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SC 377
Lactance
Institutions divines, Livre IV
mars 1992Introduction, texte critique, traduction, notes et index par Pierre Monat.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.ISBN : 9782204045728279 pagesUne grande apologie du christianisme, par le « Cicéron chrétien » au début du 4e siècle.Présentation
Dans les trois premiers livres des Institutions divines, Lactance a instruit le procès de l'erreur et de la fausseté, dans le domaine de la religion comme dans celui de la philosophie. Avec le livre IV, il abandonne l'apologétique pour essayer de présenter l'ensemble du christianisme tel qu'il le conçoit, tout à la fois philosophie et religion, fondant sa vérité sur cette unité retrouvée.
S'il continue à respecter les usages classiques de l'argumentation et de la composition, Lactance intègre ici un matériau nouveau, les dossiers scripturaires, empruntés à un ouvrage qui avait très tôt mis en œuvre des citations à des fins polémiques. Le commentaire qui les accompagne conserve également les traces d'une réflexion ancienne, élaborée dans les premiers affrontements entre juifs et chrétiens. Derrière la mise en œuvre cicéronienne de l'ouvrage, on retrouve donc les vestiges, souvent importants, d'un vénérable monument.
À cela s'ajoute la méditation très personnelle d'un maître païen qui, habitué à commenter les exemples des grands hommes, est amené à présenter l'exemple inouï d'un Maître qui pratique ce qu'il enseigne, d'un thaumaturge dont les miracles ne sont pas de simples prodiges, mais une invitation à la conversion, d'un crucifié dont la Croix mesure et sauve le monde.Pierre Monat, professeur de latin à l'université de Franche-Comté, a publié une étude sur Lactance et la Bible, ainsi que les livres I, II et V des Institutions divines.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Institutions divines Livre IV (la vraie sagesse et la vraie religion)
Dans le vaste projet apologétique de Lactance, les trois premiers livres sont consacrés au combat contre la fausse religion, le paganisme, et la fausse sagesse, la philosophie. À partir du livre IV commence la partie la plus originale de l’œuvre, celle qui a longtemps été considérée comme la plus faible : la présentation de l’ensemble du christianisme tel que l’auteur le conçoit, à la fois philosophie et religion qui trouvent leur unité dans la vérité. Le livre IV s’organise selon une superposition de deux plans, celui, familier au maître d’éloquence, de la disputatio, et celui, chrétien, de la regula fidei, que l’on trouve plus particulièrement dans les chapitres 6 à 22. Les articles de cette dernière servirent sans doute de fil conducteur à l’auteur. Leur sont adjoints comme appareil logique des éléments de récit proches de ceux que l’on rencontre dans l’Apologétique, et des testimonia apparentés à ceux de Cyprien, sans en dépendre directement. Si les auteurs classiques – comme Virgile et Cicéron – et les apologistes chrétiens – comme Tertullien et Minucius Félix – sont toujours présents derrière Lactance, les Oracles sibyllins et les textes hermétiques occupent une place beaucoup plus importante que dans les livres précédents. L’organisation et le commentaire des textes bibliques voulu par Lactance s’enracinent sans doute dans l’enseignement d’une église ancienne. Le livre IV dépend aussi, en partie, d’une méditation sur la vie et la mort du Christ dans laquelle une communauté ancienne avait cherché des règles de vie, en quelque sorte d’une catéchèse. Lactance apparaît comme le témoin d’un état de fait ancien et le livre IV constitue un document précieux sur ce qui fut peut-être l’une des premières formulations méthodiques de la foi.
Extrait(s)
(VIII, 12-14, p. 79-81)
Et si quelqu’un s’étonne de ce qu’un Dieu ait pu être engendré de Dieu par l’émission d’une parole ou d’un souffle, dès qu’il aura pris connaissance des paroles sacrées des prophètes, il cessera certainement de s’étonner. Salomon et son père David ont été tout à la foi des rois puissants et des prophètes : cela peut être connu même de ceux qui n’ont pas rencontré les écrits divins : le premier, celui qui régna le plus tard, précéda le sac de Troie de cent quarante ans. Son père, auteur de cantiques divins, dit, dans le Psaume 32 : « Par le Verbe de Dieu les cieux ont été faits, et toute leur vertu par le souffle de sa bouche ». Et également, dans le Psaume 44 : « Mon cœur a émis une bonne parole, et moi je dis mes œuvres au roi », affirmant évidemment que personne d’autre ne connaît les œuvres de Dieu, sinon seulement son fils, qui est le Verbe de Dieu, et qui doit nécessairement régner à jamais.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
237
Note
Il manque dans les notes de la page 237 et dans l’index la référence de la cité de Lucrèce en DI, IV, 28, 13. Il s’agit de De Natura Rerum I, 932 déformé par la mémoire.
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