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SC 255
Gertrude d'Helfta
Œuvres spirituelles, tome IV
Le Héraut. Livre IVSérie des Textes Monastiques d'Occident XLVIII
février 1979Texte critique, traduction et notes par Jean-Marie Clément, moine de Steenbrugge, les moniales de Wisques et Bernard de Vregille, s.j.
ISBN : 978-2-204-01346-8498 pagesIndisponible chez notre éditeurLes révélations et les instructions d'une grande mystique dans un monastère de Saxe, à la fin du 13e siècle.
Présentation
Après une longue interruption, les Sources Chrétiennes poursuivent la publication des « révélations » de sainte Gertrude par le livre IV du Héraut de l’Amour divin (Legatus divinae pietatis). On sait que les livres I et II (SC 139) groupent divers témoignages sur la sainte, joints au mémorial des années 1281-1290, écrit de sa main, Le livre III (SC 143) contient le récit de nombreuses grâces, confié à ses sœurs et rédigé par elles : ces grâces se rapportent à l’Eucharistie, la Passion, le Cœur de Jésus, le Corps mystique.
Le livre IV, de contenu analogue, offre l’intéressante particularité de se modeler sur l’année liturgique. Ses 69 chapitres, inégaux, commencent avec la vigile de Noël et s’achèvent avec la Toussaint et la Dédicace, De nombreuses fêtes de saints alternent avec celles du temps : on trouve notamment celles des Apôtres et des Pères de la vie religieuse, Augustin, Benoît, Grégoire, Bernard ; également celles, récentes alors, des saints Dominique, François, Élisabeth.
À chacune de ces fêtes, Gertrude, retenue le plus souvent à l’infirmerie, se voit unie au mystère quj se célèbre. Les grâces variées qu’elle reçoit en visions et paroles surnaturelles traduisent l’accord intime de sa vie de prière avec le déroulement même de la prière de l’Église au long de l’année liturgique. C’est ce qui fait l’unité de ces confidences ferventes, aux images parfois surprenantes.Le texte latin de ce volume a été établi par les Pères J.-M. Clément et B. de Vregille. La traduction, due aux moniales de Wisques, a bénéficié de leur intime connaissance des écrits de sainte Gertrude et du cadre monastique et liturgique qui fut le sien. Le livre V et dernier sera publié dans les mêmes conditions.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Pour une introduction générale au Héraut, cf. SC 139, Œuvres spirituelles, tome II.
Le livre IV comprend les révélations qui suivent l’ordre liturgique des fêtes depuis l’Avent jusqu’à la sainte Catherine et la Dédicace. Elles ont été recueillies au jour le jour et notées par ses compagnes, alors que Gertrude, malade, ne pouvait assister aux offices, mais n’en vivait pas moins les mystères que célébrait la liturgie.
L’édition du livre IV ne repose que sur 3 mss : le ms. de Vienne (W), le ms. de Munich (B), le ms. de Mayence (Z), ce dernier s’interrompant au ch. ix. En outre, le copiste de W a utilisé, pour le livre IV, un autre modèle que pour les autres livres, présentant des retouches de vocabulaire et de style. Par conséquent, l’édition critique doit partir de B, en s’appuyant sur Z, ainsi que sur l’édition Lansperge (Cologne 1536). Par ailleurs, il faut noter que B, d’une lecture difficile en raison des additions marginales, a probablement été lui-même révisé d’après un modèle apparenté à W.
Extrait(s)
Livre IV, chapitre xi, 1, p. 127-129
1. En la fête solennelle de Benoît, notre Père très saint, tandis que, durant les Matines, elle [Gertrude] s’appliquait à Dieu avec dévotion pour l’honneur et révérence d’un Père si illustre, elle vit en esprit ce glorieux Père lui-même. Il se tenait debout avec dignité, en présence de la resplendissante et toujours tranquille Trinité. Il avait belle apparence et c’était une joie que de le contempler. À chaque articulation de ses membres on voyait éclore et s’épanouir d’admirables roses, les plus belles qui soient, d’une vigueur et d’un éclat merveilleux, d’un parfum incomparable. Et chacun de ses membres produisait donc, pour ainsi dire, un rosier magnifique : du cœur de chaque rose jaillissait en effet une autre rose, et de celle-ci une autre encore ; ainsi, d’une seule rose en sortaient un grand nombre, la dernière l’emportant toujours sur la précédente en beauté, en vigueur et en éclat, tandis qu’elles se surpassaient les unes les autres par la fraîcheur de leur parfum délicieux. Couvert ainsi de fleurs riantes, le Père très saint, béni de grâce et de nom (Grégoire le Grand, Dialogues, II, prologue), offrait à la toujours adorable Trinité et à toute la milice céleste un sujet de joie merveilleuse et incomparable, et son grand bonheur ne pouvait qu’attirer les félicitations. Les roses épanouies qui fleurissaient de chacun de ses membres signifiaient chacun des exercices par lesquels il avait soumis sa chair au joug de l’esprit, ainsi que toutes les actions vertueuses accomplies durant le cours de sa vie très sainte. Elles signifiaient aussi les œuvres de tous ceux qui, stimulés par son exemple et son enseignement, renonçant comme lui au siècle et marchant à sa suite dans la voie royale (Nb 21, 22), par le sentier de sa règle très sage, ont déjà gagné le port de la céleste patrie ou doivent y parvenir d’ici la fin du monde. Pour chacun d’eux le vénérable Père reçoit une marque d’honneur particulière. C’est pourquoi l’assemblée des saints tout entière, se réjouissant de sa gloire et de sa joie, en loue sans fin le Seigneur.
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 474 § 8 l. 5 queque quaeque
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