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SC 363
Grégoire de Nysse
Lettres
juin 1990Introduction, texte critique, traduction, notes et index par Pierre Maraval.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et de l'Œuvre d'Orient.ISBN : 978-2-204-04195-9345 pagesIndisponible chez notre éditeurUn témoignage direct de la vie et la foi d'un génie du 4e siècle, en 28 lettres.
Présentation
Les 28 lettres de Grégoire de Nysse ici rassemblées (plus deux de ses correspondants) sont de genres très divers : les unes sont de petits traités théologiques ou spirituels – ainsi la lettre 2 sur le pèlerinage à Jérusalem, la lettre 3 sur l’immutabilité du Verbe, la lettre 17 sur les qualités requises de l’évêque –, d’autres montrent à l’œuvre l’évêque de Nysse dans les aspects les plus concrets de sa charge – ainsi la lettre 1 sur ses démêlés avec son métropolitain, la lettre 25 sur la construction d’un martyrium à Nysse, diverses lettres de recommandation –, d’autres sont celles d’un lettré en relation avec les lettrés de son temps, ainsi les lettres 13 et 14 à Libanios. Toutes sont des sources de première importance pour la biographie de l’auteur et pour l’histoire ecclésiastique et culturelle de son temps.
Pierre Maraval (1936-2021), professeur d’histoire des religions de l’Université Paris IV-Sorbonne, a publié des éditions et traductions de nombreux textes anciens (dont les Sources Chrétiennes 178, 296, 363, 477, 493, 505, 506, 573, 588) et plusieurs ouvrages sur l’histoire du christianisme des premiers siècles et de l’Antiquité tardive.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Nous avons 28 lettres de la main de Grégoire, plus quelques fragments d’authenticité discutée, et 2 lettres adressées à lui. Elles datent toutes de son épiscopat et sont peut-être toutes postérieures à la mort de son frère Basile (été 377). Elles sont relatives, de près ou de loin, à différents événements de la vie de l’église ou de la vie de Grégoire : l’exil de Grégoire, le concile d’Antioche (378), la mort de sa sœur Macrine, des séjours à Ibora puis Sébastée pour régler des successions épiscopales délicates, le concile de Constantinople (381), la mission de Grégoire en Arabie après ce dernier, un voyage à Jérusalem… En toile de fond, souvent, des questions d’élections épiscopales contestées ou contestables, et le combat contre les hérésies (les homéens et Eunome).
Les trois premières lettres ont une tradition manuscrite indépendante (la première étant transmise avec le corpus des lettres de Grégoire de Nazianze), la lettre 2 par 35 manuscrits (dont deux de façon fragmentaire), la 3 se trouvant dans un manuscrit du XVe siècle et 5 manuscrits plus récents qui en dérivent. Les lettres 4 à 30 forment un corpus à géométrie variable selon les collections, aucun des 8 manuscrits ne les ayant toutes, et certaines se trouvant aussi dans d’autres corpus (Basile, Libanios), avec des contaminations entre les familles.
Lettre 1 à Flavien (d’Antioche ?) : Grégoire se plaint de son métropolite Helladios de Césarée qui lui en veut injustement et l’a fort mal reçu.
Lettre 2 sur ceux qui vont à Jérusalem (à Censitor) : il est inutile de faire un pélerinage à Jérusalem.
Lettre 3 à Eustathia, Ambrosia et Basilissa : de retour de Jérusalem où G. effectuait une mission de médiation, il évoque la joie d’avoir vu les lieux saints et la tristesse des conflits christologiques qui y sévissent.
Lettre 4 à Eusèbe : lettre d’amitié à l’occasion de Pâques et réflexion sur le symbolisme de l’équinoxe.
Lettre 5 à des chrétiens de Sébastée hostiles à G. : défense de son orthodoxie, il n’a pas d’accointance avec Marcel d’Ancyre.
Lettre 6 à l’évêque Ablabios : retour triomphal de G. à Nysse (après son exil ?).
Lettre 7 au préfet Hiérios : intercession pour un jeune homme ami de sa famille qui risque la mort à un procès.
Lettre 8 à Antiochianos : recommandation pour un jeune homme.
Lettre 9 à Stagirios (le sophiste ?) : invitation à venir.
Lettre 10 à Ostréios, évêque de Mélitène : G. se réjouit de sa prochaine venue.
Lettre 11 au scholastikos Eupatrios : badinage littéraire.
Lettre 12 « au même » (en fait, son père ?) : G. attend sa visite.
Lettre 13 à Libanios : G. le remercie pour sa lettre et parle de sa propre formation.
Lettre 14 au même : remerciement pour sa lettre, souci de l’élève Cynégios.
Lettre 15 à Jean et Maximianos : G. leur envoie son Contre Eunome (livre I ?).
Lettre 16 à Stratégios : G. se plaint d’une situation difficile et injuste.
Lettre 17 aux prêtres de Nicomédie : sur quels critères ils doivent choisir leur nouvel évêque.
Lettre 18 à Ostréios de Mélitène : bienfait procuré par sa lettre, au milieu d’une difficile situation de conflit (à Sébastée).
Lettre 19 à Jean : sur quelques événements de la vie de G., sur sa sœur Macrine, sur son séjour à Sébastée.
Lettre 20 au scholastikos Adelphios : description enthousiaste de la villa de ce dernier à Ouanôta, visitée en l’absence du propriétaire.
Lettre 21 à Ablabios : G. espère l’attirer à la vie monastique comme on attire une colombe.
Lettre 22 aux évêques : Grégoire souhaite être bientôt délivré (de Sébastée ?).
Lettre 23 (3 lignes sibyllines).
Lettre 24 à l’hérétique Héraclianos : sur la foi trinitaire et la distinction des trois hypostases égales.
Lettre 25 à Amphiloque : détails sur le chantier de construction d’un martyrium à Nysse.
Lettre 26 du sophiste Stagirios à G. : demande de solives pour la construction de sa maison.
Lettre 27, réponse de G. : il envoie 300 solives.
Lettre 28 : G. s’est bien acquitté de sa mission.
Lettre 29 à son frère Pierre de Sébastée : G. parle des deux premiers livres de son Contre Eunome qu’il vient d’écrire, et se demande s’il ne s’est pas trop emporté.
Lettre 30, réponse de Pierre : il justifie le ton de G. par son zèle pour la vérité et pour Basile.
Extrait(s)
Lettre 21, 1-2 (SC 363, p. 271-273)
Il existe pour chasser les colombes une technique qui est la suivante : lorsque ceux qui s’y adonnent en ont capturé une, qu’ils l’ont apprivoisée et dressée à prendre sa nourriture avec eux, ils enduisent ses ailes de parfum et la laissent se mêler à celles de l’extérieur. Celle-là, grâce à la bonne odeur de son parfum, apprivoise cette troupe indépendante pour celui qui l'a envoyée, car les autres suivent celles qui sentent bon et s’établissent auprès d’elles.
Quelle est mon intention en commençant de la sorte ? Après avoir enduit les ailes de son âme d’un parfum divin, j’ai envoyé vers ta Révérence ton fils Basile pour que toi aussi, tu prennes ton envol avec lui et que tu gagnes le nid qu’a bâti ce dernier. Si cela pouvait arriver, si je voyais de mon vivant ta Noblesse passer à la vie plus haute, je rendrais toute grâce à Dieu.
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 95 l. 3 pères3 pères1 188 n. 1 rendre sage rendre sages 317 l. 15 soit soient
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