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SC 32 bis
Grégoire le Grand
Morales sur Job, Livres I-II
Première partiedécembre 1975Introduction et notes par Dom Robert Gillet, o.s.b. — Traduction par Dom André de Gaudemaris, o.s.b.
Deuxième édition (remplace le n° 32 paru en 1951)ISBN : 978-2-204-04068-6414 pagesIndisponible chez notre éditeurLe manuel de théologie morale et spirituelle pour tout le Moyen Age latin, par celui qui allait devenir pape à la fin du 6e siècle.Présentation
Grégoire le Grand n’est pas encore pape lorsqu’il écrit les 35 livres de son immense et célèbre œuvre spirituelle intitulée Morales sur Job. Le moine romain vient d’être ordonné diacre par le pape Pélage II, qui l’envoie comme légat à Constantinople entre 579 et 585. C’est là qu’il compose ses Morales, en commentant, oralement d’abord, le livre de Job à la demande de ses frères moines de la capitale d’Orient. Son but est pratique : éclairer chacun sur sa vie intérieure en méditant chaque verset du livre biblique, selon trois sens successivement : le littéral, l’allégorique et le moral, d’après la méthode héritée d’Origène. Job est à la fois la figure de l’Église et celle du Christ, avec lequel Grégoire le compare en permanence ; il est aussi l’athlète qui affronte le démon. Confronté à Job, le lecteur est ainsi renvoyé à sa propre expérience. Le Moyen Âge latin ne cessera de méditer ces textes.
Après une introduction générale à l’œuvre, les deux premiers livres ici traduits commentent le premier chapitre de Job.Dom Robert Gillet, o.s.b., est moine de l’abbaye Sainte-Marie de Paris.
Dom André de Gaudemaris, o.s.b., a traduit les deux premiers livres des Morales.Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Le volume 32bis (1989) est la 3e édition revue et augmentée du texte paru dans la collection en 1952. Le présent volume comprend une introduction fournie, suivie de la Lettre-Dédicace à Léandre de Séville, de la Préface, et des deux premiers livres, commentant Job 1, 1 à 1, 22.
L’introduction caractérise les Moralia comme « la doctrine chrétienne orientée vers la pratique », dans le contexte d’un VIe siècle particulièrement troublé (guerres, épidémies). En 579, Grégoire est ordonné diacre et envoyé comme apocrisiaire à Constantinople ; il y compose (de 579 à 585 environ) les 35 livres des Moralia. Ce sont des conférences monastiques, qui ont été revues ultérieurement par Grégoire, après avoir été prononcées. L’exégèse de Grégoire est à la fois historique, morale et allégorique. En effet, Job est la figure du Christ et de son Église. L’accent est mis sur le progrès spirituel et la vie contemplative, unie à l’action, en même temps que sur la faiblesse humaine et l’impermanence de toutes choses.
Préface : Job a écrit ses faits et gestes sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Pour confondre ceux qui, sous la Loi, ne la respectent pas, Dieu nous donne l’exemple d’un juste païen. Pourquoi des épreuves imposées à un homme vertueux ? les mérites dont Job avait fait preuve dans la prospérité seraient accrus s’il était mis à l’épreuves du malheur. Le diable reçoit donc de Dieu la permission de tenter le juste en l’accablant des pires maux. Job souffrant est la préfiguration du Christ et de l’Église, tête et corps ; l’exégèse s’appliquera, selon les cas, à la tête et/ou aux membres.
Livre I : Job fut bon parmi les méchants (entendons : les païens). Sa lutte spirituelle contre le diable est comparée à celle d’un athlète. Exégèse historique de Jb 1, 1-5, puis sens allégorique (Job figure du Christ), enfin sens moral (mise en pratique de l’enseignement reçu). L’exemple de Job doit nous inciter à ne pas nous attacher aux réalités temporelles afin de nous tourner vers les biens éternels et la contemplation de Dieu.
Livre II : L’Écriture est le miroir dans lequel nous pouvons voir notre visage intérieur, sa laideur et sa beauté, c’est-à-dire mesurer l’avancement de notre progrès spirituel. Commentaire de Jb 1, 6-22. Grégoire traite de la difficulté à concevoir la rencontre et le dialogue de Satan et de Dieu. À travers Job, c’est Dieu que Satan cherche à vaincre. Dieu permet que Job soit livré à la tentation, mais demande à Satan d’épargner sa vie. Successivement privé de ses biens, puis de ses enfants, Job n’en bénit pas moins le Seigneur. Cela figure la venue du Rédempteur, dont Satan cherche à obtenir la Passion. De même, cela s’applique aux tentations que subissent les élus de la part du diable. Ceux-ci reçoivent les dons de l’Esprit (vertus ou encore charismes).
Extrait(s)
Préface, § 6, SC 32bis, p. 145
« Cet homme [Job], donc, doué de tant d’admirables vertus, n’était connu que de soi-même et de Dieu. Sans ses épreuves, il nous serait resté inconnu. Sans doute, cette vertu s’exerça pendant sa vie tranquille, mais ce n’est qu’au choc de la souffrance que le parfum s’en répandit. Celui qui, dans la paix, garda pour lui seul ce qu’il était, dans le malheur rendit sensible à tous la bonne odeur de son courage. Comme un parfum ne peut être senti au loin s’il n’est agité, comme l’encens ne peut dégager son arôme s’il n’est consumé : ainsi le parfum qu’exhalent les vertus des saints ne se fait sentir que dans leurs tribulations.
C’est pourquoi il est écrit dans l’Évangile : “Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : Transportez-vous d’ici, et elle se transporterait.” (Mt 17, 19). Le grain de moutarde ne rend sensible la violence de ses propriétés que si on l’écrase ; tant qu’il est intact, il est doux, mais broyé, il brûle et découvre toute l’âcreté qui se cachait en lui. Ainsi juge-t-on modeste et sans valeur la conduite d’un saint tant que rien ne l’éprouve, mais dès qu’une persécution l’écrase et le broie, il manifeste aussitôt sa brûlante saveur ; tout ce qui en lui paraissait fragile faiblesse se change en ardente énergie ; tout ce que volontairement il avait celé en lui au temps de la tranquillité, les tribulations, en l’ébranlant, le forcent à le manifester. »
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on le ne voit pas
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308
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