SC 336

Marcel Metzger est Professeur à la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg.

Voici le troisième et dernier tome des Constitutions apostoliques (n° 336, après les n° 320 et 329, tous les trois édités par Marcel Metzger, professeur à la Faculté de théologie catholique de Strasbourg).

Après une brève présentation des « 85 canons apostoliques » qui achèvent le Livre VIII et l'ensemble de la compilation – chapitre V d'une introduction qui a été distribuée sur les trois tomes –, ce volume offre deux ensembles qui ne manqueront pas d'intéresser ; Livre VII : « La conduite personnelle. L'action de grâces. L'initiation chrétienne » ; Livre VIII : « Les charismes. Les ordinations. Les canons ecclésiastiques ». Une table analytique finale recouvre l'ensemble des Constitutions par un index des thèmes et un index des termes grecs étudiés dans l'introduction et les notes. L'importance de cette édition, reconnue par nombre de recensions, ne saurait être assez soulignée, tant pour l'histoire du peuple chrétien que, plus généralement, pour un meilleure connaissance des sources du droit.

Dominique Bertrand

Constitutions apostoliques Livres VII-VIII

Le livre VII est, dans sa première moitié (ch. 1-32 : traité des deux voies, et 33-38 : bénédictions d’origine synagogale), un développement du texte de la Didachè et, dans la seconde moitié (ch. 39-49), contient des prières et des prescriptions concernant les catéchumènes et le baptême. Le volumineux livre VIII, après quelques lignes sur les charismes, présente les formules des diverses ordinations, de la consécration épiscopale, et le texte particulièrement intéressant d’une liturgie eucharistique dite « clémentine » ; viennent enfin diverses recommandations de discipline ecclésiastique et 85 canons apostoliques reprenant les prescriptions contenues dans tout l’ouvrage.

Deux passages explicitent particulièrement le procédé pseudépigraphique ; le premier donne un sens très concret, à la fois collégial et hiérarchique, à la « succession apostolique » dont les évêques se voient investis (VIII, 3, 2 – 4, 1-3, p. 139-143) :

« Maintenant notre propos nous conduit à la question primordiale de l’organisation ecclésiastique, pour que, recevant de nous cette constitution, vous les évêques que nous avons établis selon la volonté du Christ, vous agissiez en tout selon les prescriptions qui nous ont été transmises, sachant que celui qui nous écoute écoute le Christ, et que celui qui écoute le Christ écoute son Dieu et Père (cf. Lc 10,16), à qui la gloire pour les siècles.

Étant donc réunis ensemble, nous les douze apôtres du Seigneur, nous vous notifions ces divines constitutions sur toute l’organisation ecclésiastique, en présence de Paul, le vase d’élection (Ac 9,15), notre collègue-apôtre, de l’évêque Jacques et des autres presbytres et des sept diacres.

Le premier, moi Pierre, je prescris donc qu’on ordonne évêque, ainsi que tous ensemble nous l’avons fixé plus haut, quelqu’un d’irréprochable en tout, choisi au mérite par tout le peuple. Une fois son nom prononcé et agréé, on réunit le peuple, le presbytérium et les évêques présents, le dimanche ; celui qui a préséance sur tous les autres demandera au presbytérium et au peuple si tel est bien celui qu’ils postulent comme chef. »

Un second passage, presque en conclusion de l’ouvrage, rattache au Nouveau Testament non seulement les deux Lettres attribuées à Clément, mais aussi les Constitutions elles-mêmes (VIII, 47, 85, p. 309) :

« Quant à nos livres, c’est-à-dire ceux de la Nouvelle Alliance <, vous devez vénérer et enseigner> : les quatre Évangiles, comme nous l’avons dit plus haut, de Matthieu, Marc, Luc, Jean, les quatorze épîtres de Paul, celle de Jacques, les trois de Jean, celle de Jude, les deux de Pierre, les deux de Clément et les Constitutions en huit livres, qui vous ont été transmises à vous les évêques par moi, Clément, et qu’il ne faut pas divulguer auprès de tout le monde, à cause des mystères qui y sont présentés ; et nos Actes à nous, les apôtres. »