• SC 132

    Origène

    Contre Celse, tome I
    Livres I et II

    décembre 1967

    Introduction, texte critique, traduction et notes par Marcel Borret, s.j.

    Réimpression de la première édition revue et corrigée (2005)

    ISBN : 978-2-204-07872-6
    482 pages
    Indisponible chez notre éditeur

    Un philosophe païen défie le christianisme ? La réponse d'Origène au milieu du 3e siècle.

    Présentation

    Le Contre Celse, composé en 248, est la dernière des œuvres d’Origène. Il nous livre l’ultime expression de sa pensée et comme son testament. L’ouvrage, qui comprend huit livres, est une longue réfutation du Discours véritable, rédigé probablement vers la fin du IIe siècle par Celse, un philosophe païen, pour « diffamer le christianisme ». Le traité de Celse n’est plus connu aujourd’hui qu’à travers les larges extraits conservés dans la réfutation qu’en fit Origène.
    Aux yeux de Celse, une religion révélée n’avait aucun sens et ne se maintenait que par l’imposture. Piqué au vif dans sa foi, Origène répond. Toutes les ressources de son érudition et de sa réflexion ne sont pas de trop pour réduire un adversaire qui recourt aux arguments les plus divers et se place même délibérément, à maintes reprises, sur le plan de la philosophie. En réfutant le Discours véritable de Celse, Origène propose en réalité une apologie monumentale du christianisme, qui garde encore aujourd’hui sa valeur et sa force. Les points d’affrontement entre la culture gréco-romaine et la religion chrétienne y sont clairement marqués. Si la forme en est polémique, l’œuvre entière n’en est pas moins une magnifique profession de foi.

    Ce tome I, le premier de cinq, comporte l'introduction et les deux premiers livres.

     

    Spécialiste d’Origène, Marcel Borret, s.j. (1910-1994), a édité l’ensemble du Contre Celse dans la collection Sources Chrétiennes. Son édition a profité des leçons nouvelles du Papyrus de Toura et marque un progrès sensible par rapport à celle du Corpus de Berlin (1899). Seul ou en collaboration, M. Borret a édité dans la Collection plusieurs autres traités d’Origène (SC 286-287, 321, 352, 375-376, 389).

    Le mot du directeur de Collection

    Les cinq volumes du Contre Celse d'Origène étaient épuisés depuis 2001. La réimpression en a été entreprise : les livres I-II (SC 132, 493 pages) sont donc de nouveau disponibles. Douze pages d'additions et de corrections, la plupart signalées par l'éditeur du texte lui-même, le P. Marcel Borret, s.j., († 1994), ont été jointes à cette première réimpression.

    Le Contre Celse est un ouvrage de commande, imposé à Origène par son exigeant mécène et ami, Ambroise, un notable fortuné d'Alexandrie, qui souhaitait une réponse vigoureuse au pamphlet du philosophe païen. La longue réfutation par Origène du Discours véritable de Celse est la dernière en date de ses œuvres (248) et comme une manière de testament spirituel du grand Alexandrin : le croyant avec la richesse de sa foi, et le savant avec sa culture philosophique et sa connaissance de l'Écriture. Elle constitue une apologie monumentale de la religion chrétienne dont Celse, comme le firent à leur tour Porphyre et l'empereur Julien, prétendait prouver l'infériorité sur la philosophie grecque et la sottise. Même si Origène déclare, dans la préface de l'ouvrage, que « ce livre n'est pas du tout écrit pour des fidèles, mais soit pour ceux qui n'ont aucune expérience de la foi au Christ, soit pour ceux qui, au dire de l'Apôtre, sont faibles dans la foi (cf. Rm 14, 1) », le croyant lui-même sera impressionné par la force qu'y ont la réfutation des accusations de Celse et la démonstration touchant les vérités du christianisme.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Le Contre Celse est la grande œuvre apologétique d’Origène, écrite à la fin de sa vie, achevée probablement en 258, deux années avant le déclenchement de la persécution de Dèce qui lui coûtera la vie. Origène réfute longuement, en 8 livres, le Discours véritable de Celse, un philosophe païen qui avait écrit cet essai vers 180 pour attaquer la tradition judéo-chrétienne au nom de la raison grecque. Son œuvre, perdue, est connue seulement par les nombreux extraits qu’en cite Origène. C’est pour ce dernier l’occasion, dans le sillage des apologies du 2e siècle, de poursuivre deux buts en même temps : réfuter les arguments antibibliques et antichrétiens de Celse, et prouver la vérité et l’ancienneté du christianisme. Ce faisant, Origène cite nombre d’auteurs païens perdus dont il nous sauve bien des extraits, en plus de ceux de Celse. Entre les Stromates de Clément et les Préparation et Démonstration évangélique d’Eusèbe, son œuvre s’inscrit dans ces monuments témoins d’un dialogue critique constant entre la culture gréco-romaine, le judaïsme et le christianisme.

    Le texte grec du Contre Celse figure en entier dans 18 manuscrits et en partie dans 7 autres. Un papyrus de Toura du 7e siècle contient des extraits des livres I et II. Les manuscrits de la tradition directe, relativement récents, dépendent tous d’un manuscrit conservé du 13e siècle. Des extraits de l’œuvre se trouvent dans la Philocalie faite au 4e siècle par les Cappadociens.

    Contra Celsum I-II

    Préface : but du livre. Livre I. Jugements justes ou injustes de Celse sur le christianisme ; ses propos sur les religions en général et sur le judaïsme en particulier, à qui il refuse droit de cité parmi les sagesses. Moïse n’a pas eu besoin des païens pour parler du déluge, de la circoncision, du Dieu unique et pour nommer Dieu. Calomnies de Celse sur les juifs et Jésus. Longue réfutation du discours fictif d’un juif, cité par Celse : d’où vient la gloire de Jésus ; la naissance virginale : mensonges juifs et sens biblique ; rôle des prophètes ; comment comprendre le baptême de Jésus, sa naissance à Bethléem ; la Passion du Christ annoncée dans les écritures, comme sa naissance ; les apôtres : pourquoi ce choix ; Jésus a refusé tout acte spectaculaire dans sa vie.

    Livre II. Les disciples juifs de Jésus n’ont pas abandonné la loi : voir les ébionites ; refus et incompréhension des juifs à la venue de Jésus ; ils auraient pu comprendre qu’il était Dieu dans la chair ; Celse détourne l’évangile pour accuser Jésus ; personne n’a trahi Jésus à part Judas qui n’était pas un vrai disciple ; autorité de Jésus ; sa Passion est réelle mais n’est pas un échec, elle est volontaire ; pourquoi Jésus a laissé faire ; sa prescience était vraie ; elle ne signifie pas prédestination ; les disciples n’ont rien dissimulé ; ce qu’ils disent suffit pour croire que Jésus est Fils de Dieu ; les évangiles attestent sa noblesse en toutes circonstances ; les disciples l’ont abandonné un temps puis se sont ressaisis ; les miracles de Jésus viennent de Dieu, ils ne sont ni magie ni sorcellerie ; la résurrection de Jésus manifeste plus de puissance que Moïse ou les héros grecs ; réalité de sa résurrection, raisons de sa discrétion ; à chacun sa vision de Jésus ; accord des évangiles sur la Passion ; mauvaise foi des objections du juif de Celse qui prend ce qu’il veut dans les textes du NT et nie la force d’expansion du christianisme.

    Extrait(s)

    Contre Celse II, 10 (p. 309-311)

    Celse affirme que Jésus « fut pris ». Je pourrais répliquer : si « être pris » implique que c’était contre son gré, Jésus ne fut pas pris. De lui-même, au moment voulu, il ne s’est pas gardé de tomber aux mains des hommes, comme agneau de Dieu, afin d’ôter le péché du monde : Alors Jésus, sachant tout ce qui allait arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils répondirent : Jésus de Nazareth. C’est moi, leur dit-il (Jn 18, 4-5). (…)

    Fiction des évangélistes que tout cela, croira-t-on ? Pourquoi la fiction ne serait-elle pas plutôt dans les paroles inspirées par l’hostilité et la haine contre le Christ et les chrétiens, et la vérité, dans le témoignage de ceux qui ont prouvé la sincérité de leur attachement à Jésus en supportant pour ses paroles toutes sortes de peines ? Les disciples de Jésus auraient-ils reçu une telle patience et constance à résister jusqu’à la mort, s’ils avaient été disposés à des inventions mensongères au sujet de leur maître ?

    Errata

    Page Localisation Texte concerné Correction Remarques
    116 Note1, l. 12 culturelles cultuelles  
    138

    § 24, l. 31

    Αἰγυπτίαν αἰγυπτίαν  
    253 l. 11 des églises chrétiennes des églises fondées en Christ  
    306 Apparat scipturaire, § 9,j I Cor.. 6, 17 I Cor. 6, 17  
    309 Apparat scipturaire, § 10,b Jn 2, 20 Jn 2, 21 Corriger dans les errata p. 486
    400 Apparat scipturaire, § 50,a II Thess. 2, 1-12 II Thess. 2, 3-12  
    416 Apparat scipturaire, § 55 55, a. Ex. 20,21 // b. Ex. 24, 2 55, d. Ex. 20, 21 // e. Ex. 24, 2 Corriger dans le texte en conséquence.

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