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SC 218
Hydace
Chronique, tome I
Introduction, texte critique et traductiondécembre 1974Introduction, texte critique, traduction par Alain Tranoy.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.ISBN : 978-2-204-03402-9179 pagesIndisponible chez notre éditeurLa tragique situation des provinces ibériques accablées par les invasions barbares, de 379 à 469.
Présentation
La Chronique d’Hydace, qui va de 379 à 469, fait suite à la Chronique de Jérôme. Évêque de la péninsule ibérique de 427 à 469, Hydace de Chaves, en Galice, y décrit les grandes invasions barbares, les menaces auxquelles doit faire face le pouvoir impérial et les « temps de misère » pour la population. Il évoque également le conflit de l’orthodoxie avec l’arianisme, le priscillianisme et le manichéisme en Espagne.
En 253 chapitres, malgré les difficultés de la chronologie, c’est un témoignage direct sur l’époque et une source historique importante – la seule dont on dispose sur l’histoire de la péninsule ibérique au Ve siècle.Alain Tranoy (1939-2023) a été professeur d’histoire ancienne à l’Université de Poitiers (en 1989), puis président de cette université de 1993 à 1998. Il est l’auteur notamment de La Galice romaine, recherches sur le nord-ouest de la péninsule Ibérique dans l’Antiquité (1981).
Le mot du directeur de Collection
La Chronique d’Hydace (Hydatii Gallaeciae episcopi chronicon), qui va de 379 à 469, fait suite à la Chronique de Jérôme. Évêque de la péninsule ibérique (Aquae Flaviae en Gallaecia) de 427 à 469, Hydace de Chaves y décrit notamment les grandes invasions barbares, les menaces auxquelles doit faire face le pouvoir impérial (insania tyrannidis) et les « temps de misère » (lacrimabile tempus). En 253 chapitres, malgré les difficultés de la chronologie, c’est un témoignage direct sur l’époque et une source historique importante – la seule dont on dispose sur l’histoire de la péninsule ibérique au Ve siècle.
Le texte édité par A. Tranoy est fondé sur cinq témoins, dont un manuscrit principal, le Berolinensis, Phillipps 1829, du IXe siècle.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
On sait peu de choses de l’auteur, mais on peut déduire des éléments que l’on possède qu’il est né à la fin du IVe s., vers 395. Il se convertit au christianisme en 416, pour devenir évêque de Chaves (Aquae Flaviae, en Galice) en 427. Sa Chronique s’achève en 469, et il est mort aux alentours de 470.
Bien que religieux, son action politique le pousse à rester informé des échanges entre ambassadeurs de l’empereur et des peuples de l’empire (Wisigoths, Suèves, Vandales, Galiciens…), qui forment une part importante du texte. Il s’engage à défendre l’orthodoxie, ce qui lui vaudra une période d’emprisonnement de courte durée en 460 (juillet à novembre), et ne l’empêcha pas de lutter contre les hérésies, en particulier contre les manichéens en 445, et contre le priscillianisme.
Conscient de son rôle de défenseur de la foi et de sa place dans l’empire face aux barbares, Hydace tente de présenter une vision impartiale des drames de son époque : il fait œuvre de chroniqueur et d’historien. Il se fonde sur ses expériences personnelles, mais aussi sur des témoignages et des écrits, comme la Chronique de Sulpice Sévère, saint Jérôme ou le De viris illustribus d’Isidore de Séville.
Un nombre restreint de manuscrits nous présentent le texte :
- Berolinensis, Phillipps 1829, Berlin, IXe s, qui a pour l’essentiel servi à l’établissement du texte
- Parisiensis. lat. 10910, Paris, VIIIe s.
- Le mss Hm (XIIIe s.) qui dérive d’un manuscrit perdu d’Alcobaça (Madrid)
- Le mss Hn (XVIe s.) rédigé à partir d’un manuscrit perdu d’Osma (Madrid)
- Un manuscrit conservé à Montpellier (bibliothèque universitaire), appelé M.
Ces manuscrits ont servi de base aux éditions du texte à partir du XVIIe s. Le texte complet ne fut édité qu’en 1615 par L. Sanllorente de Cordoue, à Rome, repris par plusieurs éditions à Pampelune, Paris… La Chronique fut de nouveau éditée au XVIIIe s. ; parmi les dernières éditions la plus importante est celle de Th. Mommsen en 1894 (Berlin), que l’auteur a utilisée pour son travail.
Commençant en 379 « à partir de la première année de Théodose Auguste », la Chronique s’achève avec l’année 469. Elle aborde les thèmes suivants : les menaces qui pèsent sur le pouvoir impérial (y compris la famille impériale), de la part des généraux et des usurpateurs ; l’invasion barbare, avec le partage des régions ibériques et l’intervention des Wisigoths ; les oppositions entre Suèves et Vandales ; l’expansion suève (429-455) puis le déclin de ce royaume ; les guerres civiles entre Suèves qui s’en suivirent et dont les Wisigoths profitèrent pour étendre leur conquête. Un thème conjoint est celui des modifications causées par ces troubles dans les conditions de vie de la population galicienne. Hydace n’en oublie pas moins la politique ecclésiastique, la lutte contre les hérésies et les répercussions sociales de la situation.
Extrait(s)
Voici comment l’auteur commence son ouvrage (avant-propos, p. 99) :
« Jusqu’à nos jours, on a conservé dans quelques provinces espagnoles l’histoire écrite par saint Jérôme. […] Mais moi, l’ignorant, le plus indigne de tous les serviteurs de Dieu, Hydace, serviteur de Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur, j’ai rapporté comme je les ai appris les événements qui eurent lieu à partir de la première année de Théodose Auguste, après les avoir fait précéder d’une courte préface préliminaire. Hydace, serviteur de notre Seigneur Jésus-Christ, à tous ceux qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ et le servent dans la vérité, salut. »
Olympiade CCCVIII.
(…) 174. Le roi Théodoric marche, avec son armée, sur Braga, la cité la plus reculée de la Galice. Cette cité, le trois des calendes de novembre, le jour du Seigneur, est livrée à un pillage qui, sans être sanglant, n’en est pas moins triste et lamentable. De nombreux romains sont faits prisonniers ; les basiliques des saints sont forcées, les autels renversés et brisés ; les vierges consacrées à Dieu sont ensuite emmenées mais sans être violées ; des clercs sont dénudés à la limite de la pudeur ; toute la population des deux sexes avec les petits enfants est tirée des lieux saints où elle s’était réfugiée ; des chevaux, du bétail, des chameaux souillent le lieu consacré : comme pour Jérusalem selon l’Ecriture, se renouvela, en partie, le châtiment de la colère divine.
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 37 Intro., l. 11 "Hispani.... subiciunt servituti" "Hispani.... se subiciunt servituti" 38 intro., l. 28 fut dans le changement fut le changement
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