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SC 425
Bernard de Clairvaux
Lettres. Tome I
(1-41)ŒUVRES COMPLÈTES II
novembre 1997Texte latin des S. Bernardi Opera par J. Leclercq, H. Rochais et Ch. H. Talbot. — Introduction et notes par Monique Duchet-Suchaux. — Traduction par Henri Rochais.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre.ISBN : 978-2-204-05744-8391 pagesIndisponible chez notre éditeur« Dis-moi, n’as-tu pas une âme ? » Entre histoire et spiritualité, saint Bernard interpelle.Présentation
Parmi toutes les œuvres de Bernard, la correspondance revêt un intérêt particulier ; elle permet d’entrer dans le secret de l’action multiforme menée par l’abbé de Clairvaux. C’est le plus important ensemble épistolaire du Moyen Age : 551 documents, qui manifestent l’étendue du réseau bernardin ; celui-ci embrasse le monde ecclésiastique, des papes aux moines et chanoines, en passant par les cardinaux et les évêques, mais aussi le monde des responsables politiques et sociaux : empereurs, rois, grands, tout ce qui a compté dans l’Europe d’alors. Les divers sujets qui ont sollicité le bouillant XIIe siècle sont abordés ; ils se rejoignent dans la réforme intérieure et spirituelle qu’a rendue possible l’heureuse issue de la Querelle des investitures. De mille manières, Bernard de Clairvaux, avec beaucoup d’autres, certes, mais de façon très personnelle, milite dans ce champ-là. Les lettres de Bernard ont été regroupées déjà de son vivant par thèmes et non selon l’ordre chronologique. Aussi ce volume comprend plusieurs séries adressées à des moines, des responsables ecclésiastiques ou laïcs. Il y est question de fondations, de moines ayant quitté leur ordre pour un autre, de requêtes à des dignitaires temporels, ou encore de l’amour de Dieu quand Bernard s’adresse à ses amis chartreux.
Monique Duchet-Suchaux est archiviste-paléographe, ingénieur de recherche honoraire au CNRS (Comité du Cange). Henri Rochais est coéditeur des Sancti Bernardi Opera.
Le mot du directeur de Collection
Ce volume de Lettres (1-41) de Bernard de Clairvaux est le premier volume d'une publication qui en comportera huit.
Ce chiffre dit à lui seul l'importance de la masse des documents (550 lettres) ; il en laisse pressentir la richesse et l'intérêt pour la connaissance de Bernard et de sa personnalité, pour l'histoire de l'expansion cistercienne et, plus généralement, pour l'histoire de la société du XIIe siècle, dans ses diverses composantes : moines, clercs et évêques, princes et rois, papes et cardinaux. Car Bernard, épris de solitude et entré à Cîtaux pour y vivre caché, dans le recueillement et la prière, n'a pas cessé de parcourir la France et l'Europe occidentale, de répondre à de multiples sollicitations, d'intervenir dans la vie de nombreux monastères, dans la nomination des évêques, l'élection des papes, la vie des princes, dans la prédication de la croisade... De cette activité polymorphe, ses lettres sont un précieux témoignage, dans leur diversité. Certaines conseillent, d'autres réprimandent ; les unes sont de simples et brèves requêtes pour un homme dépouillé de ses biens par son suzerain (Lettres 37-38) ou en faveur de religieux (Lettres 39-41), d'autres sont de véritables petits traités, sur l'obéissance comme la Lettre 7, ou sur la charité comme la Lettre 11 adressée au prieur Guigues Ier de Chartreuse.
Toutes révèlent la riche personnalité de Bernard, sa ferme autorité, sa sensibilité, sa culture littéraire, un homme nourri de l'Écriture, et peut-être avant tout un moine et un mystique, aussi paradoxal que cela puisse paraître au regard d'une vie passée à parcourir l'Europe.Ce premier volume des Lettres est introduit et annoté par Monique Duchet-Suchaux, membre honoraire du CNRS ; la traduction est celle de Henri Rochais, qui participé à l'édition du texte latin aux côtés de Dom Jean Leclercq et de Charles Henri Talbot.
(J.-N. Guinot, 1997)
Jean-Noël Guinot
Extrait(s)
(p. 83-85)
[Les charmes de la vie à Cluny]
Mais quoi ? Le salut est-il donc davantage dans le raffinement des habits et l’opulence des mets que « dans une sobre nourriture et un modeste vêtement » ? Si des pelisses soyeuses et chaudes, si du linge fin et précieux, si de longues manches et un ample capuchon, si une couverture en peau de bête et un tissu moelleux font le saint, pourquoi est-ce que je reste là sans te suivre, moi aussi ? Mais ce sont là des douceurs pour malades, non des armes pour combattants. Car « voici que ceux qui sont vêtus mollement sont dans les demeures des rois ». Le vin et la fleur de farine, le moût et les mets gras servent le corps, non l’esprit. Ce n’est pas l’âme, mais la chair qu’on engraisse de fritures. Quantité de frères, en Égypte, ont longtemps servi Dieu sans poissons. Le poivre, le gingembre, le cumin, la sauge et mille sortes d’assaisonnements de ce genre charment le palais, mais enflamment le désir. Et toi, tu penses que cela me rassure ? Toi, avec des choses pareilles, tu mènes sans danger ta vie d’adolescent ? A celui qui a une conduite prudente et sobre, il suffit, pour tout condiment, de sel avec la faim. Car si l’on n’attend pas d’avoir faim, il devient nécessaire de confectionner, de je ne sais quels sucs étrangers, mixtures sur mixtures, pour, à coup sûr, revigorer le palais, provoquer la gourmandise, exciter l’appétit.
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