 57.2

    Théodoret de Cyr

    Thérapeutique des maladies helléniques, tome II
    Livres VII-XII

    juillet 1958

    Texte critique, traduction et notes par Pierre Canivet.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
    Réimpression de la première édition revue et corrigée (2001)
    ISBN : 978-2-204-06893-2
    384 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    La véritable culture grecque, c'est le christianisme, selon l'apologète du 5e siècle.

    Présentation

    À l'« ensemble dogmatique » que forment les livres II à VI de la Thérapeutique, où Théodoret a traité successivement du Premier Principe (livre II), du Monde créé – celui des anges et des démons (livre III), puis celui de la matière et du cosmos (IV) –, de la Nature de l'homme (livre V) et de la Providence (VI), fait pendant un « ensemble moral » constitué des livres VII à XI.

    Cet ensemble paraît, au premier regard, manquer d'unité. Pourtant, après l'exposé philosophico-théologique sur Dieu et le monde, Théodoret cherche là à définir et à justifier, aux yeux des païens, l'attitude du véritable sage – le chrétien – à l'égard des sacrifices (livre VII), du culte des martyrs (livre VIII), des lois (livre IX), des oracles (livre X), des fins dernières (livre XI).

    Le livre XII traite de la « vertu pratique ». Il oppose la conduite du chrétien, conforme à son idéal de vie, aux théories et aux beaux discours des philosophes. Au livre I de la Thérapeutique, Théodoret montrait qu'il n'était pas de véritable culture sans la foi ; il entend prouver ici que la conception grecque de la vertu trouve son accomplissement dernier dans la vie chrétienne. En définitive, par ces deux livres qui encadrent toute son apologie, il veut signifier aux tenants de l'« hellénisme » que seul le christianisme est un véritable humanisme.

    Le mot du directeur de Collection

    Les deux volumes de la Thérapeutique des maladies helléniques de Théodoret, l'une des dernières grandes apologies de la religion chrétienne au Ve siècle, étaient depuis longtemps épuisés : les voici à nouveau disponibles, à moins d'un an d'intervalle.

    Après l'ensemble philosophico-théologique que constituent les livres II à VI de la Thérapeutique des maladies helléniques (SC 57.1), Théodoret justifie, dans les livres VII à ΧΙ, l'attitude du sage chrétien à l'égard des sacrifices (VII), du culte des martyrs (VIII), des lois (IX), des oracles (Χ) et des fins dernières (ΧΙ). Sur chaque sujet, il s'attache à montrer la supériorité des croyances et des pratiques chrétiennes sur celles des païens : l'immoralité du culte des idoles est opposée à la valeur pédagogique des sacrifices de la loi mosaïque qui avait seulement pour but de détourner le peuple des pratiques idolâtres ; le culte des martyrs l'emporte sur celui des héros grecs, loin d'avoir été tous vertueux ; la loi de l'Évangile non seulement n'a pas la relativité des lois civiles, mais sa supériorité morale même sur celles de Platon est évidente ; les oracles des démons sont trompeurs, ceux des prophètes sont véridiques, comme en témoigne leur réalisation : l'avènement du Messie et la ruine des idoles ; enfin, ce que disent les philosophes grecs des fins dernières et du jugement, même les plus grands comme Ρlaton, reste bien en deçà de l'enseignement du Christ dans l'Évangile. Le livre ΧΙΙ offre en quelque sorte la conclusion de tout l'ouvrage : contrairement aux philosophes grecs qui développent des théories et font de beaux discours, la philosophie pour le chrétien réside tout entière dans la vertu pratique : de même qu'un artisan ne cherche pas à apprendre seulement pour savoir, mais pour exercer son art, le chrétien ne peut pas se borner à l'étude de la théologie, il doit, par sa vie, s'efforcer de devenir une image vivante et raisonnable de Dieu. Au terme de son apologie, Théodoret réaffirme fortement que seul le vrai chrétien est aussi le vrai philosophe, comme il démontrait, au livre Ι, pour répondre aux païens imbus de la culture grecque, qu'il n'y avait pas de vraie culture sans la foi.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Le tome 2 contient les livres VII à XII de la Thérapeutique, qui concernent surtout l’éthique et les pratiques religieuses.

    Livre VII : les sacrifices. Les mythes païens encouragent l’immoralité, alors que les sacrifices bibliques sont une pédagogie spirituelle. évolution anti-sacrificielle dans la Bible et chez les auteurs grecs.

    Livre VIII : le culte des martyrs. Simplicité des apôtres et puissance de leurs reliques. Le culte des martyrs vaut mieux que celui des dieux et héros grecs. Du reste les philosophes approuvent le culte des morts vertueux ; les saints chrétiens y ont donc droit. Certains païens célèbres ne méritaient pas notre mémoire, les martyrs les remplacent avantageusement.

    Livre IX : les lois. Diversité des lois civiles, universalité de la morale évangélique. Platon a légiféré mais s’est trompé, l’évangile fait mieux que lui (mariage, célibat, respect de la vie, perfection).

    Livre X : vrais et faux oracles. Les oracles païens viennent des démons usurpateurs : les philosophes grecs l’attestent (Plutarque, Porphyre). Les oracles sont immoraux ou volontairement ambigus et provoquent le malheur. Les paroles des prophètes bibliques sont vraies et amènent le salut pour tous.

    Livre XI : fin et jugement. Le but de la vie selon les philosophes : plaisir, ressemblance à Dieu, vie selon la nature… Idées de Platon sur le jugement final, ses sources bibliques, ses erreurs sur la transmigration des âmes ou l’éternel retour. Ce que dit Plutarque sur le jugement, ce que dit le Nouveau Testament : prédictions du Christ, qui sont véritables.

    Livre XII : la vertu pratique. Connaître le divin est l’objet de la philosophie, mais il faut qu’une bonne pratique accompagne la connaissance. L’idéal philosophique de Platon (ressembler à Dieu) rejoint celui des chrétiens. L’idéal chrétien est incompris des païens. Morale naturelle de Platon. Vertus païennes. Importance de l’intention. Conclusion : lumière du Christ.

    Extrait(s)

    La parole des apôtres s’est moqué de l’éloquence (Thérap. VIII, 5-9, SC 57-2, p. 311-313)

    Les apôtres ne sont pas initiés aux finesses du langage : les uns qui étaient habitués à pêcher depuis leur enfance, les autres qui étaient assis aux guichets de publicains, d’autres qui exerçaient le métier de cordonnier, ont apparu tout à coup comme ministres des paroles divines et dispensateurs des dons célestes, comme des sauveurs qui écartent le malheur, et des flambeaux très lumineux qui éclairent, non pas une seule nation, mais toutes celles qu’illumine le soleil visible. L’univers s’étonne et admire par-dessus tout qu’après leur mort ils poursuivent encore ce qu’ils étaient habitués à faire de leur vivant ; bien plus, ce qu’ils ont réalisé après leur départ d’ici-bas est encore bien plus grand et plus éclatant ! (…)

    Une grotte, une mangeoire, une pauvre vierge, un poupon enveloppé de langes misérables et couché dans la mangeoire vide, un petit pays inconnu où se passe tout cela ; et puis, c’est la pauvreté du petit enfant qui grandit, la faim, la soif, la fatigue des voyages, et encore la Passion que tous célèbrent, les gifles sur la figure, les coups de fouet sur le dos, le poteau, les clous, le fiel, le vinaigre, la mort. Mais cependant, les écrits des apôtres qui racontent ces faits et d’autres semblables, ont persuadé tous les hommes que c’était le Fils de Dieu, le Dieu antérieur au temps, créateur et démiurge de l’univers, qui a revêtu la nature humaine et qui, grâce à elle, a opéré le salut des hommes.

    Errata

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