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SC 544
Guillaume de Saint-Thierry
Exposé sur l'Épître aux Romains. Livres I-III
décembre 2011Texte latin (CCM 86/A) de Paul Verdeyen, s.j. — Introduction, traduction et notes par Yves-Anselme Baudelet, o.s.b.
Révision assurée par Yasmine Ech Chael.ISBN : 9782204097581386 pagesLa plus risquée des Lettres de Paul, par le grand cistercien et un amoureux de la grâce.Présentation
Redécouvert au siècle dernier, connu surtout pour sa fameuse Lettre d'or longtemps attribuée à son ami Bernard de Clairvaux, Guillaume de Saint-Thierry attire aujourd'hui l'attention de nombreux chercheurs. Son Exposé sur l'Épître aux Romains, encore peu connu, fournit la clef doctrinale de sa théologie mystique. On en trouvera dans ce volume les trois premiers livres, qui commentent les chapitres 1 à 6 de l'Épître aux Romains. Guillaume s'y attarde en particulier sur la théologie naturelle, le péché des hommes et son jugement par Dieu, les figures d'Abraham et du Nouvel Adam, l'importance du baptême et ses conséquences pratiques pour la vie du chrétien.
L'introduction du volume fournit un plan détaillé de l'œuvre et en étudie la théologie, spécialement l'anthropologie, avant d'en montrer l'importance pour la spiritualité de Guillaume. Plus encore qu'un travail exégétique, l'Exposé sur l'Épître aux Romains est le fruit de la lectio divina de son auteur et nous donne un bel exemple de la « théologie monastique » pratiquée au XIIe siècle.
Paul Verdeyen, jésuite, a longtemps enseigné à l'Université d'Anvers (Centre Ruusbroec).
Yves-Anselme Baudelet, bénédictin, profès de l'abbaye S. Guénolé de Landévennec (France), est depuis 1981 en résidence au Prieuré S. Benoît (Haïti).
Le mot du directeur de Collection
Au moment où la collection publie le grand commentaire d’Origène sur cette même épître, il n’est pas sans intérêt, comme un écho lointain qui mêle le neuf et l’ancien, de voir comment, en plein XIIe siècle, un auteur bénédictin très proche des cisterciens commente à son tour cette épître. On peut penser de fait que, via Augustin qu’il connaît bien, l’auteur médiéval a hérité un peu du vieux maître alexandrin, mais son monde est tout autre, même si les préoccupations spirituelles de l’un et de l’autre peuvent converger. Ce volume, premier d’un ensemble de deux, couvre en trois livres les six premiers chapitres de l’Épître aux Romains. Son exégèse est avant tout spirituelle, faite pour le cloître et non pour l’école, désireuse de chanter l’œuvre de la grâce divine à la suite de l’Apôtre. Au passage (en commentant Rm 1) sont écornés les philosophes, qui « ont pensé qu’on pouvait trouver au pays de la raison Celui qu’on ne trouve qu’au royaume de la charité » (I, 50), mais qui, néanmoins, ont cheminé autant qu’ils l’ont pu vers l’idée de Dieu : il leur a manqué l’humilité, estime l’auteur, et ils n’ont aperçu Dieu que de loin. Le croyant, lui, a le privilège de la grâce, dont l’action est ainsi décrite : « Dieu supporte et soutient celui qui pèche, il inspire et prépare la conversion, il met aussi parfois le pécheur dans le besoin, il guérit la volonté, il aide la faiblesse. Et quand il a tout fait, il en attribue tout le mérite à son bénéficiaire ! » (II, 54). Plus que des propos de théologie, l’auteur veut faire entrer le lecteur dans une expérience, que le livre III illustre : il s’agit d’être en paix avec Dieu, pénétré de sa charité dont la croix est la manifestation extrême ; alors on peut méditer sur le contraste des deux Adam et opter pour la vie nouvelle de la grâce. Guillaume a perçu, en commentant Paul, combien ce dernier voulait lui-même accompagner chacun dans sa propre conversion plutôt qu’enseigner une doctrine : l’enseignement suit, et non provoque, ce cheminement. Le monde monastique ne l’a jamais oublié.
(B. Meunier, 2012)
Bernard Meunier
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