• SC 410

    Pacien de Barcelone

    Écrits

    novembre 1995

    Introduction, texte critique, commentaire et index par Carmelo Granado, s.j. — Traduction par Chantal Épitalon et Michel Lestienne.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
    ISBN : 9782204052399
    393 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    Les péchés commis après le baptême peuvent-ils être pardonnés ? La position d'un évêque à la fin du 4e siècle.

    Présentation

    On doit à Jérôme de savoir que Pacien fut, au IVe siècle, évêque de Barcelone. À cela se résume presque toute notre information sur l'homme, dont l'œuvre atteste qu'il disposait d'une solide culture classique. On trouvera, réunis dans le présent volume, tous les écrits de Pacien parvenus jusqu'à nous : un De paenitentibus, un De baptismo, deux lettres adressées à un disciple de Novatien, Simpronien, et un traité dirigé contre les novatiens, destiné lui aussi à réfuter leurs positions concernant la pénitence postbaptismale. Chacun de ces opuscules et chacune de ces lettres abordent, en effet, sous une forme différente, le problème de la pénitence, sujet fort débattu dans l'Église primitive, et notamment la question de savoir si le pardon des péchés commis après le baptême est ou non légitime. On connaît la position rigoriste de Tertullien, surtout après son passage au montanisme. Pacien fut amené à préciser la sienne à l'occasion de son débat avec Simpronien, qui épousait les thèses de Novatien et refusait toute pénitence post-baptismale.

    Cette œuvre, pour la première fois traduite en français dans son intégralité, est d'une grande importance pour l'histoire du dogme, avec l'émergence de la notion de « péché originel », et un témoignage précieux sur la discipline pénitentielle en usage dans l'Église d'Espagne au IVe siècle.

    Carmelo Granado, professeur à la Faculté de Théologie de la Compagnie de Jésus à Grenade, a fourni le texte critique de la présente édition ainsi que l’introduction et le Commentaire. Chantal Épitalon et Michel Lestienne, ingénieur de recherche au CNRS, ont assuré la traduction du texte latin.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    À la vérité, nous savons très peu de choses de l'homme que fut cet évêque de Barcelone au IVe s., en dehors des deux brèves notices que consacre Jérôme, dans ses Hommes illustres, à notre Pacien et à son fils Dexter. Son œuvre en revanche nous a été presque tout entière conservée, et le lecteur trouvera, réuni sous le titre d'Écrits, ce qui en reste : un Exposé sur les pénitents, une homélie Sur le baptême, deux Lettres et un écrit, adressé comme elles à Simpronien, pour réfuter le traité qu'il lui a envoyé et dans lequel il défend les thèses de Novatien relatives à la pénitence postbaptismale, d'où son titre, Contre le traité des novatiens.

    En réalité, ces opuscules constituent un véritable corpus traitant de la pénitence, une question abondamment, et parfois âprement, débattue dans l'Église primitive : existe-t-il la possibilité d'une pénitence après le baptême ? L'Église peut-elle pardonner le péché mortel ? Peut-elle réadmettre les pécheurs en son sein ? Dans ce débat, Pacien occupe une place importante aux côtés de Tertullien, de Cyprien – deux auteurs dont il s'inspire beaucoup – et d'Ambroise.

    Outre l'importance de ces Écrits pour l'histoire de la doctrine pénitentielle, telle qu'elle se définit et se précise dans les premiers siècles jusqu'à Augustin, nous avons là un témoignage précieux sur les pratiques et la discipline relatives à la pénitence dans l'Église d'Espagne au IVe siècle.

    (J.-N. Guinot, 1995)

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Les manuscrits des écrits de Pacien sont au nombre de six, parmi lesquels un manuscrit que le compilateur Florus de Lyon annota abondamment. Le florilège manuscrit que composa Florus complète la tradition textuelle de cette œuvre.

    Aucun indice sûr ne permet de dater les écrits de Pacien, si ce n’est qu’ils sont assurément postérieurs à 343.

    L’œuvre, qui nous a été presque tout entière conservée, montrent en Pacien un homme cultivé, ouvert à la culture profane, patient, qui préfère tenter de persuader plutôt que d’entrer dans la polémique. Sous le titre d’Écrits, le volume 410 réunit tout ce que nous connaissons de lui : un Exposé sur les pénitents, une homélie Sur le baptême, deux Lettres et un écrit, adressé comme les lettres à Simpronien, pour réfuter le traité que ce dernier lui a envoyé et dans lequel il défend les thèses de Novatien relatives à la pénitence postbaptismale, d'où son titre, Contre le traité des novatiens. Nous savons aussi par Jérôme que Pacien composa un traité nommé Le cerf, contre la tradition du déguisement en animal pour la fête du nouvel an, mais cet écrit est aujourd’hui perdu.

    Ces opuscules constituent un corpus traitant de la pénitence, une question abondamment, et parfois âprement débattue dans l'Église primitive : existe-t-il la possibilité d'une pénitence après le baptême ? L'Église peut-elle pardonner le péché mortel ? Peut-elle réadmettre les pécheurs en son sein ? Dans ce débat, Pacien occupe une place importante aux côtés de Tertullien, de Cyprien - deux auteurs dont il s'inspire beaucoup - et d’Ambroise. Outre l’importance de ces Écrits pour l'histoire de la doctrine pénitentielle, telle qu'elle se définit et se précise dans les premiers siècles jusqu’à Augustin, le volume constitue un témoignage précieux sur les pratiques et la discipline relatives à la pénitence dans l’Église d'Espagne au IVe siècle.

    Extrait(s)

    Contre le traité des Novatiens, 2, 1-2 (p. 209)

    « Allons », diras-tu, « combattons à coup de citations, frappons à coup d’arguments ! » Mais moi, jusqu’à présent en sécurité, grâce à la continuité de l’Église, satisfait de la paix dans l’antique assemblée, je n’ai pas appris le goût de la controverse, je n’ai pas recherché d’arguments pour le combat. Toi, après t’être détaché du reste du corps et séparé de la mère, pour pouvoir rendre raison de ton acte, tu scrutes tous les recoins des livres en fouineur persévérant, tu sollicites tous les passages obscurs puis tu jettes le trouble sur tout ce qui est assuré. Nos prédécesseurs n’ont rien mis d’eux-mêmes en question, notre assurance elle-même nous laisse à découvert ; de ton côté, tout ce que tu avances a été muni de fortifications.

    21, 1-3 (p. 257)

    À quoi vous sert-il de vous figer dans une morgue orgueilleuse et sévère, de raidir des cous altiers, de vous contorsionner le visage, de vous boucher les oreilles et les yeux devant les malheureux ? Et vous, je vous le demande, n’êtes-vous jamais tombés ? N’y a-t-il aucune tache sur vos consciences ? aucun fétu, je vous le demande, dans vos yeux ? « Qui pourra se glorifier d’avoir un cœur chaste, ou d’être pur du péché ? » 2. Vous êtes, j’imagine, justes, bienveillants, tempérants, vos membres sont tous sains, votre corps entier est intact, vous n’avez pas besoin de médecin, ni de remède pour la maladie. Entrez de suite au ciel, engagez-vous dans l’entrée du paradis : le glaive est abaissé. Interdisez à tant de peuples des nôtres, qui confessent le Dieu unique, l’accès aux dons qui sont vôtres. 3. Et s’il en est tout autrement que ne le font croire mensongèrement votre implacable rigueur en toutes choses et votre cruauté, comprenez alors, novatiens, que Dieu peut prendre en pitié, qu’un remède, fût-il tardif, s’offre aux pitoyables frères qui avouent leur passé, que ce blessé, laissé de côté par le lévite et le prêtre, peut être soigné par le Christ, que l’Église ne doit pas refuser ses prières aux humbles, que le prêtre doit tendre les mains aux frères dignes de pitié.

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    11

    l. 9 en partant de la fin

    Ecclésiastique

    Ecclésiastiques

     

    15

    l. 16

     

    A. ANGLADA ANFRUNS, Le Vaciano in Codicilim Lugdunensi 5804 et Vitigotensi 2, dans Vetera Christianorum 43, 2006, 31-52

    Ajout à la bibliographie

    26

    l. 12

    posés

    posé

     

    26

    n. 3

    dès mon enfance je l’avais appris

    dès mon enfance, je l’avais appris

     

    27

    l. 18

    Tract. 2, 12

    Tract. 2, 1-2

     

    30

    l. 5 en partant de la fin

    lettre au païens

    lettre aux païens

     

    33

    l. 13

    d’esclavage (1, 4)

    d’esclavage (1, 4).

     

    33

    l. 24

    qu’il eut péché

    qu’il eût péché

     

    42

    n. 4

    CÉSAIRE

    CÉSAIRE

    La première majuscule doit être plus grande que les suivantes.

    45

    n. 2

    Wholeb

    Wohleb

     

    48

    n. 2, l. 3 en partant de la fin

    fills

    fils

     

    50

    avt-dern. ligne

     

    témoignent

     

    58

    l. 14

    Ex 32, 11

    Ex. 32, 11

     

    62

    dernière ligne

    alllusion

    allusion

     

    62

    l. 2 en partant de la fin

    auxquel

    auxquels

     

    64

    l. 4

    eu

    eue

     

    65

    l. 4

    ὂ ἐστιν

    ὃ εστιν

     

    66

    l. 9 en partant de la fin

    trouvé

    trouvés

     

    68

    l. 5 en partant de la fin

    ausi

    aussi

     

    69

    l. 14

    Il

    Ils

     

    74

    l. 13

    soumision

    soumission

     

    95

    l. 24

    8, 1

    8, 1,

     

    112

    l. 6 en partant de la fin

    Reper-torios

    Repertorios

     

    133

    l. 6 en partant de la fin

    communauté

    Fraternité

     

    135

    l. 10

    leur organes

    leurs organes

     

    136

    l. 5 en partant de la fin

    barbarum

    barbarus

     

    137

    l. 9

    communauté

    Fraternité

     

    143

    l. 15

    donnez lui

    donnez-lui

     

    169

    l. 7

    Lerne

    Lernes

     

    209

    l. 3

    Apellès

    Apelle

     

    217

    l. 20

    il la tue, la corrompt, la ride.

    il le dérobe, le corrompt, le ride.

     

    219

    l. 13

    l’Esprit-Saint

    l’Esprit Saint

     

    219

    l. 8

    communauté

    Fraternité

     

    231

    l. 7 en partant de la fin

    montrés

    montrées

     

    259

    Dernière ligne

    honnie

    bannie

     

    263

    l. 17

    quelques uns

    quelques-uns

     

    267

    l. 3 en partant de la fin

    Souvent l’insignifiance convient mieux à ce qui est grand

    Pourtant on ne prête pas attention à ce qui est grand

     

    287

    l. 20

    confesion

    confession

     

    323

    l. 17

    Cluanensis

    Cluanum

     

    355

    n. 3

    mentioin

    mention

     

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