SC 367

Vita sancti Malachiae episcopi

La Vie de saint Malachie est un ouvrage d’hagiographie, qui sacrifie aux lois du genre (merveilleux), mais un récit circonstancié et très personnel de la vie d’un homme que Bernard a bien connu et d’un ami, mort entre ses bras à l’abbaye de Clairvaux (1148). Dans la vie, riche d’événements, de cet évêque, devenu primat d’Irlande, puis légat du pape pour l’Irlande, sans jamais cesser d’être un moine et de vivre une authentique pauvreté au sein d’une communauté, Bernard montre le déploiement de la grâce divine et trace, non sans intention réformatrice, le portrait du véritable évêque. Plusieurs pièces annexes à la vie de S. Malachie ont été réunies à la fin de ce même volume :

• le Sermon des funérailles de S. Malachie,
• un Sermon sur S. Malachie,
•  une Épitaphe
• un Hymne
• une Lettre de consolation adressée aux moines d’Irlande à l’occasion de sa mort (Ep 374)
• quatre autres Lettres de Bernard à Malachie (Ep 341, 356, 357, 545)

Liber ad milites Templi de laude nouae militiae

Écrit de circonstance, composé (entre 1129 et 1136) à la demande d’Hugues de Payns, fondateur et premier maître de cette nouvelle chevalerie, – le futur ordre des chevaliers du Temple –, pour justifier auprès du public la nouveauté de ces moines-soldats et répondre aux critiques qui les atteignent, l’Éloge de la nouvelle Chevalerie est un traité en deux parties : la première, réservée à la justification de cette nouvelle institution, dresse le portrait du vrai chevalier, mis en parallèle avec la vocation du moine, en l’accompagnant d’une sévère critique de ce qu’est devenu à son époque l’idéal de la chevalerie, et pose la question théologique et morale de la légitimité de la guerre ; la seconde partie, tout entière consacrée à la Terre Sainte dont les Templiers ont pris la défense, propose un itinéraire spirituel à partir de l’évocation de plusieurs lieux évangéliques (Bethléem, Nazareth, le Mont des Oliviers, le Jourdain, Bethphagé, Béthanie, le Calvaire), celle du Saint-Sépulcre fournissant à Bernard l’occasion d’un véritable petit traité théologique du salut obtenu par la mort du Christ (près du tiers de l’ouvrage).

Éloge de la Nouvelle Chevalerie

p. 67

La vie que mènent les chevaliers du Temple. Leur vie édifiante en caserne

Et maintenant, pour l’édification, ou plutôt pour la confusion de nos propres chevaliers, lesquels guerroient non pour Dieu, certes, mais pour le diable, parlons brièvement de la manière dom vivent les chevaliers du Christ, comment ils se comportent tant à la guerre qu’au logis. Cela fera ressortir toute la différence entre la chevalerie de Dieu et celle de ce monde. Pour commencer, d’aucune manière la discipline ne lui fait défaut, et l’obéissance n’y est jamais méprisée. De fait, comme en témoigne l’Écriture, un fils indiscipliné ira à sa perte. De même, « tel un péché de sorcellerie, la rébellion ; tel un crime d’idolâtrie, le refus d’obéissance ». On va et vient au signal du responsable, on se revêt de ce qu’il a donné, sans se permettre de chercher ailleurs vêtements ou nourriture.

Vie de saint Malachie

p. 273

Le passage à Clairvaux

XVI. 37. À moi aussi, durant ce voyage, il m’a été donné de voir cet homme, dont le visage et la parole ont refait mes forces - « j’y ai pris plaisir comme en toutes sortes de richesses ». Et en retour, moi aussi, tout pécheur que je suis, « j’ai trouvé grâce à » ses « yeux », dès ce moment-là et ensuite jusqu’à sa mort, comme je l’ai déjà dit dans le préambule. Lui-même a daigné faire le détour de Clairvaux : la vue des frères lui a point le cœur et ceux-ci ont trouvé une édification peu ordinaire dans sa présence et sa parole. C’est en adoptant ce lieu et nos personnes, et en les gardant au plus intime de lui-même, qu’il prit congé et s’en alla.