• SC 30

    Clément d'Alexandrie

    Les Stromates. Stromate I

    décembre 1951

    Introduction par Claude Mondésert, s.j. — Traduction et notes de Marcel Caster.

    Ouvrage publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
    Réimpression de la première édition (2006, 2013)
    ISBN : 9782204081610
    314 pages
    Indisponible chez notre éditeur
    La philosophie et la Révélation, ou les prémices de l'ouvrage ultime de Clément sur le Maître divin, au tournant des 2e et 3e siècles.

    Présentation

    Clément d’Alexandrie, qui écrit un siècle à peine après la mort du dernier apôtre, n’a pas fini de déconcerter, séduire et donner à penser avec cette œuvre chatoyante et audacieuse que sont les Stromates, rédigés vers l’an 200 dans une métropole de l’Orient grec où les religions et les cultures se côtoient. Clément s’adresse à une élite cultivée, férue de philosophie, qu’il invite à se convertir au Logos, Raison divine incarnée en Jésus-Christ.

    Dans le premier Stromate, Clément expose et explique sa conviction que la culture grecque et la philosophie, bien loin d’être un obstacle pour la foi chrétienne, en sont une préparation, qu’elles ne s’accomplissent même que dans le Christ si l’on veut aller au bout de la réflexion : la sagesse semée par Dieu en pays grec doit porter les fruits de l’évangile, laisse-t-il entendre dès le début de l’ouvrage. Et surtout, il insiste sur la tension du sage, aux aguets de ce qui, en toute philosophie, peut le mettre en chemin vers Dieu.

    Marcel Caster († 1949) fut professeur à l’Université de Toulouse, et traducteur du Manuel d’Épictète.

    Claude Mondésert, s.j. (1906-1990), un des fondateurs de Sources Chrétiennes, spécialiste de Clément d’Alexandrie, a traduit le Protreptique, les livres II et III du Pédagogue, les Stromates II et IV, et collaboré à de nombreux autres volumes de la collection qu’il a dirigée près de 40 ans.

    Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume

    Présentation

    Dans ces « tapisseries » en 7 ou 8 livres, ce premier livre ou Stromate I traite globalement des rapports de la foi chrétienne avec la philosophie, tout en y mêlant, comme l’indique le titre, bien d’autres thèmes, sans plan apparent. Les Stromates ne correspondent pas, après le Protreptique et le Pédagogue, à une troisième œuvre annoncée par Clément qui serait le Didascale, mais ils représentent de fait une pensée plus subtile et moins construite, plus théorique et moins pratique, que les deux premières œuvres. Ils reflètent une réflexion chrétienne sur la plupart des grandes questions religieuses et morales, échos peut-être de l’enseignement oral de Clément à Alexandrie, devant un public cultivé, composé aussi bien de chrétiens que de païens. Les Stromates ont dû être écrits plutôt vers la fin de la vie de Clément, le Stromate I sans doute sous le règne de Septime Sévère (193-211 puisque la liste des souverains qu’il contient s’arrête à son prédécesseur Commode (cf. 147, 4).

    Le texte grec des Stromates est transmis par un seul manuscrit, du 11e siècle, qui a fait l’objet d’une copie au 16e siècle. Le premier folio a disparu, amputant du début le Stromate I. L’œuvre a été exploitée par Eusèbe dans les années 300, puis dans quelques florilèges, une chaîne sur les évangiles et des auteurs tardifs comme Maxime le Confesseur et Jean Damascène (Sacra Parallela).

    Contenu

    Prologue : le projet des Stromates, leur caractère voilé. Du bon usage de la philosophie, qui vient de Dieu et n’a pas de rapport avec la sophistique. Dieu aime la sagesse. La philosophie prépare l’âme à la foi, comme le montrent des textes des écritures lus allégoriquement. La foi est le but de la philosophie ; la sophistique sert à tromper.

    La foi doit pouvoir s’appuyer sur la science que procure la philosophie, ainsi étayée elle est plus solide. Ne pas cependant s’égarer dans les mots : l’approche de Dieu est le seul but ; la discrétion dans le propos sur Dieu est nécessaire.

    Approche dispersée de la vérité chez les philosophes grecs ; leurs filiations ; l’antériorité de la philosophie barbare : comparaison des dates. Toutes les inventions culturelles qu’on doit aux barbares et non aux Grecs. Même si la philosophie grecque est issue d’un larcin, elle est utile et bonne. Les Grecs, appelés eux aussi par Dieu à la sagesse, ont trouvé des choses justes et valent mieux que les hérétiques. Ils n’atteignent pas seuls la vérité, mais s’ils s’en emparent, même par vol, ils l’ont bel et bien.

    Long essai de chronologie pour prouver l’antériorité des auteurs bibliques sur les Grecs. Moïse antérieur à la guerre de Troie, et même à Dionysos, Déméter et Apollon ! Chronologie des autres prophètes et des rois bibliques par rapport à l’histoire grecque. Date de l’exil à Babylone. L’inspiration divine chez les Grecs. Récapitulation de la chronologie comparée, jusqu’à Jésus et aux empereurs romains. Transmission de la sagesse biblique aux Grecs par les Septante.

    Histoire de Moïse d’après l’Exode, Philon et Ézéchiel le Tragique. Moïse roi et stratège ; Moïse inspirateur de la pensée politique de Platon, Moïse législateur. Importance de la loi, qui vient de Dieu.

    Extrait(s)

    Stromate I, 19-20 (SC 30, p. 58)

    On n’a pas le droit de condamner les Grecs en s’en tenant à la simple mention de leurs doctrines, et sans avoir avec eux entrepris de mettre à jour chaque détail de leur pensée jusqu’à la connaître à fond. Seule mérite toute confiance la réfutation qui s’appuie sur l’expérience, parce que la plus parfaite des démonstrations se confond avec la connaissance qu’on a des opinions condamnées. Il est beaucoup de choses, même inutiles au but final, qui ornent le travail du technicien, et d’ailleurs l’érudition du maître qui expose les principaux dogmes des Grecs le recommande à la confiance de ses auditeurs ; elle fait naître l’admiration chez les disciples et les rassemble autour de la vérité.

    Elle mérite toute confiance, cette méthode psychologique grâce à laquelle les esprits studieux reçoivent la vérité, même enveloppée : ils se convaincront que la philosophie ne ruine pas la vie en produisant des mensonges et des actes dépravés comme certains l’en accusent, alors qu’elle est une image évidente de la vérité, un don de Dieu aux Grecs ; et aussi que nous ne nous laissons pas entraîner loin de la foi, comme envoûtés par un art trompeur, mais qu’entourés pour ainsi dire d’une clôture plus dense, nous menons à bien, de concert avec eux, une sorte de gymnastique qui sert à la démonstration de la foi.

    Errata

    Page

    Localisation

    Texte concerné

    Correction

    Remarques

    8

    n. 7, l. 16

    1918

    1818

     

    15

    l. 25

    Pédagoque

    Pédagogue

     

    53

    l. 10

    monde ?

    monde3 ?

     

    56

    l. 7

    a un écrit

    à un écrit

     

    98

    n. 22, l. 4

    Del grande

    Del Grande

     

    101

    l. 15

    hurbe

    herbe

     

    118

    l. 15

    Beaucoup d’appelés et peu d’élus

     

    Mt 22, 14

    119

    § 94, l. 8-9

    τὴν τοῦ νοῦ διανομὴν

     

    Platon, Lois, 714a

    151

    n. 3

    1941

    1841

     

    163

    n. 2, l. 2

    ἀϐάτον

    ἀϐάτου

     

    180

    l. 15

    dûe

    due

     

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