-
SC 272
Jean Chrysostome
Sur le sacerdoce
(Dialogue et Homélie)janvier 1980Introduction, texte critique, traduction et notes par Anne-Marie Malingrey.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres.ISBN : 9782204016100431 pagesIndisponible chez notre éditeurLes fausses confidences et les vrais conseils d'un pasteur qui inspire les prêtres depuis 15 siècles.
Présentation
Par son intérêt spirituel, il nourrit toutes les générations et inspire les prêtres depuis 15 siècles : ce Dialogue à la mode de Platon met en scène, peut-être vers 370, le jeune Jean, celui que plus tard l’on appellerait « Bouche d’or », répondant à son ami, un certain Basile, qui lui reproche d’avoir fui le sacerdoce. C’est donc une apologie personnelle, parfois véhémente et presque dramatique. Rédigée après coup, avec un grand soin littéraire, semblera-t-elle parfaitement claire sur la personnalité et la vie de l’auteur, y compris dans ses rares confidences ? C’est en tout cas, avant tout, une œuvre d’édification où celui qui malgré ses scrupules quant à son indignité a fini par devenir prêtre –et un modèle de prêtre –, exalte la grandeur et les exigences du sacerdoce chrétien.
Par là même se découvre un document historique important quant à la doctrine de l’Église du ive siècle sur le sacerdoce, et le témoignage d’un prêtre, devenu plus tard évêque, sur ce qu’il appelle une extraordinaire « preuve de l’amour du Christ ».
Et l’une des meilleures preuves qu’il apporte lui-même est sans aucun doute l’homélie prononcée le jour de son ordination, en 386, donnée en nécessaire complément dans ce volume.Anne-Marie Malingrey (1904-2002), professeur à l’Université Charles-de-Gaulle de Lille et spécialiste de Jean Chrysostome, a édité plusieurs autres œuvres du même auteur dans la collection Sources Chrétiennes.
Œuvre(s) contenue(s) dans ce volume
Le De sacerdotio est une des œuvres les plus connues de Jean Chrysostome. La première partie fait entrer le lecteur dans l’intimité de Jean et d’un ami qu’il nomme Basile. Il expose les circonstances qui ont fait naître leur amitié, les raisons qui ont troublé la parfaite harmonie de leurs rapports. La lecture du texte nous apprend qu’ils avaient envisagé de se retirer dans la solitude, mais que Jean était moins fervent que Basile, qu’il restait attaché au monde, qu’il fréquentait même avec ardeur le tribunal et le théâtre. À cela s’ajoute l’intervention de sa mère qui veut l’empêcher de la quitter.
Cependant, Basile allait réussir, grâce à son insistance, à persuader son compagnon, lorsqu’ils apprennent qu’on veut les élever « à la dignité du sacerdoce ». Ici se place le drame. Tout en ayant conscience de son indignité, Jean a promis que rien ne le séparerait de son ami, s’ils étaient contraints d’accepter. Fort de cette assurance, Basile se laisse ordonner, tandis qu’on lui affirme, pour le décider, que Jean, de son côté, « a cédé au jugement des Pères ». En réalité, il a reculé devant les responsabilités et les charges qu’entraînerait son ordination et il s’est enfui. À cette nouvelle, sous le coup de l’indignation, Basile vient trouver son ami et l’accuse de l’avoir trompé. Reproches de l’un, réponse de l’autre, tel est le contenu du dialogue.Il s’agit là d’un texte célèbre, dont toutes les générations ont vanté l’intérêt spirituel et même le charme délicat. Mais, il faut le dire tout de suite, ce n’est pas en feuilletant rapidement ce volume ou en le lisant distraitement qu’on l'appréciera à sa juste valeur : le dialogue ne se déroule pas selon une logique rigoureuse ; il est sinueux, souple ; il abonde en digressions, même en lieux communs ; bien qu’il soit un document biographique, il n’est pas parfaitement clair sur la personnalité et la vie de l’auteur ; la rhétorique qui encombre tellement les premières œuvres du grand orateur qu’était Jean Chrysostome, est loin d’être absente de cette apologie cependant personnelle, parfois véhémente et presque dramatique. C’est, du reste, avant tout, une œuvre d’édification où l’objet de la foi n’est rappelé qu’en vue de guider la conduite : l’auteur y exalte la grandeur du sacerdoce chrétien, afin de bien montrer les exigences de l’état sacerdotal et de l’exercice de ce ministère.
L’homélie prononcée le jour de son ordination, cette charge devant laquelle il avait reculé autrefois, est le complément nécessaire du De sacerdotio.A.-M. Malingrey a repéré plus de 82 manuscrits, consulté les version syriaque et latine et retracé l’histoire des éditions, depuis la première due à Érasme en 1525. Son introduction étudie successivement les circonstances, les personnages, les dates possibles du dialogue, le plan, le genre littéraire et le style.
Avec raison, elle a ajouté à l’édition du dialogue de Chrysostome celle de « la première homélie lorsqu’il fut ordonné prêtre ». Le volume se termine enfin par un index.
Voir aussi au sujet de cette œuvre l’article du Père H. de Lubac : « Le Dialogue sur le sacerdoce de S. Jean Chrysostome », dans la Nouvelle Revue Théologique, t. 100, nov-déc. 1978, p. 822-831.Errata
Page Localisation Texte concerné Correction Remarques 67 l. 14 en se lamentant à côté de nous en se lamentant devant nous 215 § 13 l. 2, du bas vers e progrès vers le progrès 323 § 5 l. 10 pas besoin avoir pas besoin d’avoir
Du même auteur
-
SC 595
Panégyriques des martyrs, tome I
juin 2018
Le spectacle du martyre devient le lieu de la grâce : quand « Bouche d'Or » fait parler des voix qui n'ont plus de bouche.
-
SC 562
Homélies sur la résurrection, l'Ascension et la Pentecôte. Tome 2
septembre 2014
« Chaque jour est une fête » : un plaidoyer pour une spiritualité du quotidien.
-
SC 561
Homélies sur la résurrection, l'Ascension et la Pentecôte. Tome 1
novembre 2013
« Chaque jour est une fête » : un plaidoyer pour une spiritualité du quotidien.
-
SC 560
Homélies sur l'impuissance du diable
octobre 2013
Non, le mal n'est pas naturel, et oui, l'homme est libre, dit Jean « Bouche d'or ».
-
SC 433
Sermons sur la Genèse
octobre 1998
L'éminente dignité de l'homme et de la femme dans la création, par Jean Bouche d'or.
-
SC 396
Sur l'égalité du Père et du Fils
janvier 1994
Le credo de Nicée pour les nuls, ou l'éloquence vivante de « Bouche d'or ».
-
SC 366
Trois catéchèses baptismales
octobre 1990
Sur le seuil du Royaume des cieux, les futurs baptisés d'Antioche écoutent Jean Bouche d'or.
-
SC 362
Sur Babylas
mars 1990
Plus fort qu'un empereur païen, l'évêque d'Antioche mort en martyr ! Une virulente apologie du christianisme, par Jean Bouche d'or.
-
SC 348
Commentaire sur Job, tome II
novembre 1988
« Être un homme: c'est là un premier éloge ». Job, modèle du chrétien pour Jean Bouche d'or.
-
SC 346
Commentaire sur Job, tome I
juin 1988
« Être un homme: c'est là un premier éloge ». Job, modèle du chrétien pour Jean Bouche d'or.
-
SC 304
Commentaire sur Isaïe
juin 1983
L'esprit et la « liberté de langage » du prophète, vus par Jean Bouche d'or.
-
SC 300
Panégyriques de saint Paul
novembre 1982
« L'imitation de saint Paul », ou la vie chrétienne selon Jean Bouche d'or.
-
SC 277
Homélies sur Ozias
février 1981
« Saint, Saint, Saint ! » Le cri de ravissement sans fin des Séraphins… et des chrétiens.
-
SC 188
Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants
mai 1972
Une méthode moderne pour le caté : inspirée par le païen Pseudo-Plutarque, elle est signée de Jean Chrysostome au 4e siècle !
-
SC 50 bis
Huit catéchèses baptismales inédites
décembre 1970
À Antioche, cette année-là, les nouveaux baptisés resplendissent plus que le ciel étoilé.
-
SC 28 bis
Sur l'incompréhensibilité de Dieu
décembre 1970
Croire tout savoir sur Dieu, quelle folie ! Cinq bijoux d'éloquence, par Jean Bouche d'or.
-
SC 13 bis
Lettres à Olympias
décembre 1968
Entre la diaconesse et l'évêque exilé, l'amitié et la foi résistent à la distance et aux persécutions.
-
SC 138
À une jeune veuve. Sur le mariage unique
juin 1968
Se remarier, ou rester veuve ? La réponse du fils d'une jeune veuve qui a choisi de le rester.
-
SC 125
La Virginité
décembre 1966
Le mariage, c'est bien, la virginité, c'est mieux : Jean Chrysostome s'explique.
-
SC 117
À Théodore
avril 1966
Un moine est parti et veut se marier ? Jean « Bouche d'or » tente de le faire revenir.
-
SC 103
Lettre d'exil
décembre 1964
Il n'est point de pire mal que celui qu'on se fait à soi-même, écrit l'évêque persécuté et bientôt abandonné à la mort.
-
SC 79
Sur la providence de Dieu
décembre 1961
Le scandale du mal, médité par l'évêque persécuté et bientôt abandonné à la mort.