SC 76

Aelred, abbé cistercien de Rievaulx, a rédigé vers 1158, sur les instances de sa soeur recluse pour laquelle il nourrissait une tendre vénération, cette lettre-traité qui est l’une des sources de la spiritualité chrétienne, et un témoignage essentiel sur la psychologie affective des milieux spirituels de son époque. Après une justification du genre de vie particulier qu’est le réclusage, il propose à sa sœur un règlement de vie, adaptation de la Règle de saint Benoît et de son interprétation cistercienne ; puis il formule un ensemble de directives morales et ascétiques sur les vices et les vertus, la chasteté, les mortifications corporelles, ou encore l’humilité et la charité ; enfin, il déploie une triple méditation sur les bienfaits passés (l’Évangile), présents (dans la relecture de vie) et futurs (aux fins dernières) accordés par Dieu, une manière de méditer sur l’histoire du salut, d’imiter le Christ et de se laisser saisir par lui. À ce traité est jointe la Prière pastorale, adressée à Jésus en tant que Bon Pasteur par l’abbé Aelred, pour lui-même et pour les moines dont il a la charge.