SC 295

Ce volume contient les sections 4 (sur Is 9, 7 - 12), 5 (13-16), 6 (17-22), 7 (23-27), 8 (28-30,5), 9 (30,6-33,1), 10 (33,2-35), 11 (36-39), 12 (40-42,16) et 13 (42,17-44,22). On rencontre fréquemment des explications sur l’histoire biblique (que l’auteur va parfois demander à Flavius Josèphe, comme sur Is 22, 10) pour contextualiser les péricopes commentées ; on trouve aussi, notamment la lecture christologique d’Is 11 sur le rejeton de la souche de Jessé ; la souche de Jessé recherchée par les nations (11, 10) annonce la foi transmise aux païens après le refus des juifs. Ce thème du rejet d’Israël et de l’adoption des nations, qui renoncent à l’idolâtrie, est récurrent dans le Commentaire. Théodoret se livre parfois à une relecture de l’histoire : les Romains sont « la main du Seigneur » qui a fait trembler et asservi l’Egypte (sur Is 19, 16, voir aussi sur Is 22, 1). Les « îles » d’Is 24, 15 sont les églises. L’esprit né sur terre (Is 26, 18) ne signifie pas que le saint Esprit est créé. L’« autre langue » par laquelle les prophètes parleront au peuple (Is 28, 11) est celle des paraboles et des figures. La « pierre angulaire » (28, 16) est évidemment le Christ. La métaphore du potier (29, 16) sert à Théodoret pour dire que, comme on peut refondre une poterie, Dieu peut faire passer son alliance à d’autres. La prophétie du roi juste (32, 1) ne peut désigner Ezéchias, mais Jésus. L’annonce de la consolation (40, 1s.) est aussi une prophétie messianique, comme l’est le chant du serviteur d’Is 42. Le Dieu unique d’Is 44, 6 réfute à l’avance Eunome.

Sur Isaïe 24, 15 (SC 295, p. 191)

C’est pourquoi la gloire du Seigneur résidera dans les îles de la mer. Il appelle « îles » les églises qui se sont élevées au milieu de cette mer : les flots de la mer les atteignent, mais selon la promesse du Seigneur elles sont protégées de l’atteinte du mal. C’est dans ces îles que les hommes pieux chantent le nom divin. Quant au prophète, qui doit à la grâce de l’Esprit de connaître ces réalités, il déclare au Maître : Seigneur Dieu d’Israël, depuis les ailes de la terre nous avons entendu des prodiges (Is 24, 16). Il a nommé « ailes de la terre » la foi et la connaissance de Dieu, c’est grâce à elles que les gens de la terre s’envolent et contemplent les réalités divines. Il appelle « prodiges » à la fois les annonces relatives à la consommation des siècles et les prophéties relatives aux églises.