• SC 577

    Guillaume de Saint-Thierry

    Nature et dignité de l'amour

    octobre 2015

    Texte latin (CCM 88), Paul Verdeyen, s.j. ; traduction, introduction et notes, Yves-Anselme Baudelet, o.s.b., sur la base d’une traduction annotée de Robert Thomas (†), o.c.s.o.

    Révision assurée par Laurence Mellerin.
    ISBN : 9782204107891
    245 pages
    L'art d'aimer… Dieu et le prochain, et un vibrant éloge de la vie monastique

    Présentation

    Le Traité Nature et dignité de l’amour date des environs de 1120, au début de l’abbatiat de Guillaume à Saint-Thierry. écrivant d’abord à l’intention de sa communauté, le maître expose dans cette œuvre didactique ses premières théories spirituelles. Après sa mort, ce traité a été rangé parmi les écrits de S. Bernard, ce qui lui a assuré une large diffusion.

    Pour son étude de la vie spirituelle, Guillaume prend comme canevas les âges de la vie, distinguant ainsi naissance de la volonté, jeunesse de l’amour, maturité de la charité. Chemin faisant, il accompagne son lecteur dans l’expérience de la vie monastique, lui montrant comment passer du faux amour charnel chanté par Ovide aux joies de la charité qui permet, d’une certaine façon, de voir Dieu et de le goûter en ce monde, tout en se préparant à le rencontrer au terme du parcours.

    Œuvre de jeunesse, peut-on dire, ce traité annonce déjà les thèmes que Guillaume développera par la suite, spécialement dans le chef-d’œuvre que sera sa Lettre aux frères du Mont-Dieu.

    Yves-Anselme Baudelet, bénédictin, profès de l’abbaye de Landévennec (France), est depuis 1981 membre de sa fondation, le Prieuré S. Benoît (Haïti) ; il enseigne aussi à l’Université en ligne Domuni.

    Robert Thomas (†) a été moine de l’abbaye cistercienne N.-D. de Septfons.

    Paul Verdeyen, jésuite, a longuement enseigné au Centre de spiritualité d’Anvers.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Peut-on écrire sur l’amour quand on est moine ? C’est que, justement, il ne s’agit pas de cet amour qu’on trouve dans les Arts d’aimer, comme celui qu’Ovide, ce mauvais maître, a écrit le premier et qui en a inspiré tant d’autres au Moyen Âge, où l’amour n’est plus que désir sans contrôle, qui livre notre âme à des tyrans alors qu’elle est, affirme Guillaume dès le Prologue, « la propriété exclusive du Dieu créateur » qui ne partage avec personne ! L’amour véritable, où naît-il ? En Dieu, qui met son image en l’homme et lui permet d’aimer car l’homme qui reçoit l’Esprit de Dieu adhère à lui, veut ce qu’il veut, et c’est cette volonté bonne et libre, dit Guillaume, qui est amour (I, 4). Cet amour-là est exclusif et pousse l’homme à tout quitter pour Dieu seul : nous retrouvons, avec l’éloge de la vie monastique, les accents de la fuite du siècle que nous venons de voir chez Ambroise. Puis, par les pratiques du noviciat comme l’obéissance et la prière, l’amour grandit, apprend à discerner. Ainsi David, sortant du péché qui l’engourdissait, prend conscience de ce qu’il est devant Dieu et redonne vie en lui à la charité : « Dès qu’elle eut été tirée de ce sommeil à la voix du prophète qui le reprenait, aussitôt David explosa dans cet aveu d’une charité toute brûlante : J’ai péché contre le Seigneur ! Et il mérita d’entendre aussitôt : Le Seigneur a éloigné de toi ton péché, tu ne mourras pas » (III, 14). L’amour fait aussi voir Dieu, mais il n’y a pas de mysticisme facile ou désincarné : l’âme qui a vu Dieu revient vers les hommes, toute imprégnée de la joie reçue, qu’elle répand. « Les rencontrer donne de la joie ; vivre avec eux fait rendre grâce », écrit Guillaume des contemplatifs (III, 23). Le monastère est une école de charité, où chacun se soucie des autres ; ainsi les supérieurs prennent sur eux les soucis matériels pour en libérer les autres, qui peuvent se consacrer sans partage à leur propre progrès spirituel (III, 24). L’amour enfin fait tout comprendre, il établit dans la sagesse, privilège de l’âge avancé, il ouvre les Écritures, montre ce qui est bon, ramène au Christ l’unique médiateur et raffermit en nous son image. On aura compris que ce traité sur l’amour est en même temps un vibrant plaidoyer pour la vie monastique, rappelant aux humains de chaque génération pourquoi certains d’entre eux font ce choix qui semble mortifère à leurs contemporains, et qui est en fait un choix de la vie.

    (B. Meunier, 2015)

    Bernard Meunier

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    150

    app. script.

    a. Cf. 1 Co 5, 17

    a. Cf. 1 Co 6, 17

     

    152

    app. script.

    f. Cf. 1 Co 5, 17

    f. Cf. 1 Co 6, 17

     

    166

    app. script.

    b. Cf. 1 Co 5, 17

    b. Cf. 1 Co 6, 17

     

    216

    1 Corinthiens

    5, 17

    6, 17

     

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