• SC 51 bis

    Syméon le Nouveau Théologien

    Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques

    décembre 1980

    Introduction, texte critique, traduction et notes de Jean Darrouzès, a.a., avec la collaboration de Louis Neyrand, s.j.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
    Deuxième édition (remplace le n° 51 paru en 1958)
    ISBN : 9782204053938
    218 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    Les éclats d'une vie spirituelle pensée comme une expérience mystique, à Constantinople en l'an mil.

    Présentation

    Dans ce livre, le lecteur découvrira avec bonheur le langage traditionnel et les notions courantes de la spiritualité orientale.

    À travers ces petits « chapitres » qui approfondissent les différents aspects de la vie spirituelle, Syméon ne s’adresse pas seulement aux moines, mais à tous les chrétiens qui veulent faire l’expérience de l’amour de Dieu. Sans jamais parler de lui, c’est son expérience qu’il nous livre. Il nous présente la vie spirituelle, non comme une théorie, mais, comme un acte vital. Syméon insuffle, dans ces conseils traditionnels, un esprit nouveau, un enthousiasme, une espérance, une certitude : le Christ nous a mérité de vivre de l’union à Dieu, qui nous est assurée par l’Esprit-Saint. Lui-même a vu la lumière de Dieu l’envahir et le transformer. Aussi veut-il être le témoin des merveilles que la grâce opère dans les âmes et de cette présence de Dieu en l’homme, qui ouvre son cœur à l’amour du prochain.

    Le Père Darrouzès est augustin de l'assomption.

    Louis Neyrand (1915-2012), s.j., membre de l’équipe des « Sources Chrétiennes », est l’auteur ou le réviseur de très nombreux volumes. Il a notamment publié Syméon le Nouveau Théologien avec Joseph Paramelle, et plus récemment Apponius avec Bernard de Vregille.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Recueil évidemment factice de pensées diverses, groupées en deux centuries, séparées l’une de l’autre par 25 chapitres concernant la gnose et la théologie, les seuls à donner une impression d’unité. Leur place au centre de l’ouvrage en souligne l’importance : ils expriment la pensée la plus intime de Syméon sur la nature et les conditions de l’union à Dieu, telle qu’il la conçoit à partir de son expérience personnelle. Cette union n’est vraie que si, grâce au renoncement et à l’observation des préceptes, l’âme parvient à la jouissance de la lumière divine et en a conscience. Dépourvu de construction logique, le recueil n’a rien d’un manuel théorique de vie spirituelle : son originalité est de présenter la vie spirituelle comme l’expérience mystique d’une âme qui a atteint les sommets de la perfection chrétienne. Son but est de conduire le lecteur à la sublime contemplation de Dieu et de l’amener à son tour à faire la même expérience, à la fois sensible et consciente, de l’union à Dieu.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Après une tentative infructueuse pour rentrer au monastère du Stoudios à Constantinople, Syméon fut moine puis abbé du monastère de Saint-Mamas à Chypre à la fin du Xe siècle, avant d’être exilé en 1009 près de Constantinople. Il a laissé, outre des catéchèses et des hymnes, des réflexions morales et spirituelles rédigées en brefs « chapitres » réunis en centuries (ensembles de 100 chapitres, mais la centurie 2 n’en a que 25). Ces chapitres et ces centuries sont un genre littéraire traditionnel (voir déjà évagre au IVe siècle) qui impose une écriture brève (quelques lignes), mais les chapitres peuvent parfois être regroupés selon une progression, ou des ensembles thématiques. Cette œuvre de Syméon se divise en 3 « centuries » : Chapitres pratiques et théologiques (101), Autres chapitres, gnostiques et théologiques (25), Autres chapitres théologiques et pratiques (100). L’unité est factice et les thèmes abordés très divers : recommandations morales, conseils pour la vie spirituelle. Les thèmes traditionnels de la littérature monastique ancienne se retrouvent plus ou moins rapidement abordés.

     

    Les sujets pouvant changer à chaque chapitre, on ne donne ici que quelques repères :

    Première centurie. Comment les personnes divines résident en nous ; qu’est-ce qu’implique la foi ; fuir le monde ; les armes des démons ; du bon usage d’un maître spirituel ; tentations et pureté du cœur ; comment marcher dans la crainte de Dieu ; l’acédie ; l’humilité, remède aux tentations ; le cheminement de l’intelligence, du monde visible à l’invisible ; indifférence, impassibilité, humilité ; savoir où on en est dans la vie spirituelle.

    Deuxième centurie. Sensibilité à Dieu et sensibilité aux choses ; ce que fait en nous la présence de Dieu ; jusqu’où on peut voir Dieu ; profondeur de la mer et profondeur de la contemplation ; l’illumination de l’intelligence par Dieu, ses effets ; sa possibilité dépend de nous ; s’instruire par les écritures ; monde sensible et monde intelligible : rapport de l’être humain à l’un et à l’autre.

    Troisième centurie. Les croyants sont tous solidaires dans leur rapport à Dieu ; humilité et componction : leurs effets, leurs contrefaçons ; le détachement, la manière de l’atteindre en mourant aux joies et peines du monde ; bienfaits de la crainte du châtiment et nécessité de la dépasser ; comment se préparer à la révélation de Dieu, dépassement des passions, docilité à l’Esprit, pureté de cœur. être mort au monde ; effort de l’être humain et concours de Dieu, action de l’Esprit ; l’âme épouse du Christ, les fiançailles spirituelles et leurs exigences ; la grâce de l’Esprit, gage des fiançailles : comment la conserver ou la perdre ; égale valeur des genres de vie et des vertus pratiquées : ce qui compte est la disposition intérieure ; l’aide de Dieu à qui s’approche de lui ; accomplir les œuvres de Dieu en renonçant à sa volonté propre ; l’Esprit fait mépriser les richesses du monde ; grandeur de la grâce ; seul le détachement permet de supporter l’adversité et le mépris ; se laisser guider par l’Esprit, rechercher l’impassibilité ; but de l’incarnation ; le baptême nous libère du démon ; la vraie pratique de la charité ; le Christ s’est assimilé au pauvre. Celui qui se tient tout près de Dieu devient un livre inspiré pour les autres.

    Extrait(s)

    Cent. 1, 75, SC 51, p. 61 : Chaque fois que l’intelligence est emportée par la présomption et s’y enfonce et que dans son excitation elle s’imagine être quelque chose, aussitôt la grâce qui l’éclairait invisiblement se retire et la laisse bientôt vide ; elle reçoit aussitôt la preuve de sa propre faiblesse car les passions se précipitent alors sur elle comme des chiens sauvages et cherchent à la dévorer ; embarrassée, ne sachant où fuir pour être saine et sauve, elle se réfugie par l’humilité auprès de qui peut la sauver, le Seigneur.

    Cent. 2, 1, SC 51, p. 71 : Le contemplatif ressemble au courtisan qui évolue au palais royal dans l’éclat du vêtement le plus digne du roi ; familier du roi, il lui parle quand il veut et à chaque instant il apprend de vive voix ses ordres et ses volontés.

    Cent. 2, 8 -9, SC 51, p. 107-109 :

    8. Celui qui est élevé par l’empereur de la pauvreté extrême à la richesse, qui a été revêtu par lui d’une dignité illustre et d’un uniforme splendide, qui a reçu l’invitation de se tenir en face de lui, celui-là considère l’empereur avec affection et l’aime plus que tout comme son bienfaiteur ; il examine attentivement l’uniforme qu’il a revêtu, il prend conscience de sa dignité et reconnaît la richesse qui lui est échue. Ainsi le moine qui a abandonné sincèrement le monde et les affaires du monde et qui s’est approché du Christ, qui a senti clairement l’appel et a été élevé au sommet de la contemplation spirituelle par la pratique des comman­dements, celui-là voit Dieu en personne sans erreur possible et il examine attentivement le changement survenu en lui, car il voit continuellement la grâce de l’Esprit l’entourer de clarté, cette grâce qui s’appelle le vêtement et la pourpre impériale, ou plutôt qui est le Christ lui-même, s’il est vrai que ceux qui croient en lui revêtent le Christ.

    9. Celui qui s’est enrichi de la richesse céleste, je veux dire la présence et l’inhabitation de Celui qui a dit : « Moi et mon Père nous viendrons et nous ferons en lui notre demeure », celui-là sait, de la connaissance de l’âme, la grandeur de la grâce qu’il a reçue ainsi que la grandeur et la beauté du trésor qu’il porte dans le palais de son cœur. Conversant avec Dieu comme un ami avec un ami, il se tient tout confiant en présence de Celui qui habite dans la lumière inaccessible.

    Errata

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    Remarques

    218

    l. 4 ab imo

     

     

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