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SC 38
Clément d'Alexandrie
Les Stromates. Stromate II
décembre 1954Introduction et notes par Pierre-Thomas Camelot, o.p. – Texte grec et traduction par Claude Mondésert, s.j.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.Réimpression de la première édition (2006, 2013)ISBN : 9782204081634260 pagesLa foi et le vrai gnostique, ou les prémices de l'ouvrage ultime de Clément sur le Maître divin, au tournant des 2e et 3e siècles.Présentation
Clément d’Alexandrie, qui écrit un siècle à peine après la mort du dernier apôtre, n’a pas fini de déconcerter, séduire et donner à penser avec cette œuvre chatoyante et audacieuse que sont les Stromates, rédigés vers l’an 200 dans une métropole de l’Orient grec où les religions et les cultures se côtoient. Clément s’adresse à une élite cultivée, férue de philosophie, qu’il invite à se convertir au Logos, Raison divine incarnée en Jésus-Christ.
Le deuxième Stromate est écrit à la gloire de la révélation, sans jamais humilier la raison. Au-delà des connaissances, la foi est assentiment à l’invisible, gnose plus vraie que la gnose. Même l’affectivité, décriée par certains au nom d’une superbe impassibilité, trace par la crainte, la confiance et l’amour un chemin vers Dieu. Par et dans la foi, l’intégralité de l’humain, mutilée par la gnose, est réconciliée et rendue à sa vocation.Pierre-Thomas Camelot, o.p. (1901-1993) fut professeur à la Faculté dominicaine du Saulchoir. Il a donné également à la collection les Lettres d’Ignace d’Antioche et le Contre les païens d’Athanase.
Claude Mondésert, s.j. (1906-1990), un des fondateurs de Sources Chrétiennes, spécialiste de Clément d’Alexandrie, a traduit le Protreptique, les livres II et III du Pédagogue, les Stromates II et IV, et collaboré à de nombreux autres volumes de la collection qu’il a dirigée près de 40 ans.Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Ce second Stromate (sur les 7 conservés), écrit vers le tournant du 2e et du 3e siècle, a pour sujet principal la foi, dans son rapport aux autres vertus. Comme à son habitude Clément mêle beaucoup de thèmes et ne recule pas devant les digressions, donnant à son écrit un caractère de conversation, reflet sans doute des conditions où les Stromates sont nés, lors d’exposés et de questions-réponses devant son public païen et chrétien d’Alexandrie : comme dans le Stromate I, le rapport entre la philosophie grecque et la révélation scripturaire, avec l’évaluation de ce que la première doit à la seconde, est souvent à l’arrière-plan de sa réflexion. Ce second livre traite le sujet non plus du point de vue des apports culturels des barbares (hébreux) aux Grecs, comme dans le livre I, mais du point de vue de l’acte de foi et du chemin de vérité qu’il ouvre à qui y consent ; ce fil directeur n’empêche pas une certaine dispersion des thématiques.
Le texte grec des Stromates est transmis par un seul manuscrit, du 11e siècle, qui a fait l’objet d’une copie au 16e siècle. L’œuvre est exploitée par Eusèbe dans les années 300, puis dans quelques florilèges, une chaîne sur les évangiles et des auteurs tardifs comme Maxime le Confesseur et Jean Damascène (Sacra Parallela).
Contenu
Esprit du livre : s’appuyer sur l’écriture, écrire simplement, dans un but de conversion. La sagesse véritable qu’on trouve chez les auteurs inspirés ; la foi est nécessaire pour penser le vrai, elle ne s’oppose pas à la réflexion. Elle n’est pas libre chez les Valentiniens. La foi donne l’intuition et le critère du vrai, elle guide toute science, elle fait discerner les vraies vertus et la véritable intelligence. La foi engendre les autres vertus ; elle est libre, elle rend juste, elle vient de Dieu.
La crainte inspirée par Dieu (et par la loi) est raisonnable, elle n’est pas une passion comme la crainte ignorante et jalouse des Valentiniens. Toutes les vertus sont ensemble reliées à la foi. Caractère du philosophe chrétien. Le vrai gnostique, fixé dans la foi. Le consentement à la foi, ses effets sur les autres vertus : espérance, amour, crainte.
Qu’il ne faut plus pécher quand on a été pardonné : le repentir. L’acte involontaire n’est pas jugé. Différentes sortes de fautes ; le repentir. En quel sens on prête des passions à Dieu. Notre volonté se sert de notre raison.
La loi de Moïse n’engendre pas une crainte irrationnelle, mais elle élève l’humanité ; exemples divers tirés du Pentateuque et des Proverbes. Le gnostique ressemble à Dieu ; il fait partie du peuple de Dieu, il hérite du royaume. Il se rend endurant par l’ascèse, « méditation de la mort » pour mourir aux passions, qui obscurcissent la lumière de l’intellect ; si on ne vainc pas les plaisirs, on est vaincu par eux : la loi nous aide en suscitant la crainte. Opinions des philosophes païens sur le but de la vie humaine. Opinion de Platon, comparée à l’écriture. Il faut se marier et avoir des enfants, mais dans une tempérance exempte de volupté.
Extrait(s)
Stromate II, 80-81 (p. 97-99)
Garder les commandements, ce qui veut dire les observer sans faute, procure la sécurité de la vie. Il n’est pas possible sans courage d’être endurant, ni sans tempérance d’être continent. Les vertus s’accompagnent réciproquement, et celui qui possède cette compagnie des vertus jouit aussi du salut, qui consiste à bien aller. Il va de soi que si nous parcourions successivement ces vertus, nous pourrions constater, à propos de toutes, que celui qui en possède une à la manière du gnostique les possède toutes, à cause de leur enchaînement réciproque. Ainsi la continence est une disposition à ne dépasser jamais ce qui paraît conforme à la droite raison. Est continent celui qui contient les impulsions non conformes à la droite raison, ou bien celui qui se contient lui-même de manière à n’être pas entraîné au-delà de la droite raison. C’est une tempérance qui ne va pas sans courage : des commandements naissent la prudence qui suit Dieu ordonnateur de toutes choses, et la justice qui imite les dispositions divines ; si nous sommes continents selon cette justice, nous devenons purs et sommes amenés à la piété et à une pratique conforme à Dieu, assimilés au Seigneur autant que nous le pouvons, nous qui sommes mortels de nature. Voici ce que c’est qu’être juste et saint avec prudence. (…)
Celui qui a du zèle a peu de besoins ; à la frontière des natures mortelle et immortelle, il a des besoins à cause de son corps et de sa naissance même, mais il a appris à en avoir peu, grâce à sa maîtrise par la raison.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
27
l. 22
du texte non sans tenir
du texte, non sans tenir
38
Dernière ligne
ἡ ὄρεξις
ἢ ὄρεξις
38
Apparat critique c
ἐννοητικην
ἐννοητικὴν
44
n. 3, l. 4
Top., IV, 5
Top., V, 3
46
l. 8
ὡς τῷ ὄντι βασιλικοὶ οἱ βασιλεῖ
ὡς οἱ τῷ ὄντι βασιλικοὶ βασιλεῖ
46
l. 11
Χριστοῦ <οἱ> Χριστιανοί
Χριστῷ Χριστιανοί
51
l. 25-26
que la foi est science du principe de l’univers, mais sans en être la démonstration
que c’est la foi qui est science du principe de l’univers et non la démonstration
54
§ 27, l. 1
un acte de foi
un acte de la vertu de foi
56
n. 2
Gen. 15, 16
Gen. 15, 6
57
l. 4
εἰκότως <ὡς> πρόχειρον
εἰκότως πρόχειρον
57
n. 3, l. 2
p. 17-19
p. 20 s.
57
§ 31, l. 3
par l’espérance et par la crainte
à l’espérance et à la crainte
63
l. 11
ὡς <ἐπὶ> γεγονότι ἢ ὄντι [ἢ]
ὡς γεγονότι ἢ ὄντι ἢ
64
l. 2
Εὶ
Εἰ
66
n. 3
5, 539, ect.
5, 359, ect.
80
l. 1-2
Τὸν οὖν εἰληφότα (...) ἁμαρτάνειν
" Τὸν οὖν εἰληφότα (...) ἁμαρτάνειν "
80
l. 6
» Χαρδιογνώστης «
« Χαρδιογνώστης »
80
l. 3-4
ceux qui menaient auparavant une première vie païenne
celles de la première vie païenne auparavant
81
§ 58, l. 4
craindre
avoir honte
85
n. 1, l. 1
p. 1233
p. 1223
86
l. 6 ab imo
pardonné
remis
94
l. 12
πάντων τῶν εἰς
πάντων [τῶν] εἰς
94
l. 17
de tous ceux qui se rapportent à une seule idée
de tous à une seule idée
100
l. 8-9
κοινωνίας πολλῶν ὄντων <λόγων> ἀπόχρη
κοινωνίας, πολλῶν ὄντων, ἀπόχρη
Corriger l’apparat critique en conséquence.
100
l. 11-12
Comme on en a beaucoup <parlé> des échanges et des partages, il suffit
Sur des échanges et des partages, il y aurait beaucoup à dire, mais il suffit
124
l. 6
καταρατήσασα
κατακρατήσασα
126
l. 16
σνγγνώμη
συγγνώμη
128
l. 4
ἡνιόχον
ἡνιόχου
135
l. 6 ab imo
« héritiers »
« cohéritiers »
135
n. 1, l. 1
Rom., 4, 17
Rom., 8, 17
139
n. 1, l. 2
Cf. Burn
Cf. Bury
147
Numéro de page
146
147
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