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SC 603
Hilaire de Poitiers
Commentaires sur les Psaumes. Tome III (Psaumes 62-66)
juin 2019Texte critique du CCL 61 (J. Doignon). Traduction, notes et index par Mgr Patrick Descourtieux.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre.Révision assurée par Blandine Sauvlet.ISBN : 9782204131575310 pagesLe sens des Psaumes 62 à 66 ouvert par Hilaire vers 360 avec une clé divine : le Christ lui-même.
Présentation
Les Psaumes 62 à 66, commentés par Hilaire de Poitiers vers 360, appartiennent à la deuxième cinquantaine des Psaumes (51 à 100) qui, selon l’auteur, fait accéder l’âme, une fois la conversion réalisée et le baptême reçu, à la pratique de la justice. Sur le chemin du bonheur en Dieu tracé par l’Esprit dans les Psaumes, cette deuxième étape est destinée à faire entrer dans le royaume du Fils, avant le passage dans le royaume du Père que célèbrera la troisième cinquantaine (101 à 150).
À la suite des commentaires des Psaumes 51 à 61 (SC 565), ces traités portent vers l’achèvement de la réflexion sur l’acquisition des vertus. Le Psaume 62 témoigne de la prière du psalmiste qui s’éveille et crie sa soif de Dieu. Le Psaume 63 montre que cette prière se fait dans la confiance en Dieu qui arrache l’homme à ses ennemis. Le Psaume 64 chante avec lyrisme « le rassemblement des nations païennes qui s’apprêtent à louer le Seigneur » ; le Psaume 65 attribue cette jubilation à ceux qui sont passés par l’eau et le feu, en sortant vainqueurs des épreuves, tandis que le Psaume 66 fait chanter la miséricorde divine par les prophètes et les apôtres.
Tout en s’inspirant d’Origène, de manière originale Hilaire fait, au cœur de la crise arienne, découvrir la divinité du Christ dans la lettre des Psaumes. Écho de la prédication de l’évêque de Poitiers, ces traités partagent aussi, à l’évidence, sa profonde expérience personnelle. Ils sont pour la première fois intégralement traduits en français.Mgr Patrick Descourtieux travaille au service du Saint-Siège (Congrégation pour la Doctrine de la Foi) et enseigne à l’Institutum Patristicum Augustinianum (Rome). Il a publié dans Sources Chrétiennes le Stromate VI (SC 446) et le Quis dives salvetur (SC 537) de Clément d'Alexandrie ainsi que les tomes I (SC 515) et II (SC 565) des Commentaires sur les Psaumes d'Hilaire de Poitiers.
Le mot des Sources Chrétiennes
La parution de ce tome III s’insère dans un ample programme visant à mettre à disposition du lecteur moderne ce qui constitue, un siècle après Origène et quelques décennies avant Augustin, le premier commentaire en latin sur les Psaumes : le Commentaire sur le Psaume 118 a déjà fait l’objet de deux volumes (SC 344 et 347) et celui sur le reste du Psautier devrait occuper d’assez nombreux tomes dans la collection (les deux premiers sont déjà parus : SC 515 et 565).
Probablement laissée inachevée à sa mort, l’œuvre d’Hilaire ne nous est parvenue que pour 58 psaumes (1-2 ; 9 ; 13-14 ; 51-69.91 ; 118-150). Ceux-ci représentent toutefois chacune des trois cinquantaines dégagées par Origène comme les trois étapes d’un itinéraire spirituel : la conversion (Psaumes 1 à 50), l’acquisition des vertus (Psaumes 51 à 100), la vie dans la gloire (Psaumes 101 à 150) ; c’est donc une part significative de l’ensemble de la prédication de l’auteur que nous possédons sur ce livre central pour le christianisme. Dans ce tome III l’évêque de Poitiers poursuit, conformément aux principes exposés dans son introduction générale (§ 11, SC 515, p. 145-147), son interprétation des trois cinquantaines comme chemin de bonheur – guidé, est-on tenté d’ajouter, par la Trinité : l’Esprit, après la conversion et le baptême du fidèle (1re cinquantaine), introduit au royaume du Fils (2e cinquantaine), avant de faire accéder à celui du Père (3e cinquantaine).
Ces Commentaires sur les Psaumes 62 à 66, composés par Hilaire vers 360, prennent donc le Fils comme clé : « Tous les mots du Livre des Psaumes, écrit-il, sont à rapporter à la personne du Fils unique de Dieu » (sur le Ps 63, § 2, p. 71). Clé pour l’apprentissage des vertus, clé aussi – ce trait est original à l’époque – pour l’affirmation, en pleine crise arienne, de sa divinité. Tout en permettant de se faire une idée de ceux d’Origène, transmis seulement en partie (malgré les découvertes récentes), ces commentaires revêtent donc une originalité propre, rendue évidente, de toute manière, par le talent de l’écrivain latin. Ayant recours au texte grec des Psaumes, l’exégète connu pour son écriture complexe sait aussi s’inspirer des Latins, prosateurs (Salluste et Quintilien, César et Cicéron) et poètes (Virgile, Ovide).
De ces cinq psaumes de supplication ou d’exultation et de louange, certains sont très célèbres ; que l’on pense par exemple au Psaume 62, 2 : Mon âme a eu soif de toi, lu comme parole du Christ dans sa Passion et dans l’attente de la résurrection. Les quatre autres psaumes sont intitulés en vue de la fin : l’occasion pour Hilaire, tout en se servant des traditions philosophiques sur le but de la vie, d’évoquer le bonheur promis auprès du Père à l’Église issue des nations et de relayer l’invitation à jubiler au sortir des épreuves. Car le lieu présent, et le royaume du Fils, quel est-il ? C’est le désert, lieu spirituel où l’évêque de Poitiers inaugure sa prédication sur le Psaume 62 et où il rappelle le séjour de David, préfigurant celui du Fils et la prière du croyant psalmodiant après lui, « dans le secret tranquille et reposant d’une solitude où rien ne vient offenser les yeux ou l’esprit » et où « il ne se consacre qu’aux affaires de Dieu » (p. 42).(G. Bady, 2019)
Guillaume Bady
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