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SC 548
Geoffroy d’Auxerre
Notes sur la vie et les miracles de saint Bernard
Fragmenta I, [précédé de] Raynaud de Foigny, Fragmenta IIdécembre 2011Introduction, texte, traduction, notes et index par Fr. Raffaele Fassetta, o.c.s.o.
Révision assurée par Laurence Mellerin.ISBN : 9782204097550205 pagesUn saint, dans sa grandeur et son humanité, raconté par un prochePrésentation
Bernard de Clairvaux est encore de ce monde lorsque son secrétaire, Geoffroy d’Auxerre, entreprend en 1145 ou 1146 de rassembler des matériaux pour la rédaction de sa Vie : les Notes ici présentées, un ensemble rédigé par Geoffroy complété par cinq fragments sans doute attribuables au cistercien Raynaud de Foigny, constituent les « plus anciens témoignages biographiques sur saint Bernard » (F. Gastaldelli).
Elles nous ont été transmises par un unique manuscrit, actuellement conservé à l’Abbaye Notre-Dame de Tamié. Écrites pour préparer le dossier de canonisation de l’abbé, elles ont une tonalité fortement hagiographique : songes, visions, prophéties et miracles s’y succèdent selon les lois de ce genre médiéval ; la figure biblique d’un « homme de Dieu » miséricordieux et proche des petits qu’il guérit, père spirituel doué de multiples charismes, s’y dessine. Mais provenant d’un témoin fiable, qui a longtemps partagé l’intimité de Bernard, elles constituent aussi un document historique de premier ordre : ce maître qui s’émeut « aux larmes » ou fait montre d’un humour malicieux, cet artisan de paix qui « s’emporte pieusement », c’est bien l’homme de prière, profondément marqué par ses affections humaines, que ses propres écrits et les recherches modernes nous donnent à voir.Raffaele Fassetta, o.c.s.o., est moine de l’Abbaye Notre-Dame de Tamié.
Le mot des Sources Chrétiennes
Lorsque Bernard a prononcé à Paris son fameux sermon Aux clercs, sur la conversion, en 1139 ou 1140, il y avait dans l’assistance un certain Geoffroy, et ce prêche enthousiaste changea sa vie. Il devint cistercien, quittant l’école d’Abélard pour celle de Bernard. C’est à lui que nous devons ces notes préparatoires à la future vie de Bernard, notes qui furent rassemblées du vivant même de leur héros, et sont conservées dans un unique manuscrit, aujourd’hui à Tamié en Savoie. Nous avons là les premiers témoignages sur Bernard, réunis dans l’idée d’obtenir sa canonisation. Dans cette optique, on ne s’étonnera pas que les récits de miracles abondent. Les premiers chapitres ne cessent de montrer des conversions, qui se multiplient dans l’entourage de Bernard au moment où celui-ci décide de devenir moine. Guérisons et conversions sont, en effet, les hauts faits spirituels les plus fréquemment racontés ici. Mentionnons pour sortir de l’ordinaire un miracle plus original, celui des mouches de Foigny : dans cette nouvelle fondation cistercienne, l’église est envahie par les mouches la veille de l’inauguration. Cela risque d’être une catastrophe pour la célébration du lendemain. Bernard alors excommunie les mouches : le lendemain elles sont toutes mortes et jonchent le sol (I, 19). Que voilà un insecticide respectueux de l’environnement !
Pourtant, au long de ces récits miraculeux, rien n’est raconté par pure complaisance pour le merveilleux : toujours sont suggérées, d’une part l’imitation du Christ, d’autre part l’intervention de Dieu qui agit par le saint. Ainsi, dans le récit même de sa vie, Bernard enseigne encore et toujours cette grâce de Dieu donnée en abondance à quiconque marche à la suite du Christ.Bernard Meunier
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
à partir de 1145 Geoffroy d’Auxerre, devenu secrétaire personnel de Bernard de Clairvaux, commence à noter tout ce qu’il voit et recueille en vue de rédiger une biographie de Bernard. Il l’accompagne dans ses voyages, assistera à sa mort en 1153. Ces notes fourniront ensuite la matière de la Vita prima de Bernard, que Geoffroy achèvera de rédiger, après deux autres auteurs, pour l’envoyer à Rome en vue du procès de canonisation. Mais telles quelles, elles constituent les témoignages biographiques les plus anciens sur Bernard, préalables à tout remaniement littéraire.
Ces notes ou Fragmenta figurent dans un unique manuscrit, copié probablement à Clairvaux à la fin du XIIe siècle, puis conservé à Orval, et aujourd’hui à Tamié. Il en existe deux copies du XVIIe siècle. Le texte est sans nom d’auteur, mais deux remarques à caractère autobiographique permettent d’identifier Geoffroy avec certitude. Les cinq premiers morceaux publiés ici, numérotés Fragmenta II, 1 à 5, plus construits, sur les origines familiales et l’enfance de Bernard, pourraient avoir pour auteur Raynaud de Foigny, qui fut son secrétaire avant Geoffroy.
Notes I
Fragments I, 1-60 : Songe de la mère de Bernard. Rapports de Bernard avec ses frères et son oncle. Ses études, poursuivies en Allemagne ; son regret de n’être pas encore moine. Conversion d’Hugues de Vitry. Conversions monastiques successives de Bernard, sa famille (oncle et frères), ses amis. Beaucoup de monde rentre à Clairvaux. Miracle du chariot brisé, visions, charisme de sagesse de Bernard. Miracle pour Gosbert de la Ferté et autres guérisons. Gaudry son oncle se moque des guérisons mais en bénéficie. Malédiction des mouches à Foigny. Guillaume de Champeaux oblige Bernard malade à se reposer. Une lettre écrite sous la pluie sans dommage. Réprimande au roi de France. Conversions nombreuses. Bernard malade et guéri. Un novice voit l’emplacement de la future abbaye de Clairvaux. Miracles et conversions. Bernard rallie le cardinal Pierre de Pise à la cause du pape Innocent II. La mort de l’antipape Anaclet II est prédite ; fin du schisme. Mort de Gérard, frère de Bernard et de Geoffroy d’Aignay. Bernard prêche à Paris le De conversione et convertit de nombreux clercs, dont l’auteur. Crises au noviciat, intervention de Bernard qui voit tout de loin. Guérisons. Mort de Guy, frère de Bernard. Bernard prépare et prophétise la paix entre Louis VII et Thibaud de Champagne, promet un enfant à la reine. Il guérit miraculeusement de loin la reine d’Angleterre en couches. Guérisons, visions prémonitoires de morts, de l’abbatiat d’Hervé à Ourscamp et du retour de Matthieu de Péronne, père de Geoffroy, pour les funérailles de son fils. Guérisons.
Notes II
Fragments II, 1-5 : Les parents de Bernard et leur lignage. Songe de sa mère enceinte de lui. Naissance, éducation, songe de Bernard sur la Nativité.
Extrait(s)
chap. 45.47 (SC 548, p. 159.161)
45. Dans le temps de notre noviciat, lors d’une absence de notre père, je commençai d’être malade dans mon corps et déprimé dans mon esprit. Je sais que Satan me réclama pour me cribler comme le froment (Lc 22, 31). Mais ce qui m’arrivait ne demeura pas caché au père : connaissant parfaitement en esprit tout ce qui se passait dans mon cœur, comme je l’appris après son retour, il pria pour moi afin que ma foi ne défaille pas (Lc 22, 32). (…)
Le bienheureux Albéric, qui est aujourd’hui abbé au lieu-dit La Bénissons-Dieu, atteste qu’un événement semblable se produisit pour lui alors qu’il était novice. Car, ébranlé par une tentation soudaine et très violente, il fut tout près de tomber, quand le vénérable Bernard, qui était à un jour de marche de là, connaissant tout cela par une révélation du Seigneur, se leva de nuit, à l’heure même, et se mit en route rapidement pour le réconforter.
47. Dans le bourg du diocèse d’Auxerre qui s’appelle Clamecy, tandis qu’une foule de gens atteints de fièvre, selon la coutume, demandait du pain bénit, Gérard, un clerc qui à tort se croyait savant, outrageait avec des railleries la foi des simples. Lors même qu’il parlait ainsi, il fut saisi d’une très grave fièvre et obligé de suivre jusqu’à Auxerre l’homme de Dieu qui s’en allait. Faisant pénitence, il obtint avec beaucoup de prières cette même bénédiction qu’il avait dénigrée.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
187
après
Adélaïde de (duchesse de Lorraine) : I, 34
elle n’est appelée que "duchesse de Lorraine", c’est pour cela sans doute qu’elle n’est pas dans l’index
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