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SC 273
Tertullien
À son épouse
janvier 1980Introduction, texte critique, traduction et notes de Charles Munier.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.ISBN : 9782204016025209 pagesIndisponible chez notre éditeur« Deux en une seule chair » : la lettre d’un chrétien d’Afrique à sa femme, et un idéal du mariage.Présentation
Le traité Ad uxorem en deux livres que Tertullien a dédié à sa femme est un précieux témoignage sur d’un dossier complexe : le jugement porté dans l’Église sur le mariage et la famille.
Dans le premier livre, Tertullien recommande à sa femme de ne pas se remarier au cas où elle deviendrait veuve. Dans le second, il l’exhorte, si elle devait se remarier, à n’épouser qu’un chrétien. C’est le problème des secondes noces, de leur opportunité, voire de leur licéité, et celui, non moins épineux des mariages « mixtes », qui sont abordés dans cet ouvrage.Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Ce texte est le seul traité datant de la période chrétienne de Tertullien qui traite de la morale conjugale.
Deux collections de manuscrits présentent le texte : le Corpus Agobardinum (Ve s.) dont ne subsiste qu’un seul témoin (Agobardinus, Paris, bibl. nationale lat. 1622, IXe s.). La deuxième famille, peut-être constituée en Espagne fin VIe s., est désignée sous le nom de Corpus Cluniacense (XIe s.) ; elle présente deux groupes de témoins : Paterniacensis (bibl. humaniste de Sélestat) et le Montepessulanus (Montpellier H 54), dont le Florentinus Magliabechianus (Florence, bibl. nationale, Conventi soppressi I, VI, 9, fol. 162v-165v) permet de retrouver le texte.
Le deuxième groupe est représenté par le Florentinus Magliabechianus (cette fois I, VI, 10, fol. 78-81v, XVe s.) et le Luxemburgensis (Luxembourg, bibl. nationale 75, fol. 79v-86, fin XVe s.).
Le texte est composé de deux livres : dans le premier, Tertullien recommande à sa femme de ne pas se remarier si elle devient veuve ; le deuxième livre lui conseille, si elle venait à se remarier, d’épouser un chrétien. On peut considérer qu’il constitue en fait une retractatio du premier livre. Tertullien s’inscrit dans un mouvement général de sévérité envers les secondes noces, très répandu dans l’Église paléo-chrétienne, marquée par les tendances rigoristes. Ce premier livre a tenu une place importante dans les débats de morale conjugale, opposant la légitimité du mariage à la nécessité de cultiver l’ascétisme, mais il a aussi soulevé des critiques. Le second livre y répond en envisageant le remariage comme possible, mais en mettant l’accent sur la non-mixité, qui est une vive préoccupation dans les communautés chrétiennes. Si Tertullien accepte finalement de considérer le remariage, se remarier avec un païen constitue pour lui une faute gravissime, comme il tente de le prouver avec l’interprétation qu’il propose de 1 Co 7, 12-14.
Le cadre de la lettre permet à Tertullien d’aborder le problème des secondes noces et des mariages « mixtes » sous une forme traditionnelle, dans laquelle l’interprétation des Écritures a la part belle et les épîtres de Paul occupent une place de choix, même si elles contredisent le Carthaginois : Tertullien prend le parti d’escamoter purement et simplement ce qui gêne sa démonstration ou transforme en préceptes les conseils de continence de l’Apôtre aux Corinthiens.
Parfaitement organisés, les livres suivent ce plan : exorde ; argumentation ; réfutation des objections ; péroraison ; conclusion.
On trouvera à la fin de ce volume un commentaire des termes utilisés par Tertullien (p. 153-194).
Extrait(s)
VII, 1. Quant à nous, le Seigneur, Dieu du salut, nous a révélé que la continence est un moyen de parvenir à la vie éternelle, de prouver notre foi, de préparer notre chair pour le jour où elle se présentera afin de revêtir le vêtement d’incorruptibilité, de nous soumettre, enfin, à la volonté de Dieu. A cet égard en effet je t’engage à bien réfléchir à ceci : personne ne quitte cette vie à moins que Dieu ne le veuille, s’il est vrai que même une feuille ne tombe de l’arbre à moins que Dieu ne le veuille.
Errata
Page
Localisation
Texte concerné
Correction
Remarques
40
l. 31
Fautes de
Faute de
92
I, 1, 1, l. 1
delectissime
delectissima
106
I, 4, 7, l. 44
nulla
nullo
106
I, 5, I, l. 4
habeamus
habemus
111
l. 12
ceux qui ne sont pas mariés
ceux qui sont mariés
111
l. 14
ce qu’ils n’ont plus
ce qu’ils n’ont pas
113
l. 7
surl e
sur le
137
l. 4
jamaisd es
jamais des
138
II, 5, 3, l. 16
Latebisme
Latebisne
140
II, 5, 4, l. 28
scièicet
scilicet
140
II, 5, 4, l. 29
arbitrium
arbitrum
140
II, 5, 4, l. 29
excru ciata
excruciata
144
II, 8, 2, l. 12
libertatem
libertatem suam
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