• SC 63

    Richard de Saint-Victor

    La Trinité

    Série des Textes Monastiques d'Occident III
    décembre 1959

    Texte latin, introduction, traduction et notes de Gaston Salet, s.j.

    Réimpression de la première édition revue et corrigée (1999)
    ISBN : 9782204062794
    532 pages
    Une puissante et ferme synthèse théologique, par un victorin venu d'Angleterre au 12e siècle.

    Présentation

    Richard, qui fut, de 1162 à 1173, prieur de l’Abbaye des Chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris, est connu comme le plus mystique des maîtres de cette fameuse école. Les Sources Chrétiennes ont publié récemment son célèbre traité Les Douze Patriarches (Benjamin minor). Plus considérable, La Trinité représente de la part du Victorin un puissant effort vers l’intelligence de la foi, poussé jusqu’aux limites de la théologie « apophatique », où le dernier mot est à la contemplation mystique. Cet effort d’intellection se porte hardiment sur le mystère de la Trinité et de la procession des Personnes divines.

    Partant de deux propositions relevant de la foi – Dieu est charité ; il y a en Dieu pluralité de Personnes – et d’une proposition donnée par l’expérience chrétienne – la charité exige une pluralité de personnes –, Richard conclut intrépidement à la nécessité qu’il y ait en Dieu pluralité de Personnes. Mieux encore, la perfection de l’amour ne requiert pas moins de trois Personnes.

    En fait, de telles spéculations théologiques sont inséparables de la démarche mystique qui les sous-tend.

    « Sans cesse la connaissance doit faire croître en nous l’amour, et et l’amour doit faire croître en nous la connaissance. »

    Le Père Gaston Salet, s.j., théologien et humaniste (1891-1966), fut longtemps professeur au scolasticat de Lyon-Fourvière, en même temps que prédicateur très écouté. Il a consacré ses dernières années à l’édition de ses auteurs chers, Richard de Saint-Victor (SC 63), Anselme de Havelberg (SC 118), Isaac de l’Étoile (SC 130, 207, 339).

    Extrait(s)

    (p. 199 et 201)

    Communauté d’amour et Trinité

    Après tant d’arguments qui viennent d’être présentés, nous ne saurions tergiverser, nous devons bien le reconnaître : dans la divinité véritable, chaque personne est si généreuse qu’elle ne veut posséder aucun bien, aucune joie sans vouloir les communiquer ; elle est si puissante que rien ne lui est impossible ; elle est si heureuse que rien ne lui est pénible. Il suit de là, on doit le reconnaître, que la Trinité des personnes divines s’impose absolument.

    Pour le mettre en meilleure lumière, essayons de condenser nos longs développements.

    À supposer que dans la divinité il existât une seule personne, assurément elle n’aurait pas à qui communiquer les richesses de sa grandeur. Et, à l’inverse, elle-même serait privée éternellement de cette abondance de délices et de douceur dont un profond amour l’aurait enrichie.

    Mais la plénitude de bonté ne permet pas au souverainement bon de garder en avare ces délices : la plénitude de bonheur ne permet pas au souverainement heureux d’en être privé ; la magnificence de sa gloire suppose et la joie de les communiquer et aussi la gloire d’en jouir lui-même.

    Par là, vous le constatez, il est radicalement impossible qu’une personne divine soit privée de société et de vie en commun.

    Mais à supposer qu’elle soit associée à une autre personne seulement, elle aurait bien alors à qui faire part des richesses de sa grandeur ; toutefois elle n’aurait absolument pas à qui communiquer les délices de la charité. Cependant on ne peut rien trouver de plus savoureux que la douceur de l’amour, rien pour le cœur de plus délectable.

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

Du même auteur

  • SC 419
    SC 419

    Les Douze Patriarches

    février 1997

    L'histoire des patriarches, ou l'Écriture comme miroir pour l'homme, par un écrivain du 12e siècle.