SC 329

Marcel Metzger est Professeur à la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg.

Le deuxième tome des Constitutions apostoliques contient les livres III (« Les veuves »), IV (« Les orphelins »), V (« Les martyrs »), VI (« Les schismes ») ; l'éditeur, M. l'abbé Marcel Metzger, professeur à la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg, complète ici de deux chapitres capitaux l'introduction commencée dans le premier tome : la théologie et les institutions ecclésiales et liturgiques sous-jacentes à cette compilation canonique.

Dominique Bertrand

Constitutions apostoliques Livres III-VI

Les livres III à VI sont la suite du remaniement de la Didascalie, ou « Doctrine des douze Apôtres », commencée aux livres I et II. Le livre III est principalement consacré aux veuves, avec quelques chapitres sur l’assistance aux pauvres, l’interdiction des ministères ecclésiastiques aux femmes et aux laïcs, le baptême, les diaconesses et les diacres. Le très court livre IV est dévolu orphelins, mais aussi aux dons, à l’éducation des enfants, aux relations entre maîtres et serviteurs, à la soumission aux autorités, aux vierges. Le livre V, sur les martyrs, aborde la solidarité avec les frères persécutés, le sort des apostats, le sens du martyre, la foi en la résurrection, la digne célébration de Pâques et du temps pascal. Le livre VI traite des schismes, en donnant en exemple Moïse et en contre-exemple Simon le Mage, en précisant la doctrine apostolique et le rapport avec la Loi juive ainsi qu’avec des pratiques païennes et en considérant pour finir l’éthique sexuelle, la vie conjugale et le culte funéraire.

Deux exemples permettent d’apprécier et de mettre en perspective certaines dispositions. Le premier est celui des diaconesses, dont l’existence est ainsi justifiée (III, 16, 1-2, p. 155-156) :

« Pour tes collaborateurs, ô évêque, au service de la vie et comme artisans de la justice, choisis des diacres agréables à Dieu et dont tu t’assures dans tout le peuple qu’ils sont dignes et empressés dans tous les besoins du service. Choisis aussi une diaconesse fidèle et sainte pour le service auprès des femmes. Car il arrive parfois dans certaines maisons que tu ne puisses envoyer aux femmes un diacre homme, à cause des incroyants ; tu enverras donc une femme diaconesse, à cause de l’opinion des malveillants. En effet pour bien des services nous avons recours à une femme diaconesse. En premier lieu, pendant l’illumination (baptismale) des femmes ; le diacre leur enduira seulement le front d’huile sainte, après quoi la diaconesse les oindra ; car il ne faut pas que les femmes soient observées par les hommes. »

Le second exemple, sur le mariage des clercs, juge nécessaire de rappeler l’interdiction de la bigamie (VI, 17, 1, p. 347) :

« Nous ordonnons d’instituer comme évêques, presbytres ou diacres des hommes mariés une seule fois, que leurs épouses vivent encore ou soient déjà mortes ; il ne leur est plus permis après l’ordination de se marier, s’ils sont célibataires, ou de s’unir à d’autres femmes, s’ils ont déjà été mariés, mais ils doivent se contenter de celle qu’ils avaient au moment de l’ordination. »