• SC 306

    Sozomène

    Histoire ecclésiastique, tome I
    Livres I-II

    novembre 1983

    Texte grec de l'édition J. Bidez – G.C. Hansen (GCS). — Introduction par Guy Sabbah et Bernard Grillet. — Traduction par † André-Jean Festugière, o.p. — Annotation par Guy Sabbah.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.
    ISBN : 9782204021357
    389 pages
    De la conversion de l'empereur Constantin en 324 au règne de Théodose II en 439, une nouvelle « histoire ecclésiastique ».

    Présentation

    Sozomène, originaire de la région de Gaza, a rédigé son ouvrage entre les années 440 et 450. Il avait étudié la rhétorique et le droit (sans doute à Beyrouth) et il exerçait à Constantinople la profession de juriste ou d'avocat. Son Histoire commence par un exposé détaillé du règne de Constantin : la conversion de l'empereur, la découverte de la Croix à Jérusalem, l'exercice de sa politique de chef d'État, les débuts de la crise arienne, le concile de Nicée...

    Sozomène doit sa documentation à ses recherches personnelles, pour lesquelles il voyagea beaucoup, peut-être jusqu'à Rome, et à ses prédécesseurs, Rufin et notamment l'historien Socrate, dont il sait toutefois assez habilement se démarquer.

    Plusieurs années avant sa mort (1982), le Père A.-J. Festugière avait traduit ce texte en français. Il y manquait une introduction et des notes, qu'ont bien voulu rédiger Bernard Grillet, de l'Université Lumière-Lyon II, et Guy Sabbah, de l'Université de Saint-Étienne.

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Histoire ecclésiastique

    La dédicace de l’Histoire ecclésiastique à l’empereur Théodose II est datée avec certitude de la fin de 443 ou du début de 444, mais la rédaction de l’ouvrage peut avoir été entreprise bien plus tôt ; quant à sa publication, elle ne paraît être intervenue qu’après cette date, vers 450. L’Histoire ecclésiastique comporte neuf livres, les huit premiers étant groupés par paires, et couvre la période qui s’étend des années 324 à 421 (son auteur annonçait 439). Contemporain de deux autres historiens chrétiens, Socrate, auquel il emprunte beaucoup sans le dire, et Théodoret de Cyr, Sozomène est l’un des continuateurs de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée, qui s’arrêtait avec l’avènement de Constantin et Licinius, et l’édit de Milan de 313. Sozomène a centré son récit sur la crise arienne, qu’il a tendance à réduire à des querelles de personnes sans entrer dans le fond des débats théologiques. Il a lu des œuvres d’Eusèbe, Athanase, Grégoire de Nazianze, mais aussi Palladios : son intérêt pour le monde monastique marque une de ses différences avec Socrate, de même qu’une attention plus grande aux événements d’Occident, et aussi de l’Orient non romain. Il a cherché à recueillir le plus possible de témoignages, source historique essentielle à ses yeux. À la différence de Socrate (et d’Eusèbe), il cite rarement in extenso les documents, dont il préfère le plus souvent résumer la teneur, sauf lorsqu’il s’agit de documents que n’a pas cités Socrate ; de même il se montre peu soucieux de l’exactitude chronologique, et s’abstient généralement de la narration circonstanciée des événements ; mais il procède à la vérification de ses sources et n’hésite pas à les compléter ou à les corriger, s’il juge l’information erronée. Son Histoire est composée avec soin et un véritable souci littéraire, livre par livre, avec des dominantes (événements positifs ou négatifs) et des jeux de symétrie entre blocs narratifs, qui dévoilent une conception personnelle de l’histoire, plus forte que chez Socrate, inspirée peut-être d’un modèle thucydidéen, conforme au goût de son public imprégné de culture grecque classique et sans doute plus aristocratique que celui de Socrate.

    Les Livres I et II (n° 306) sont consacrés à Constantin, le Livre I faisant le récit des progrès de l’Église, grâce à l’action de l’empereur, jusqu’au sommet que représente le concile de Nicée (325), et le Livre II s’achevant par les funérailles grandioses de Constantin, qui ne suffisent pas à masquer la remise en cause de la foi de Nicée. Les Livres III et IV (n° 418) traitent de la période qui va de 337 à 360, c’est-à-dire de la mort de Constantin à celle de Constance II ; ils font l’histoire de la crise arienne dans sa deuxième phase, celle qui voit le triomphe de l’arianisme avec le ralliement général à la formule homéenne au concile de Constantinople de 360. Les figures d’Athanase d’Alexandrie et de Constance II dominent cet ensemble. Avec les Livres V et VI (n° 495), Sozomène retrace une des périodes les plus sombres de l’histoire de l’Église, du règne de Julien (361) à la fin de celui de Valens (378). La totalité du Livre V, et même le début du Livre VI, est consacrée à la tentative de restauration du paganisme par l’empereur Julien, malgré la brièveté de son règne, tandis que le Livre VI, après avoir rapidement traité des événements sous les règnes de Jovien et de Valentinien, s’attache surtout à la persécution du parti nicéen par l’empereur Valens. La mort de Julien l’Apostat, dans sa guerre contre les Perses, à la fin du Livre V, et celle de l’hérétique Valens dans l’incendie d’Andrinople, qui clôt le Livre VI, offrent un parallèle saisissant. Les Livres VII et VIII (n° 516) couvrent respectivement les règnes de Gratien, de Valentinien II et de Théodose le Grand (379-395), et celui d’Arcadius (395-408). Sous Théodose, avec la destruction du Sérapeum d’Alexandrie (391), s’affirme le triomphe du christianisme sur le paganisme, et avec l’édit de Thessalonique, la promotion de Grégoire de Nazianze au siège de Constantinople et le concile de 381, celui de l’orthodoxie nicéenne sur l’arianisme. Le Livre VIII, presque entièrement dédié à Jean Chrysostome, dont sont retracées les grandes étapes de la carrière depuis les années antiochiennes jusqu’à l’exil, se clôt par la mort et le triomphe spirituel du saint, comme le Livre VII s’achevait par celle de Théodose, défenseur de l’orthodoxie, et son triomphe temporel. Le Livre IX (n° 516), inachevé, occupe une place à part dans l’ouvrage, en ce qu’il accorde aux affaires politiques et militaires une place prédominante. Entièrement consacré à Théodose II, par qui fut promulgué le Code qui porte son nom (438), il s’attache à montrer que le prince régnant porte à la perfection l’œuvre de paix et de défense de la vraie foi entreprise par son illustre prédécesseur.

    Histoire ecclésiastique Livres I-II

    Les deux premiers livres racontent l’histoire de l’église sous Constantin. Le livre I, après un prologue méthodologique, part de la conversion de Constantin au christianisme pour exposer ensuite son œuvre d’empereur chrétien, sans oublier son affrontement avec Licinius, que Sozomène attribue à la foi de l’empereur. Les premières grandes figures monastiques sont évoquées, puis est raconté le début de la crise arienne et la convocation du concile de Nicée. Le livre se termine sur l’œuvre du concile et les largesses de Constantin. Le livre II débute avec la figure d’Hélène, mère de Constantin, et sa découverte de la Croix à Jérusalem. Puis sont exaltées les réalisations du premier empereur chrétien : monuments, lutte contre le paganisme, expansion du christianisme… Plusieurs chapitres traitent ensuite de la Perse comme lieu de persécution des chrétiens, ce qui pousse Constantin à intervenir en leur faveur auprès de Sapor. Retour à la crise arienne ; rôle des grands sièges orientaux, avec une attention spéciale portée à Athanase dont l’importance s’affirme rapidement ; concile de Tyr (335) ; retour en force du parti d’Arius ; mort d’Arius ; intervention de Constantin pour la paix, disgrâce d’Athanase fauteur de troubles ; victoire de l’orthodoxie grâce à l’empereur ; hérésie de Marcel d’Ancyre ; mort de Constantin, enterré dans sa ville de Constantinople.

    Extrait(s)

    « Constantin résolut de fonder une ville qui portât son nom et aurait même rang que Rome. S’étant rendu à la plaine devant Ilion près de l’Hellespont, au-delà de la tombe d’Ajax, là où les Achéens jadis en guerre contre Troie eurent, dit-on, leur mouillage et leurs baraquements, il traça le plan de la vile (…). Tandis qu’il était occupé à cet ouvrage, Dieu la nuit lui apparut et lui rendit oracle de chercher un autre lieu. Et, l’ayant transporté (en songe) à Byzance de Thrace sur la rive opposée à Chalcédoine de Bithynie, il lui révéla de fonder là sa ville et de lui donner son nom de Constantin. »

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    169

    En-tête

    LIVRE I, 12, 10-11 - 13, 1

    LIVRE I, 12, 10-13, 1

     

    180

    l. 10

    Ἡνίκα

    7. Ἡνίκα

     

    235

    n. 2

    PIÉTRI

    PIETRI

     

    331

    n. 3

    p. 386, note complémentaire

    p. 387, note complémentaire

     

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