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SC 386
Didyme l'Aveugle
Traité du Saint-Esprit
octobre 1992Introduction, texte critique, traduction, notes et index par Louis Doutreleau, s.j.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.ISBN : 9782204046114449 pagesIndisponible chez notre éditeurAu 4e siècle, l'autre traité grec sur le Saint-Esprit, avec celui de Basile.Présentation
Tandis que, dans la seconde moitié du IVe siècle, ces princes de la théologie que sont les Cappadociens faisaient retentir bien au-delà de leur lointaine Asie les accents vigoureux de la foi indéfectiblement attachée à la divinité du Saint Esprit, il se trouvait qu'en bordure des déserts de l'Égypte, aux portes mêmes d'Alexandrie, un homme sans titre et sans fonction ecclésiale, un fragile de l'existence puisque les circonstances l'avaient privé de la vue dès l'âge de cinq ans, Didyme l'Aveugle, menait, après la mort de saint Athanase, pour les besoins de la foi menacée, le même combat que ses grands contemporains. Il était, de par sa cécité, entouré d'amis, de « frères » disait-il, et c'est avec la timidité des humbles qu'il avait entrepris, à leur prière, cet essai de pensée chrétienne sur le mystère de l'Esprit. L'arianisme hissait le saint Esprit au plus haut sommet des anges et le rabaissait du même coup au rang des créatures ; il fallait lui rendre sa place divine au sein de la Trinité. La prodigieuse mémoire de Didyme ne lui fit amener pas moins de 311 citations de l'Écriture ; sur elles, il appuya une réflexion théologique qui, moins avancée, n'eut pas l'impact de la cappadocienne, mais n'en présente pas moins, pour nous, une étape importante dans le développement de la pneumatologie.
L'essai a été perdu en grec. Il nous a été conservé que dans la traduction latine de saint Jérôme, et c'est ce qui fit sa notoriété en Occident. Il n'avait jamais été traduit en français ; il en avait bien besoin, comme aussi de la toilette critique et impitoyable à laquelle il a fallu le soumettre, – le lecteur s'en apercevra !Louis Doutreleau, s.j., collabore aux Sources Chrétiennes depuis 1958.
Le mot des Sources Chrétiennes
De même qu'on doit à la traduction de Rufin d'Aquilée de connaître le commentaire d'Origène sur le Cantique des Cantiques, c'est à Jérôme que revient le mérite d'avoir traduit, et par là-même sauvé d'une disparition complète, ce commentaire de Didyme, un Alexandrin du IVe siècle, disciple d'Origène et grand connaisseur de l'Écriture. Cette édition est due à L. Doutreleau, un des meilleurs spécialistes de Didyme, dont il a publié plusieurs commentaires à partir des papyrus découverts à Toura. À l'époque où s'élabore la théologie de l'Esprit, notamment grâce aux Cappadociens et à Basile de Césarée, la réflexion de Didyme représente un essai de synthèse important sur la question.
(J.-N. Guinot, 1992)
Jean-Noël Guinot
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Didyme écrit son traité dans le sillage des Lettres à Sérapion d’Athanase, à l’époque où la logique arienne, poussée à ses limites, nie à travers les pneumatomaques la divinité de l’Esprit (vers 370-375). Les adversaires de Didyme ne sont pas les Tropiques d’Athanase, de la région de Thmuis, mais des Alexandrins qui sont certainement plus avisés et plus nombreux.
L’ouvrage est d’une seule pièce, sans division en chapitres ni paragraphes. Toute la démonstration prouve la divinité de l’Esprit et son égalité avec les autres personnes de la Trinité (Didyme emploie le mot homoousios adopté par le concile de Nicée en 325). Il est conservé dans la tradition latine par Jérôme, qui l’a traduit dès 385.
Les manuscrits les plus anciens sont perdus, mais leur descendance est très nombreuse : 61 manuscrits dans les bibliothèques actuelles d’Occident, du Xe au XVe siècle, qui ont été rangés en 6 familles.
La tradition imprimée commence en 1500 avec la parution d’un simple fascicule réunissant différents textes, et où le traité n’occupe que les f. 12-24. Ont suivi les éditions de Bruno Amerbach (1516), de Jean Praël (1531), de Marius Victorinus (1571), de Margarin de La Bigne (1575), puis de Jean de Fuchte (1614), de Martianay en 1706 et Vallarsi en 1735 (que Migne a reproduite).
Le nombre de manuscrits et d’éditions est la preuve du succès de ce traité, qui a influencé Ambroise de Milan et Augustin et a joué son rôle dans la querelle du filioque, jusqu’au Moyen Âge.
On peut définir le traité comme un cours de théologie spirituelle propre à nourrir la foi et l’intelligence du croyant. À première vue, le traité se compose de trois blocs : le premier (1-174), est une exposition ; le second (175-230) est un bloc d’exégèse ; le troisième (231-277), des réflexions complémentaires à tendance légèrement polémique.
Bloc 1 (1-174) : considérations sur l’Esprit seul (10-73), puis en communauté avec la Trinité (74-174), en expliquant sa nature, ses attributs, son mode d’opération, son origine, son envoi, sa mission.
Bloc 2 (175-230) : rédigé d’un point de vue exégétique.
Bloc 3 (231-277) : composé de trois éléments : 1. Petite récapitulation (231-236) ; 2. Polysémie du mot « esprit » (237-257) ; 3. Exégèse de textes bibliques concernant le fait que le diable aussi peut pénétrer dans les âmes.
Conclusion (272-277).
Le texte est présenté avec son introduction par Jérôme.
Extrait(s)
Identité de nature du Père, du Fils et du Saint-Esprit
165-166 Aussi faut-il savoir maintenant, comme nous l’avons com- pris plus haut en parlant des natures des incorporels, que l’Esprit Saint reçoit du Fils ce qui appartenait à sa nature. Et cela ne signifie pas qu’il y a un donneur et un receveur, mais une seule substance, puisqu’il est rapporté du Fils qu’il reçoit du Père tout ce qui fait qu’il subsiste. Le Fils, en effet, n’est pas autre chose que ce qui lui est donné par le Père, et l’Esprit Saint n’a pas d’autre substance que ce qui lui est donné par le Fils.
Mais la raison d’être de ces propos est de nous amener à croire que, dans la Trinité, la nature de l’Esprit Saint est la même que celle du Père et du Fils.(p. 266-267)
130. Par là apparaît clairement, comme nous l’avons souvent déjà dit, que le Seigneur et l’Esprit Saint n’ont qu’une seule volonté et une seule nature et que, dans l’appellation d’Esprit, il faut comprendre qu’il y a aussi le nom de Seigneur.
131. En effet, de la même manière que, (dans la lettre) aux Corinthiens, le mot de Dieu apposé à celui de Père et celui de Seigneur apposé à celui de Fils n’enlève ni au Père la Seigneurie, ni au Fils la Divinité, puisque c’est pour la même raison que le Père est Seigneur et que le Fils est Dieu, de même que l’Esprit Saint porte aussi le nom de Seigneur. Et s’il est Seigneur, il est aussi par conséquent Dieu, comme nous l’avons déjà dit peu auparavant lorsque nous avons cité le mot de Pierre à Ananie qui avait retenu l’argent ; la déité en effet est sous-entendue quand on dit « Esprit Saint ».
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11
l. 10
STAIMER E. Die Schrift
STAIMER E., Die Schrift
11
l. 13
Paris Gabalda
Paris, Gabalda
47
l. 5 ab imo
Mettre à la ligne la guillemet.
70
Dernier paragraphe
Donc, arrivé là dans sa réflexion sur la "sortie" (procession), Didyme rencontre le texte de Jn 14,16, où il est dit que le Père enverra au nom du Fils "un autre Paraclet pour qu’il demeure toujours" avec les hommes, § 120. Ce second ou double envoi que semble indiquer l’Evangile ne doit pas mettre le trouble dans la pensée, car il ne peut s’agir, en substance, d’un Paraclet de nature différente. Didyme reprend : "Ne pense pas qu’il faille, à cause d’une distinction d’opération entre le Fils et l’Esprit Saint, conclure à des natures différentes", § 122. Il avait déjà dit au début du Traité : "Selon la diversité des actions et des aspects (efficientias et intellectus), l’Esprit reçoit les noms multiples des biens", § 36. Pour confirmer ici qu’il n’y a pas de différence de nature, Didyme recourt ensuite à des textes de l’Ecriture qui montrent que les missions reçues par le Fils et l’Esprit sont en quelque sorte interchangeables. Tous deux, suivant les cas, intercèdent ou consolent ; des textes de l’A.T. et du N. T. leur donnent tour à tour ces deux rôles de Sauveur et de Consolateur (ou Paraclet) : Didyme met à profit Isaïe, les Psaumes, l’Epître aux Romains, l’Epître aux Hébreux, § 121 - 123. Merveilleuse richesse de l’Ecriture sur laquelle peut se fonder l’unité de la nature du Fils et de l’Esprit, et merveilleuse opportunité de trouver également un texte où le Père est appelé "le Dieu de toute consolation", II Cor. 1,3, participant ainsi comme source à l’opération du Fils et de l’Esprit, § 124. – Mais ce n’est pas par cette interchangeabilité des opérations que nous pouvons fonder la propriété des Personnes au sein de la Trinité.
Le texte de la p. 70 qui forme le dernier paragraphe est à lire de la façon suivante.
91
Premier paragraphe
On pourra penser, en lisant à l’apparat critique du § 230 : « qui totus christus unus est iesus filius dei – qui, tout entier Christ, est l’unique Jésus Fils de Dieu », que c’est une glose, car selon la note 25 de Mingarelli, reproduite par Migne, il est dit qu’un manuscrit ancien n’a pas cet élément de phrase. C’est juste, et même nous pouvons dire aujourd’hui que c’est toute une famille qui est dans ce cas, la famille γ ; cependant, ce n’est pas une omission. On verra plus loin, p. 115 et p. 403, le cas qu’il faut faire des deux autres familles, α et β, grossies de textes de ce genre : c’est sur elles qu’il faut faire tomber un soupçon d’interpolation puisque plusieurs autres passages, semblablement anachroniques, nous y convient. Le § 230, quant à lui, est un paragraphe théologique qui pourrait paraître en avance sur son temps, certains l’ont dit ; mais il n’est pas tel qu’il faille le rejeter : toutes les familles le comportent, et il reflète des efforts de formulation qu’il serait injuste de refuser à Didyme qui cherche, dans la logique de sa visée, à expliquer de son mieux ce que nous désignons par l’union des deux natures dans l’unique personne du Christ.
Le texte de la p. 91 qui forme le premier paragraphe est à lire de la façon suivante.
130
n. 10
pl
PL
142
§ 1, l. 2
maxima
maxime
149
§ 7, l. 4
n’obscurcissez
n’endurcissez
151
§ 8, l. 5
c’est-à-dire Πνεῦμα
c’est-à-dire τὸ Πνεῦμα
154
§ 12, l. 6
donorum
bonorum
Corriger l’apparat critique en conséquence.
177
l. 1
dons
biens
177
n. § 37, 2
employé
employé, ou mieux ἐπινοεῖσθαι (comprendre)
180
Apparat critique § 180,1
diuinae BΓΔ
diuinae BΓΔ : diuinam cett. Mi.
183
§ 42, l. 14
honorable
digne des biens
184
§ 44, l. 5
ob
ab
185
§ 43, l. 9
elle
lui
189
§ 49, l. 11-12
et découvre au sens de la vue
et fait découvrir à l’esprit
189
n. § 49, 1
Supprimer la note.
199
§ 61, l. 16
Corps véritable, il ne
Mais corps, il ne
202
§ 65, l. 2
esse.
esse
205
§ 65, l. 9
en tout chose
dans ce tout
209
§ 71, l. 2-3
qu’il y a un autre créateur qye Dieu le Père du Sauveur ;
en dehors du créateur, un autre Dieu, le Père du Sauveur ;
214
§ 76, l. 8
Filii,
Filii
215
§ 76, l. 8
qu’il
puisqu’il
215
§ 76, l. 9-10
du Père et du Fils que l’opération de l’Esprit Saint porte à sa pleinitude,
portée à son accomplissement par l’opération du Père, du Fils et de l’Esprit Saint,
219
§ 81, l. 4
homousia
homoousia
242
§ 104, l. 9-10
Christis
Christus
248
§ 110, l. 12
redit
reddit
256
§ 120, l. 8
alium
non alium
256
Apparat critique § 120,8
non alium V alium AΘ
non alium V : alium autem MYw BCΔ alium AΘ
257
§ 120, l. 7
mais autre
mais pas autre
259
Apparat scripturaire
Is. 9,13
Is. 49,13
271
§ 134, l. 8
Tout-Puissant.
Tout-Puissant. Ce qu’on pourra remarquer facilement en relisant les prophètes.
277
§ 143, l. 9-11
Ainsi, il suffira à celui qui aura reçu l’Esprit de révélation et de sagesse, quand il annoncera les enseignements de la vérité, de se confier, non pas aux moyens humains, mais à ceux de Dieu.
Ainsi, celui qui aura reçu l’Esprit de révélation et de sagesse sera capable de proclamer les enseignements de la vérité, en s’appuyant non sur les moyens humains, mais sur ceux de Dieu.
281
§ 145, l. 16
(consubstantiels)2
(consubstantiels)3
306
§ 180, l. 1
diuinam
diuinae
307
§ 180, l. 1-2
exigée par Dieu et par la loi spirituelle est accomplie
exigée par la loi spirituelle et divine est accomplie
307
§ 180, l. 5
Supprimer la l. 5 qui est en double.
318
§ 194, l. 7
scribit
scribitc
318
§ 194, l. 8
Spiritusc
Spiritusd
318
§ 195, l. 3
uiam
uitam
318
Apparat critique § 195,3
filium
uitam nos (coni. A.R.) : uiam codd. et edd. ǁ filium
319
§ 194, l. 7
meurt
mourrac
319
§ 194, l;9
qui réside en la sagesse de l’Espritc
qui a été placée dans les aspirations de l’Espritd
319
§ 195, l. 4
au chemin de la vérité
à la vie véritable
319
Apparat scripturaire
c. Éz. 18,26
c.Éz. 18,20 ǁ d. cf. Rom. 8,6
320
§ 196, l. 8
frates
fratres
321
§ 196, l. 1-2
De plus, en cet Esprit d’adoption, ceux qui ont reçu ce Dieu pour Père s’écrient, comme le montre la parole suivante : « ...
C’est d’ailleurs en cet Esprit d’adoption que ceux qui l’ont reçu s’écrient que Dieu est leur Père, comme le montre la parole : « ...
331
§ 206, l. 6-7
dit-il, à ces enfants qui se sont dressés et qui ont méprisé
dit-il, à ceux qui ont été engendrés et élevés et qui ont méprisé
333
§ 209, l. 2
Sauveur
Seigneur
357
l. 10
aimés du Christ
aimés par le Seigneur
357
§ 235
lui manifestent sont soit ceux qui implorent le pardon
A ajouter en première ligne de la page, ligne omise.
380
§ 265, l. 1
τὸ μεθοχικόν
τὸ μεθεκτόν
Corriger l’apparat critique en conséquence.
380
Apparat critique, dernière ligne
attestans τὸ μ.
attestans τὸ μεθεκτόν
381
Apparat critique, première ligne
μετ.
μετοχικόν
381
n. § 256,1
τὸ μετοχικόν
τὸ μεθεκτόν
410
col. 2
Sagesse (suite)
Supprimer le sous-titre qui fait double emploi et raccorder les chiffres de la colonne.
415
Dernière ligne
τὸ μετοχικόν
τὸ μεθεκτόν
454
§ Sous-presse
Diatribe contre les
Satire des
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