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SC 357
Basile de Césarée
Sur le baptême
novembre 1989Texte grec de l’édition U. Neri. — Introduction, traduction et annotation par Jeanne Ducatillon.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres et de l'Œuvre d'Orient.ISBN : 9782204040624323 pagesIndisponible chez notre éditeurY a-t-il des conditions préalables au baptême, ou comment s'y préparer ?Présentation
Ce n’est pas le lutteur intrépide utilisant toutes les ressources de son talent que l’on découvrira dans le De baptismo. L’heure n’est pas de polémiquer contre Eunome, Basile s’adresse ici au milieu tout simple des moines, auquel il manifesta toujours le plus grand attachement. Il leur explique le sens du baptême, question qui les touche directement, car la profession monastique est le renouvellement de la profession baptismale.
Le contenu du livre ne concerne donc pas les rites et la liturgie du baptême, comme pourrait le laisser croire son titre. Le genre littéraire en est, du reste, moins celui d’un traité que celui d’une « causerie » ; après l’exposé de la première partie (livre I), l’entretien se poursuit, de manière assez libre, sous la forme de questions et de réponses (livre II), et le style même de l’ouvrage paraît conserver la marque de l’exposé oral fait par Basile devant son auditoire.
Trop longtemps dédaigné comme inauthentique, ce traité du Baptême exprime bien la même spiritualité exigeante que les autres écrits ascétiques du grand Cappadocien.Agrégée de l'Université, Docteur ès Lettres, Jeanne Ducatillon est Professeur honoraire à l'Université de Grenoble.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
L’authenticité de ce traité a été mise en doute dès 1679, par F. Combefis, mais au terme d’une bataille d’experts de plusieurs siècles, elle ne peut plus être mise en doute.
On peut dater sa rédaction de 366, en raison de son ton paisible (Basile est encore dépendant d’Eustathe dans sa façon d’aborder les thèmes, dans sa lignée ou en s’opposant à lui sans conflit ouvert) et de son thème, qui prolonge celui des Moralia composées vers 360.
Le texte présenté suit dans une très grande mesure l’édition de U. Neri : Basilio di Cesarea. Il battesimo (Brescia 1976).
À la différence des Catéchèses de Cyrille de Jérusalem ou de Jean Chrysostome, l’objet de ce traité en deux livres n’est pas d’expliquer les rites et la liturgie du baptême, mais plutôt de rappeler les dispositions requises pour s’y préparer, sa signification et les obligations qui en découlent, notamment pour des moines – la profession monastique étant le renouvellement de la profession baptismale. Il ne s’agit ni d’une homélie, ni d’un manuel, mais plutôt d’une causerie destinée à des gens d’Église, sans doute des moines. Remarquable est le fait que le texte soit composé pour plus de la moitié de phrases ou expressions de la Bible. Cependant, on peut remarquer l’influence du platonisme et de la pensée stoïcienne à la fois sur la forme et sur le fond.
Deux livres composent ce texte. Le livre I, divisé en trois chapitres, aborde la préparation spirituelle au baptême (se faire disciple du Seigneur), puis le baptême et enfin l’eucharistie. Parmi les thèmes principaux, le baptême d’eau est largement abordé, mais aussi le baptême de feu : l’un donne le sceau de la foi, l’autre la purification dans le sang du Christ. L’eucharistie est le prolongement naturel du baptême, d’autant plus qu’elle lui est associée dans les sacramenta baptismi.
Le second livre reprend les mêmes sujets, en procédant cette fois par 13 questions – réponses.
Extrait(s)
III, I. Par la grâce du Dieu de bonté, les paroles que nous avons rappelées, celles du Fils Monogène du Dieu vivant, celles de ses saints évangélistes et prophètes, celles de l’Apôtre, nous ont suffisamment expliqué la signification du baptême selon l’évangile de notre Seigneur Jésus-Christ, et ainsi il nous a été enseigné que le baptême de feu peut réfuter toute malice et nous rend capables de recevoir la justice selon le Christ, car il inspire la haine du mal et le désir de la vertu. Puis, grâce à la foi nous avons été purifiés de tout péché par le sang du Christ, et, plongés avec l’eau du baptême dans la mort du Seigneur, c’est comme si nous avions déposé une profession de foi écrite attestant que nous sommes morts au péché et au monde, mais vivants pour la justice ; alors, ayant reçu le baptême au nom de l’Esprit Saint, nous sommes nés d’en haut ; nés, puis baptisés au nom du Fils, nous avons revêtu le Christ ; ayant revêtu l’homme nouveau créé selon Dieu, nous avons alors été baptisés au nom du Père et proclamés enfants de Dieu.
Errata
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Texte concerné
Correction
Remarques
68
l. 5
de. la
de la
113
l. 10
pourqoi
pourquoi
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