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SC 279
Clément d'Alexandrie
Les Stromates. Stromate V, tome II
février 1981Commentaire, bibliographie et index par Alain Le Boulluec.
Réimpression de la première édition revue et corrigée (2009)
ISBN : 978-2-204-09080-3411 pagesIndisponible chez notre éditeurLa philosophie et la Révélation, ou les prémices de l'ouvrage ultime de Clément sur le Maître divin, au tournant des 2e et 3e siècles.
Présentation
Quatre ensembles, d’ampleur inégale, se dessinent dans le Stromate V. Clément indique d’abord les voies de la saine recherche (1-19). Il traite ensuite du « genre symbolique » (20-57). Dans une troisième partie, il justifie le tour ésotérique de l’initiation à la connaissance (58-88). Il expose enfin, en l’illustrant à l’aide de nombreux exemples, la thèse du « larcin » des Grecs (89-141). Dès la première partie sont esquissés les thèmes largement développés ensuite.
Élève des philosophes et des poètes grecs, Clément est le témoin d’un platonisme teinté de pythagorisme. Chrétien, il réserve à l’inspiration d’origine divine, à travers les Écritures et l’Évangile, le don de la connaissance supérieure. Lecteur d’Aristobule et de Philon, il christianise les méthodes exégétiques des philosophes juifs d’Alexandrie. Sa théorie du « cryptage », appliquée à la Bible, est aussi un instrument de traduction universelle, au service de la comparaison entre les formes de la « philosophie barbare » et l’hellénisme. Au sommet d’une hiérarchie des cultures, Clément construit l’identité doctrinale chrétienne en cherchant dans les Écritures l’accomplissement des discours érudits sur le monde, l’humanité, les anges, les fins dernières, et sur Dieu.
Les travaux d'Alain Le Boulluec, Directeur d'études émérite à l'École Pratique des Hautes Études (Section des sciences religieuses), concernent l'hérésiologie antique, la littérature et la théologie patristiques (Clément et Origène), la Septante et les écrits apocryphes chrétiens. Il prépare actuellement l'édition du Stromate III.
Le mot des Sources Chrétiennes
Dans le Stromate V, Clément d'Alexandrie (IIIe s.), en quatre exposés d'ampleur inégale, définit les rapports entre la foi et la connaissance, un sujet qui n'a rien perdu de son actualité comme l'a récemment prouvé le discours du Pape Benoît XVI à Ratisbonne. Clément commence par tracer les voies de la saine recherche, qui doit se garder des distinctions abusives introduites par les hérétiques et bannir tout esprit de querelle. Le second exposé traite du style symbolique qui, selon Clément, n'est pas propre aux écritures, mais se rencontre aussi bien chez les Grecs que chez les égyptiens dès lors qu'il s'agit d'exprimer des vérités importantes. Ce langage « crypté » est un élément constitutif de l'ésotérisme que comporte, aux yeux de Clément, toute initiation à la connaissance, dans les écoles philosophiques comme dans l'accès au mystère chrétien, en raison de la transcendance même de Dieu. Après avoir insisté sur ce point et sur la nécessaire purification, physique et spirituelle, qu'exige tout progrès dans la connaissance de Dieu, Clément développe, dans une quatrième partie, le thème souvent repris par les premiers apologistes du « larcin des Grecs ». Selon cette « théorie du plagiat », les philosophes grecs auraient emprunté leurs dogmes et l'essentiel de leurs connaissances à l'Ancien Testament. À la différence pourtant d'autres écrivains chrétiens, Clément ne fait pas grief de ce « larcin » aux Grecs, qu'il veut conduire à la foi au Christ en parlant leur propre langage ; il manifeste ainsi une sympathie évidente pour la philosophie grecque, considérée par lui comme une préparation à la découverte de la vérité.
Rappelons que l'introduction, le texte critique et les index ont été rédigés par Alain Le Boulluec qui a également révisé la traduction du P. Pierre Voulet (†).(J.-N. Guinot, 2006)
Jean-Noël Guinot
Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 131 l. 14 Iliade 7, 202 Iliade 6, 202 185 § 48,2 l. 22 et 26 σúνεσιν σúνεσις 185 § 48,3 l. 39 C. GALAVOTTI C. GALLAVOTTI 279 l. 32 Paris 1959 Paris 1949 passim On trouvera des compléments et des corrections dans l’article de M. Havrda, « Some Observations on Clement of Alexandria, Stromata, Book Five », Vigiliae Christianae 64 (2010), p. 1-30, qui est pour une bonne part une recension des volumes 278 et 279 des Sources Chrétiennes.
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