• SC 337

    Lactance

    Institutions divines, Livre II

    septembre 1987

    Introduction, texte critique, traduction et notes par Pierre Monat.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.
    ISBN : 9782204028141
    231 pages
    Une grande apologie du christianisme, par le « Cicéron chrétien » au début du 4e siècle.

    Présentation

    Dans le livre I des Institutions divines, Lactance a dénoncé l'erreur que constitue, à ses yeux, le polythéisme ; il en a analysé la naissance et les causes, en faisant appel, le plus souvent, aux témoignages des païens eux-mêmes.

    Le livre II nous entraîne à la recherche de « l'origine de l'erreur ». Si le polythéisme a pris forme sous Jupiter, quelques générations avant la guerre de Troie, c'est qu'il était en germe dans la faute originelle, et même, par-delà le temps, dès la création des anges et des démons. Après s'être fait, dans le livre I, historien des religions. Lactance se pose maintenant en anthropologue et même en historien du plan divin sur le monde.

    Le paganisme n'est, en effet, que le refus de l'économie divine. Quand il adore la matière et s'incline devant les démons, l'homme perd sa qualité d'homme, car il a été créé par Dieu pour être debout et se dresser vers le Créateur dont il est l'image. En expliquant à l'homme sa véritable condition, Lactance veut l'inciter à se mettre debout et à élever son regard vers le ciel et vers Dieu.

    Pierre Monat, professeur de latin à l'université de Franche-Comté, a publié une étude sur Lactance et la Bible, ainsi que les livres I et V des Institutions divines. Il prépare actuellement l'édition du livre IV de ce même ouvrage.

    Le mot des Sources Chrétiennes

    Avec le n° 337, l'édition des Institutions divines de Lactance marque un nouveau progrès, puisque désormais trois des sept livres de cette importante œuvre apologétique des temps constantiniens sont maintenant à la disposition du public; comme le Livre I, le Livre II est dû à Pierre Monal, de l'Université de Besançon.

    « Ce deuxième livre, explique Lactance, fera apparaître la source même des erreurs et expliquera toutes les raisons par lesquelles les hommes se sont laissé prendre, pour croire, dans un premier temps, que des mortels étaient des dieux, et ensuite, lorsque leur croyance fut enracinée, pour persévérer dans des religions qu'ils avaient adoptées de façon totalement aberrante. » L'intérêt actuel de cette réflexion, très documentée, n'échappe pas : la tendance idolâtrique n'est pas morte en notre moderne humanité.

    (D. Bertrand, 1988)

    Dominique Bertrand

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Institutions divines Livre II (l'origine de l'erreur)

    Dans le vaste projet apologétique de Lactance, le « Cicéron chrétien » du début du ive siècle, intitulé les Institutions divines, les trois premiers livres sont consacrés au combat contre la fausse religion, le paganisme, et la fausse sagesse, la philosophie. Cependant, ces livres ne sont pas exempts de souci pédagogique. Lactance conserve en effet en permanence le souci de montrer que le polythéisme n’est qu’une déformation du monothéisme primitif. Le livre II entraîne le lecteur à la recherche de l’origine de l’erreur. En effet, si Jupiter a pu se faire passer pour Dieu, c’est qu’un certain nombre de circonstances favorables le lui ont permis. Pour les mettre en lumière, il faut remonter encore le cours de l’histoire, jusqu’à la création de l’homme et sa chute originelle. En raison du rôle joué par le démon dans cet épisode, il est donc nécessaire de remonter au-delà de l’origine du temps, jusqu’à l’apparition des anges et des démons. En montrant aux païens la place qu’ils occupent dans l’ensemble ordonné par le plan divin, Lactance espèce leur faire sentir que celle-ci s’explique logiquement, même si elle ne se justifie pas.

    Le Livre II ne vise pas seulement à montrer la nécessité d’une religion, il veut également expliquer que celle-ci est inscrite dans la nature-même de l’homme. L’apologiste ne cherche pas à avoir raison, il veut réconcilier l’homme avec lui-même. C’est ainsi qu’il fait voir et sentir profondément l’avilissement que représente l’idolâtrie pour l’homme. La démonstration de ce que, derrière les dieux gréco-romains, se cachent les démons, le long exposé de l’histoire du monde et du plan divin, les altercationes successives de Lactance avec toutes les écoles philosophies de l’Antiquité, tout cela participe de l’unité du livre : en rendant un culte aux dieux, sous quelque forme que ce soit, l’homme s’avilit toujours, il s’abaisse.

    Extrait(s)

    (XVIII, 1-2, p. 211)

    Donc, quiconque s’efforce de pénétrer le mystère de l’homme et de tenir compte de sa nature, devra se lever lui-même de la terre, dresser son esprit et diriger ses regards vers le ciel. Qu’il ne cherche pas un dieu sous ses pieds, qu’il ne fouille pas pour trouver sous ses pas ce qu’il adorera, car tout ce qui se trouve plus bas que l’homme est nécessaire inférieur à l’homme ; mais qu’il cherche dans le ciel, qu’il cherche au plus haut, car rien ne peut être plus grand que l’homme, sinon ce qui est au-dessus de l’homme. Or Dieu est plus grand que l’homme : il est donc au-dessus de lui et non au-dessous, et ce n’est pas dans les régions basses, mais dans les régions élevées, qu’il faut de préférence le chercher. Dès lors, il n’est pas douteux qu’il n’y a aucune religion partout où se trouve une statue.

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    109

    l. 23

    s’appellent

    l’appellent

     

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