• SC 396

    Jean Chrysostome

    Sur l'égalité du Père et du Fils
    Contre les anoméens. Homélies VII-XII

    janvier 1994

    Introduction, texte critique, traduction et notes par Anne-Marie Malingrey.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et du Centre National des Lettres.
    ISBN : 9782204048521
    378 pages
    Le credo de Nicée pour les nuls, ou l'éloquence vivante de « Bouche d'or ».

    Présentation

    Les six homélies éditées dans ce volume : Sur l'égalité du Père et du Fils ont, malgré la différence du titre, un lien étroit avec les homélies Sur l'incompréhensibilité de Dieu (SC 28 bis). Ce sont deux aspects complémentaires du mystère chrétien. L'incompréhensibilité de Dieu s'impose en même temps que son existence. Mais l'Incarnation de Dieu en ce monde est un défi à la raison humaine, et c'est pourquoi les hommes ont tant de peine à accepter, la divinité de Jésus.

    Dans l'évangile (Matthieu 11, 4 et 12, 8), le Christ donne comme preuve de sa divinité les miracles accomplis au cours de sa vie publique. À son tour, Jean Chrysostome voit dans ces miracles, la meilleure réfutation de l'hérésie et les met en valeur avec toutes les ressources de son éloquence, tantôt fidèle aux règles de la rhétorique, tantôt se laissant aller à une parole spontanée.

    C'est Montfaucon qui a réuni ces textes pour la première fois. Les sources manuscrites variant avec chaque homélie, l'éditeur actuel a été amené à consulter quarante-huit manuscrits. Il ne prétend pas pour autant, avoir retrouvé le texte original.

    L'ensemble que forment ces homélies avec celles qui sont contenues dans le n° 28 bis offre une catéchèse où se trouve exposé l'essentiel de la foi chrétienne. Selon le vœu de Jean Chrysostome (Cat. II, 1, au peuple d'Antioche, PG 49, 231), puissent-elles résonner longtemps dans les âmes.

    Anne-Marie Malingrey, professeur émérite à l'université Charles-de-Gaulle de Lille, est une spécialiste reconnue de la littérature grecque chrétienne et de l'œuvre de Jean Chrysostome.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    La publication de six homélies de Jean Chrysostome Sur l'égalité du Père et du Fils (SC 396) a marqué pour la Collection le début de l'année 1994. Par rapport aux homélies Sur l'incompréhensibilité de Dieu (SC 28 bis), elles forment comme le second volet d'une même catéchèse: après avoir montré que « la sagesse des hommes » est incapable de saisir l'essence de Dieu, que peuvent seuls connaître le Fils et l'Esprit, Jean Chrysostome s'attache à établir – pour réfuter les assertions de tous ceux qui, à la suite des ariens, s'efforcent d'une manière ou d'une autre de diminuer la divinité du Christ – que le Père et le Fils possèdent la même puissance, le même pouvoir et par conséquent la même essence.

    Cette édition, comme celles des homélies Sur l'incompréhensibilité de Dieu, est due à A.-M. Malingrey, à qui une longue fréquentation de l'œuvre de Jean Chrysostome permet de guider avec sûreté le lecteur dans un débat théologique et christologique souvent complexe. Elle apporte en outre la preuve que le grand prédicateur, trop exclusivement perçu d'ordinaire comme un moraliste, a su être aussi un grand théologien.

    Jean-Noël Guinot

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Ces six homélies font partie depuis l’édition de Montfaucon d’une série artificielle plus large, sous le titre d’Homélies contre les anoméens ; par rapport aux cinq homélies Sur l’incompréhensibilité de Dieu (CPG 4318), le savant bénédictin y a vu comme le second volet d’une même catéchèse ; il y avait adjoint également une douzième pièce, l’homélie sur saint Philogone, non retenue ici, mais comme il l’avait placée en 6e position, la numérotation, conservée dans ce volume, présente les six dernières comme les homélies VII à XII, car les VII et VIII sont jointes, sous ces numéros, aux 5 premières dans une partie des manuscrits. Pour ces deux homélies, le texte est ici édité d’après 10 témoins (sur 74 recensés) ; pour la IX, d’après 11 (sur 25) ; pour la X, d’après 8 (sur 8) ; pour la XI, d’après 10 (sur 36) ; pour la XII, d’après 10 (sur 18).

    Dans cet ensemble composite, A.-M. Malingrey situe les neuf premières homélies à Antioche en 386-387, et les deux dernières à Constantinople, après 398. Après les Contre Eunome de Basile et de Grégoire de Nysse, il s’agit non plus de s’adresser directement au chef de file des anoméens – ainsi nommés parce que pour eux le Fils est de nature « dissemblable » au Père –, mais aux chrétiens dont la foi pouvait être en danger. La prédication de Jean s’inscrit ainsi dans la lignée des Discours théologiques de Grégoire de Nazianze, mais avec un public plus large et plus divers. Les homélies Sur l’incompréhensibilité de Dieu s’en prenaient à la prétention des anoméens à connaître l’essence de Dieu ; les homélies VII à XII évoquent la vie et les miracles du Christ comme des signes et des garants de sa divinité et de son égalité avec le Père : « Dieu inaccessible dans son essence, Dieu proche dans son Incarnation, tel est le paradoxe du christianisme. »

    Les six homélies sont les suivantes :

    Homélie VII : Que le Fils est consubstantiel au Père (De consubstantiali, CPG 4320)

    Homélie VIII : Sur la demande de la mère des fils de Zébédée (De petitione matris filiorum Zebedaei, CPG 4321)

    Homélie IX : Sur Lazare mort depuis quatre jours (In quatriduanum Lazarum, CPG 4322)

    Homélie X : Sur les prières du Christ (De Christi predcibus, CPG 4323)

    Homélie XI : Contre les anoméens (Contra Anomoeos homilia XI, CPG 4324)

    Homélie XII : Sur la divinité du Christ (De Christi diuinitate, CPG 4325)

    Extrait(s)

    Dans la captatio beneuolentiae de l’homélie X, Jean commente ainsi la parabole des talents (Mt 25,14-30, p. 241-243) :

    « Dans les contrats de ce monde, le débiteur gagne à ce que le créancier ait oublié ; mais dans les conventions spirituelles au contraire, il est avantageux pour celui qui doit acquitter une dette importante que ceux à qui elle doit être payée se souviennent constamment de celle-ci. Dans le premier cas, en effet, la somme rendue quitte celui qui paye et passe à celui qui reçoit et l’avoir de l’un diminue, tandis qu’augmente celui de l’autre ; dans les affaires spirituelles, il n’en va pas ainsi, mais il est possible à la fois de s’acquitter de sa dette et de garder son avoir ; mais ce qui est encore plus admirable, c’est que, si nous payons nos dettes aux autres, c’est alors surtout que nous possédons ce bien. En effet, si, après avoir enfoui mon trésor dans ma pensée, je le garde constamment sans partager avec personne, mon gain diminue, les ressources s’amoindrissent ; mais si je les offre à tous, si je les fais partager à beaucoup et si je mets en commun tout ce que je sais, les richesses spirituelles augmentent à mon profit. Et qu’il en soit ainsi et que celui qui partage avec les autres augmente son trésor, tandis que celui qui cache tout le produit de son travail le fait diminuer, en sont témoins ceux-là auxquels ont été confiés les talents […].

    Apportons à nos frères ce que nous avons de bon et mettons-le en commun avec tous, mais ne le dissimulons pas. En effet, lorsque nous partageons avec d’autres, c’est alors que nous nous enrichissons davantage nous-mêmes. »

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    8

    n. 1, l. 10

    e

    è

     

    8

    n. 1, l. 11

    Anoméens

    anoméens

     

    26

    n. 1, l. 14

    ignorée

    inspirée

     

    65

    l. 13 ab imo

    Monacensis gr. 180

    Monacensis gr. 190

     

    92

    l. 8 ab imo

    Holkam inc.

    Holkam 41 inc.

     

    93

    l. 6

    13963

    1396

     

    106

    l. 4 ab imo

    Mosquensis

    Monacensis

     

    106

    l. 7 ab imo

    Vlad. 105

    Vlad. 165

     

    157

    n. 2, l. 2

    PG 44

    PG 44

     

    157

    n. 2, dernière ligne

    n. 2

    n. 3

     

    175

    l. 21

    les sages disent aux folles

    les folles disent aux sages

     

    214

    n. 1

    Λάξαρον

    Λάζαρον

     

    241

    Dernière ligne

    par devers

    par-devers

     

    251

    l. 16

    qui ne dépend pas seulement des lieux, mais aussi des circonstances

    pas seulement solitude de lieu mais d’affaires

     

    271

    l. 5 ab imo

    disions-nous

    disions, nous

     

    329

    l. 5

     

     

    La traduction de ἠλίθιος  est manquante.

    353

    l. 9 ab imo

    ou

     

Volumes SC connexes

Du même auteur

  • SC 595
    Grec

    Panégyriques des martyrs, tome I

    P. AllenN. Rambault
    juin 2018
    Le spectacle du martyre devient le lieu de la grâce : quand « Bouche d'Or » fait parler des voix qui n'ont plus de bouche.
  • SC 562
    Grec

    Homélies sur la résurrection, l'Ascension et la Pentecôte. Tome 2

    N. Rambault
    septembre 2014
    « Chaque jour est une fête » : un plaidoyer pour une spiritualité du quotidien.
  • SC 561
    Grec

    Homélies sur la résurrection, l'Ascension et la Pentecôte. Tome 1

    N. Rambault
    novembre 2013
    « Chaque jour est une fête » : un plaidoyer pour une spiritualité du quotidien.
  • SC 560
    Grec

    Homélies sur l'impuissance du diable

    A. Peleanu
    octobre 2013
    Non, le mal n'est pas naturel, et oui, l'homme est libre, dit Jean « Bouche d'or ».
  • SC 433
    Grec

    Sermons sur la Genèse

    L. Brottier
    octobre 1998
    L'éminente dignité de l'homme et de la femme dans la création, par Jean Bouche d'or.
  • SC 366
    Grec

    Trois catéchèses baptismales

    A. PiédagnelL. Doutreleau
    octobre 1990
    Sur le seuil du Royaume des cieux, les futurs baptisés d'Antioche écoutent Jean Bouche d'or.
  • SC 362
    Grec

    Sur Babylas

    M.A. SchatkinC. BlancB. GrilletJ.-N. Guinot
    mars 1990
    Plus fort qu'un empereur païen, l'évêque d'Antioche mort en martyr ! Une virulente apologie du christianisme, par Jean Bouche d'or.
  • SC 348
    Grec

    Commentaire sur Job, tome II

    H. Sorlin
    novembre 1988
    « Être un homme: c'est là un premier éloge ». Job, modèle du chrétien pour Jean Bouche d'or.
  • SC 346
    Grec

    Commentaire sur Job, tome I

    L. NeyrandH. Sorlin
    juin 1988
    « Être un homme: c'est là un premier éloge ». Job, modèle du chrétien pour Jean Bouche d'or.
  • SC 304
    Grec

    Commentaire sur Isaïe

    J. DumortierA. Liefooghe
    juin 1983
    L'esprit et la « liberté de langage » du prophète, vus par Jean Bouche d'or.
  • SC 300
    Grec

    Panégyriques de saint Paul

    A. Piédagnel
    novembre 1982
    « L'imitation de saint Paul », ou la vie chrétienne selon Jean Bouche d'or.
  • SC 277
    Grec

    Homélies sur Ozias

    J. Dumortier
    février 1981
    « Saint, Saint, Saint ! » Le cri de ravissement sans fin des Séraphins… et des chrétiens.
  • SC 272
    Grec

    Sur le sacerdoce

    A.-M. Malingrey
    janvier 1980
    Les fausses confidences et les vrais conseils d'un pasteur qui inspire les prêtres depuis 15 siècles.
  • SC 188
    Grec

    Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants

    A.-M. Malingrey
    mai 1972
    Une méthode moderne pour le caté : inspirée par le païen Pseudo-Plutarque, elle est signée de Jean Chrysostome au 4e siècle !
  • SC 50 bis
    Grec

    Huit catéchèses baptismales inédites

    A. Wenger
    décembre 1970
    À Antioche, cette année-là, les nouveaux baptisés resplendissent plus que le ciel étoilé.
  • SC 28 bis
    Grec

    Sur l'incompréhensibilité de Dieu

    J. DaniélouA.-M. MalingreyR. Flacelière
    décembre 1970
    Croire tout savoir sur Dieu, quelle folie ! Cinq bijoux d'éloquence, par Jean Bouche d'or.
  • SC 13 bis
    Grec

    Lettres à Olympias

    A.-M. Malingrey
    décembre 1968
    Entre la diaconesse et l'évêque exilé, l'amitié et la foi résistent à la distance et aux persécutions.
  • SC 138
    Grec

    À une jeune veuve. Sur le mariage unique

    B. GrilletG.H. Ettlinger
    juin 1968
    Se remarier, ou rester veuve ? La réponse du fils d'une jeune veuve qui a choisi de le rester.
  • SC 125
    Grec

    La Virginité

    H. MusurilloB. Grillet
    décembre 1966
    Le mariage, c'est bien, la virginité, c'est mieux : Jean Chrysostome s'explique.
  • SC 117
    Grec

    À Théodore

    J. Dumortier
    avril 1966
    Un moine est parti et veut se marier ? Jean « Bouche d'or » tente de le faire revenir.
  • SC 103
    Grec

    Lettre d'exil

    A.-M. Malingrey
    décembre 1964
    Il n'est point de pire mal que celui qu'on se fait à soi-même, écrit l'évêque persécuté et bientôt abandonné à la mort.
  • SC 79
    Grec

    Sur la providence de Dieu

    A.-M. Malingrey
    décembre 1961
    Le scandale du mal, médité par l'évêque persécuté et bientôt abandonné à la mort.