• SC 497

    Anonyme

    Les lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II (312-438) Vol. 1
    Code théodosien - Livre XVI

    septembre 2005

    Texte latin par Theodor Mommsen. — Traduction par Jean Rougé †. — Introduction et notes par Roland Delmaire, avec la collaboration de François Richard et d'une équipe du GDR 2135.

    Révision assurée par Marie-Gabrielle Guérard.
    ISBN : 9782204079068
    524 pages
    De Constantin en 312 jusqu'à Théodose II en 439, les lois qui régissent l'empire et la chrétienté en ce siècle où tout change.

    Présentation

    Le livre XVI du Code Théodosien rassemble un grand nombre des lois émises en matière religieuse par Constantin et ses successeurs jusqu'à Théodose II, qui en fit faire le recueil. Sont concernés les cultes traditionnels, le judaïsme, mais surtout l'Église, dont les empereurs, eux-mêmes chrétiens, s'appliquent à consolider la position. La politique religieuse impériale se donne à suivre au rythme même de son évolution, avec ses avancées, ses repentirs, ses reprises inlassables devant les résistances, ses étapes décisives et ses limites volontaires.

    Une longue introduction, des annexes, des annotations très détaillées complétant la traduction, plusieurs index permettent de lire avec le plus grand profit ces textes législatifs d'accès souvent difficile.

    Un second volume contiendra les lois religieuses impériales dispersées dans les autres livres du Code Théodosien, ainsi que les lois dites Sirmondiennes.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    La publication du livre XVI du Code Théodosien (SC 497, 524 pages) s'inscrit dans le même projet éditorial que celui des histoires ecclésiastiques : il s'agit en effet de rendre plus accessibles à ceux qui travaillent sur l'antiquité tardive chrétienne, historiens de l'Église ou du Bas-Empire, mais aussi éditeurs de textes patristiques, les documents indispensables à une juste compréhension des textes. A cet égard, le livre XVI du Code Théodosien revêt une importance capitale : il réunit, en effet, la plus grande partie des lois impériales relatives aux chrétiens, depuis l'époque de Constantin jusqu'à celle de Théodose II. Dernier livre du Code Théodosien et entièrement consacré à la religion, le livre XVI comporte 11 chapitres et présente 201 extraits de lois. Après avoir défini, dans un premier chapitre, la foi catholique, celle que professent, à Rome, le pape Damase et, à Alexandrie, l'évêque Pierre, et précisé que les églises doivent être remises aux seuls adhérents de la foi catholique, le Code traite longuement des privilèges accordés aux Églises et aux clercs (c. 2), puis plus longuement encore des hérétiques (c. 5) et des schismatiques (c. 6), et aussi des apostats (c. 7). Viennent ensuite les chapitres consacrés aux Juifs (c. 8 et 9) et aux païens (c. 10). Le livre s'achève sur un court chapitre consacré à la religion catholique, où sont précisées les limites de la juridiction ecclésiastique.

    D'autres lois impériales concernant la religion sont dispersées dans d'autres livres du Code : elles seront réunies dans un second volume qui contiendra également les Constitutions sirmondiennes et une quinzaine de lois émises entre 312 et 438 – date de la promulgation du Code Théodosien – figurant dans le Code Justinien. Ainsi en deux volumes, sous le titre un peu long mais explicite de Lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, disposera-t-on de l'essentiel de la législation religieuse des empereurs. Pour compléter cet ensemble, il faut recourir aux histoires ecclésiastiques, aux lettres des empereurs, conservées dans diverses collections, et aux inscriptions.

    L'édition magistrale de Theodor Mommsen rendait inutile une nouvelle édition du texte latin. C'est sur cette édition qu'a été faite et revue la traduction de Jean Rougé (†), professeur d'histoire romaine à l'Université Lumière Lyon 2 et le premier responsable de notre équipe CNRS. L'introduction et les notes sont dues à Roland Delmaire, professeur d'histoire romaine à l'Université de Lille, avec la collaboration de François Richard, professeur d'histoire romaine à l'Université de Nancy, et d'une équipe de spécialistes du Code Théodosien. Chaque loi est présentée avec sa date et son destinataire et fait l'objet d'une bibliographie, tandis que des notes de bas de pages fournissent les éclaircissements nécessaires. Outre une introduction d'une centaine de pages et des tableaux qui permettent immédiatement de connaître l'objet de chacune des lois religieuses du Code Théodosien, cette édition comporte plusieurs annexes – sur les hérésies et les schismes mentionnés dans le livre XVI, sur le date des lois relatives aux Juifs, sur les lois contre les donatistes, etc. –, une liste des empereurs de 313 à 438, un glossaire des termes techniques, des titres et des fonctions au Bas-Empire, un index des noms propres et un index thématique. Il est hors de doute que cette édition sera désormais l'édition de référence pour le livre XVI du Code Théodosien.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Les deux volumes édités sous le nom de Lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II donnent l’essentiel de la législation religieuse des empereurs. Jusqu’en 438, il n’existait pas de recueil officiel du droit romain hors des XII Tables et de l’Édit perpétuel, synthèse des édits du prêteur rédigée à l’initiative de l’empereur Hadrien. Les juges devaient s’appuyer sur leur propre connaissance de la jurisprudence, ou sur celle des juristes leur servant d’assesseurs. C’est pour combler ce manque qu’en 429, l’empereur d’Orient Théodose II décida de la rédaction d’un code valable en Orient et en Occident regroupant toutes les constitutions à valeur générale émises depuis le règne de Constantin. Le résultat final, connu sous le nom de Code Théodosien, ne donne pas le texte intégral, ni même des extraits, des lois collationnées, mais davantage des résumés des textes législatifs. Le livre XVI – dernier livre - du Code, objet du présent volume, n’est pas la seule partie de l’ouvrage à aborder les questions religieuses, mais il est le seul à ne porter que sur ces questions. C’est pourquoi il a été édité séparément.

    Le texte critique latin est celui de T. Mommsen, P. Meyer et P. Krüger (1905), à l’exception de quelques émendations présentées à la fin de l’introduction. Chaque loi est présentée avec sa date et son destinataire et fait l’objet d’une bibliographie.

    Le livre XVI du Code Théodosien revêt une importance capitale : il réunit, en effet, la plus grande partie des lois impériales relatives aux chrétiens, depuis l’époque de Constantin jusqu’à celle de Théodose II. Il comporte 11 chapitres et présente 201 extraits de lois. Après avoir défini, dans un premier chapitre, la foi catholique, celle que professent, à Rome, le pape Damase et, à Alexandrie, l’évêque Pierre, et précisé que les Églises doivent être confiées aux seuls adhérents de la foi catholique, le Code traite longuement des privilèges et dispenses de charges accordés aux Églises et aux clercs – tout en rappelant l’interdiction de fuir les responsabilités de la vie publique ou de la collecte d’impôts en entrant à ce seul but dans les rangs du clergé. Il traite aussi du droit d’asile dans les églises et du droit des églises de recueillir des successions ; de la définition du sacrilège ; des jours fériés créés pour les fêtes chrétiennes et des amnisties liées aux fêtes de Pâques. Plus longuement, il s’intéresse aux hérétiques et schismatiques : il n’y a pas moins de 36 sectes reconnues comme hérésies listées dans le livre et plus d’une vingtaine de mots latins pour les désigner. Sont présentées des interdictions de réunion et de célébration, mais aussi des interdictions civiles (héritage, service militaire, etc) qui les frappent ; il est aussi question des apostats. Viennent ensuite les chapitres consacrés aux juifs : juridictions des tribunaux juifs, protection des synagogues, pratique du sabbat, etc, mais aussi l’interdiction d’épouser un chrétien, de posséder des esclaves chrétiens ou de circoncire des enfants nés dans une famille qui n’est pas juive ; puis les chapitres consacrés aux païens, et notamment les dispositions à adopter vis-à-vis de leurs fêtes et lieux de culte. Le livre s’achève par un court chapitre consacré à la religion catholique, où sont précisées les limites de la juridiction ecclésiastique.

    Extrait(s)

    (1, 2, p. 115)

    Les empereurs Gratien, Valentinien, et Théodose Augustes. Édit au peuple de Constantinople. Nous voulons que tous les peuples régis par le gouvernement de Notre Clémence pratiquent la religion transmise aux Romains par le divin apôtre Pierre, telle que se manifeste jusqu’à maintenant la religion qu’il a enseignée. Il est clair que c’est celle que suivent le pontife Damase et Pierre, évêque d’Alexandrie, homme d’une sainteté apostolique, à savoir que nous devons croire, selon l’enseignement des apôtres et la doctrine de l’Évangile, en une divinité unique, Père, Fils et Saint-Esprit, dans une égale majesté et une sainte Trinité. Nous ordonnons que ceux qui suivent cette loi soient rassemblés sous le nom de chrétiens catholiques ; quant aux autres, insensés et fous, nous jugeons qu’ils doivent supporter l’infamie attachée au dogme hérétique, que leurs assemblées ne reçoivent pas le nom d’Églises, que, frappés tout d’abord par la vengeance divine, ils le soient ensuite par le châtiment de notre action inspirée par la volonté céleste.

    Donné le 3 des calendes de mars, à Thessalonique, sous le consulat des Augustes Gratien pour la 5e fois et Théodose pour la 1e fois (28 février 380).

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    57

    l. 6

    n’avaient

    n’avait

     

    83

    l. 5

    créée en 324 et comme d’interdiction généralisée

    interdiction générale, en 324,

     

    512

    l. 11

    Mnyzus

    Mnizus

     

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