• SC 406

    Irénée de Lyon

    Démonstration de la prédication apostolique

    février 1995

    Introduction, traduction et notes par Adelin Rousseau.

    Réimpression de la première édition
    ISBN : 9782204051101
    412 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    L'essentiel de la foi, ou le Christ annoncé par les Écritures, dans une catéchèse dès le 2e siècle.

    Présentation

    Remplace : SC 62 – Irénée de Lyon, Démonstration de la prédication apostolique

    « Tel est le chemin de la vie », dit, à la fin du petit livret de la Démonstration, Irénée, évêque de Lyon dans la seconde moitié du IIe siècle. Il vient ainsi de reprendre succinctement, en faveur d’un ami qu’il appelle Marcien, son grand ouvrage : il a laissé les hérésies de côté, et s’applique sobrement à mettre en relief les aspects positifs de la doctrine chrétienne. Celle-ci, appuyée sur l’Ancien et le Nouveau Testament, conduit, à travers les vérités qu’elle transmet, droit au but du chemin, à la Vie. Ce livret eût été perdu sans la traduction arménienne dans laquelle il a été précieusement conservé.

    Il convenait d’en refondre entièrement l’édition, car d’heureuses publications de fragments arméniens ces dernières années ont apporté des éléments d’information qui exigeaient un nouvel examen du texte. À cet examen, le P. A. Rousseau, déjà éditeur de la grande œuvre d’Irénée et spécialiste de l’arménien, s’est livré avec le talent et la minutie qu’on lui connaît. Le résultat en est cette publication où latin, grec, arménien se côtoient et se renforcent pour donner une traduction française qui devrait satisfaire aussi bien les savants férus d’authenticité que les chrétiens qui veulent se nourrir de la pensée d’Irénée.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Ce volume SC 406 donne de la Démonstration de la prédication apostolique d'Irénée de Lyon une édition entièrement refondue, faite à partir d'une relecture des manuscrits arméniens qui nous ont transmis ce texte, et destinée à remplacer le SC 62, depuis longtemps épuisé. À cette nouvelle édition, le Père Adelin Rousseau, moine de l'abbaye d'Orval en Belgique, et traducteur du Contre les hérésies du même Irénée dans la collection Sources Chrétiennes, travaillait avec ardeur et enthousiasme depuis plusieurs années, et le résultat devrait satisfaire le lecteur le plus exigeant. Il pourra même connaître la teneur exacte du texte arménien, sur lequel a été faite la traduction française, grâce à la version latine très littérale qui en est donnée, en regard de cette dernière. Ainsi, sachant que l'arménien décalque fidèlement le grec d'Irénée, sera-t-il possible, même aux non-arménisants, de remonter souvent jusqu'au texte original.

    Dans cet ouvrage, il ne s'agit plus pour l'évêque de Lyon de combattre les hérésies, mais d'exposer simplement et de façon relativement brève la doctrine chrétienne, afin « d'affermir la foi » d'un ami, Marcien. Au terme de son ouvrage, il l'invite sans doute à fuir les doctrines hérétiques, mais lui rappelle surtout que « la prédication de la vérité », inaugurée par les prophètes, poursuivie par le Christ, puis par les apôtres, est désormais confiée à l'Église qui la remet à chaque chrétien.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    La Démonstration de la prédication apostolique est une catéchèse d’Irénée, à base d’écriture, que nous ne connaissions jusqu’en 1904 que par une mention d’Eusèbe dans son Hist. ecclésiastique (V, 26). Le Christ y est prêché essentiellement à partir des prédictions de l’Ancien Testament, que le Nouveau testament vient confirmer. On ne sait quand Irénée a écrit cette œuvre, probablement postérieure à l’Adv. Haereses car bien des remarques semblent des allusions brèves à des développements qu’on y trouve ; elle a pu servir de support à la formation des catéchumènes et vise à instruire des fondements scripturaires de la foi tout lecteur intéressé.

    Le texte de la Démonstration, perdu en grec, ne nous est parvenu qu’en arménien, dans un unique manuscrit découvert en 1904 à érévan, le Maténadaran 3710 (XIIIe siècle, le même ms. qui nous donne en arménien les deux derniers livres de l’Adv. Haereses). On a, depuis, trouvé aussi des fragments de cette version arménienne dans le Galata 54 (XIVe siècle, Bibl. du Patriarcat arménien d’Istanbul), un manuscrit qui contient une compilation de textes patristiques traduits en arménien, compilation faite probablement au VIIe siècle.

     

    L’œuvre est en deux parties : après une préface à un ami (1-3a), Marcien, destinataire du texte, Irénée expose d’abord la foi chrétienne (§3b-42a), puis montre qu’elle s’appuie chaque fois sur des prédictions de l’Ancien Testament (42b-97) avant de conclure sur la nécessité de croire au Père, au Fils et au Saint-Esprit (98-100).

    La première partie reprend d’abord les articles du credo (la « règle de foi » du baptême) : Dieu créateur, son Verbe et le Saint-Esprit ; le baptême donné en leur nom ; l’histoire du salut : création du monde et de l’être humain ; commandement de Dieu et désobéissance des humains ; leur histoire entre mal et salut : Caïn, Noé, Babel, Abraham, Moïse, le don de la Terre, tout cela montrant à la fois les alliances de Dieu et les infidélités du peuple. La suite est centrée sur l’incarnation, la mort et la résurrection du Fils de Dieu devenu fils de David, jusqu’à l’envoi des Apôtres.

    La deuxième partie donne les « preuves » vétérotestamentaires des articles de foi : la préexistence du Fils dans les théophanies de l’AT, la naissance virginale de celui qui est issu de Juda, de Jacob, de Jessé et de David, entré dans Jérusalem comme un roi d’Israël ; ses miracles, ses souffrances imposées par tous ses ennemis, sa mort et sa résurrection, son ascension à la droite du Père ; la prédication des Apôtres et la conversion des nations.

    Extrait(s)

    p. 83

    1. Sachant, mon cher Marcien, ton zèle pour la piété, qui seule conduit l’homme à la vie éternelle, je te félicite et je fais des vœux pour qu’en gardant intacte ta foi, tu plaises à Dieu, ton Créateur. Que ne nous est-il permis d’être toujours ensemble, de nous assister mutuellement et d’alléger les embarras de la vie terrestre par un entretien continu sur d’utiles sujets ! Aussi, puisqu’en ce moment nous sommes corporellement éloignés l’un de l’autre, autant qu’il était possible nous n’avons pas voulu différer de nous entretenir par écrit un moment avec toi et de t’exposer succinctement la prédication de la vérité afin d’affermir ta foi. Nous t’envoyons donc une sorte de mémoire sommaire, afin que par ce peu tu parviennes à beaucoup, qu’à l’aide de ce modeste écrit tu embrasses tous les membres du corps de la vérité et qu’à travers cet abrégé tu reçoives les preuves des choses divines : de la sorte, tu porteras comme fruit ton propre salut, tu confondras tous les tenants d’opinions fausses et, à quiconque voudra la connaître, tu présenteras en toute assurance notre parole en son intégrité et sa pureté.

    (Dém. 12, SC 406, p. 101)

    Ayant fait l’homme maître de la terre et de tout ce qu’elle renfermait, Dieu, secrètement, l’établit aussi comme maître des serviteurs <les anges> qui s’y trouvaient. Cependant ceux-ci étaient dans leur état adulte, tandis que le maître, à savoir l’être humain, était tout petit, car il n’était encore qu’un enfant et il lui fallait, en grandissant, parvenir à l’état adulte. Par ailleurs, afin que son éducation et sa croissance se fassent dans les délices, il lui fut préparé un séjour meilleur que ce monde, l’emportant sur lui par l’air, la beauté, la lumière, la nourriture, les plantes, les fruits, les eaux et toutes les autres choses nécessaires à la vie : cet endroit avait nom Paradis.

    Telles étant la beauté et l’excellence de ce paradis, le Verbe de Dieu s’y promenait assidûment et s’y entretenait avec l’être humain, préfigurant ce qui était à venir, à savoir qu’il habiterait avec les humains, s’entretiendrait avec eux et se rendrait présent à eux pour leur enseigner la justice. Mais l’homme n’était alors qu’un petit enfant, n’ayant point encore le jugement mûr : c’est d’ailleurs pourquoi il fut facilement trompé par le séducteur.

    Errata

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    Remarques

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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